samedi 1 septembre 2012

Morceaux choisis - Plotin



Plotin

La contemplation


« Chaque âme est et devient ce qu'elle contemple. »

« Toute chose se réjouit, toute chose se réjouit d'elle-même, et elle se réjouit d'elle-même parce qu'elle contemple l'autre. Vous voyez, non pas parce qu'elle se réjouit d'elle-même.
 Toute chose se réjouit parce qu'elle contemple l'autre. Toute chose est une contemplation, et c'est ça qui fait sa joie. C'est à dire que la joie c'est la contemplation remplie. Elle se réjouit d'elle-même à mesure que sa contemplation se remplit.
Et bien entendu ce n'est pas elle qu'elle contemple.
En contemplant l'autre chose, elle se remplit d'elle-même. La chose se remplit d'elle-même en contemplant l'autre chose. Et il dit : et non seulement les animaux, non seulement les âmes, vous et moi, nous sommes des contemplations remplies d'elles-mêmes. Nous sommes des petites joies. »

« Reviens à toi-même et regarde:
si tu ne te vois pas encore toi -même beau,
fais comme le sculpteur d'une statue qui doit devenir belle: il enlève, il gratte, il polit, il nettoie, jusqu'à ce qu'il fasse apparaitre un beau visage dans la statue;
toi aussi, enlève tout ce qui est superflu, redresse tout ce qui est tortueux, nettoyant tout ce qui est sombre, rends le brillant et ne cesse de ''sculpter '' ta propre'' statue'' jusqu'à ce que resplendisse pour toi la splendeur divine de la vertu, jusqu'à ce que tu voies'' la sagesse, debout sur son socle sacré (Platon)… es tu devenu cela ? as tu vu cela ?...
si tu te vois devenu cela, alors devenu toi-même une vision, prenant confiance en toi-même, remontant déjà vers le haut, tout en restant ici-bas, n'ayant plus besoin de guide, fixe intensément les yeux et regarde ! »

« ... Étant devenu vision, aie confiance en toi, car, même ici bas, tu es dès à présent parvenu à monter et tu n'as plus besoin qu'on te montre le chemin; le regard tendu, vois !
C'est lui, en effet, ce regard, le seul œil qui puisse voir la grandeur du beau,
et si cet œil arrive jusqu'à cette contemplation alors qu'il est chassieux à cause des vices, impur ou faible, n’étant pas capable à cause de sa lâcheté, de voir les splendeurs, il ne verra rien, pas même si un autre lui montre ce qui est là et qui peut être vu. 

Celui qui voit, en effet, doit être apparenté et semblable à ce qui est vu, pour parvenir à la contemplation ; assurément, jamais l’œil ne verrait le soleil sans être devenu de la même nature que le soleil; et l’âme ne pourrait voir le beau, sans être devenue belle. 

Qu’il soit d'abord totalement divin et totalement beau, celui qui doit contempler Dieu et la beauté. »



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