Méditation & lâcher prise
Ajahn Chah
Le Vénérable Ajahn Chah Subhatto (Chao Khun Bodhinyanathera) (alternativement Achaan Chah, portant parfois le titre honorifique Luang Por ou Phra) (1918, Thaïlande – 1992), fut l'un des plus grands maîtres de méditation du XXe siècle. Connu pour son style informel et direct, il fut une influence majeure pour le bouddhisme theravāda dans le monde.
Le Vénérable Ajahn Chah fut l'un des plus fameux moines de la forêt de la tradition thaïe du theravāda. Les moines de cette tradition utilisent diverses pratiques ascétiques, connues sous le nom de dhutanga, occasionnellement ou de manière permanente, afin d'approfondir leur pratique. Ils peuvent par exemple ne manger qu'une fois par jour, dormir à l'extérieur sous un arbre, ou encore se rendre dans des forêts ou cimetières. Ils utilisent également la méditation, pour la tranquillité (samatha) et l'introspection (vipassana).
Ajahn Chah établit les monastères de Wat Nong Pah Pong et Wat Pah Nanachat dans le nord est de la Thaïlande. Wat Pah Pong compte à présent 250 branches en Thaïlande, 15 monastères lui sont associés ainsi que dix centres laïcs à travers le monde.
Ajahn Chah lui-même n'écrivit pas de publication mais ses discours furent enregistrés, traduits et publiés et sont souvent disponibles sur l'internet.
Un million de personnes ont assisté à ses obsèques en 1992, y compris la famille royale de Thaïlande.
Avec d'autre moines en 1980
«Ne pensez pas que simplement s'asseoir les yeux fermés soit pratiquer. Si vous pensez cela, alors changez vite d'avis. La pratique est de rester attentif dans toute posture, assis, en marchant, debout ou allongé. Quand vous vous relevez, ne pensez pas que vous sortez de méditation mais simplement que vous changez de posture. Si vous réfléchissez de cette manière, vous aurez la paix. Partout où vous serez, vous aurez cette attitude de pratique avec vous. Vous aurez une connaissance directe de vous même.»
« Alors vous devez essayer de ne pas trop penser. Si vous pensez, alors faites-le avec conscience. Mais jusqu’ici votre pensée s’est faite sans conscience. D’abord vous devez rendre votre esprit calme. Là où il y a la connaissance, il n’y a pas besoin de penser, la conscience naîtra à sa place et qui à son tour deviendra de la sagesse (paññā). Mais le type habituel de prolifération mentale n’est pas de la sagesse, c’est simplement l'esprit qui vagabonde et pense sans but ni conscience, ce qui se transforme inévitablement en agitation. Ce n’est pas de la sagesse. »
« Pour méditer vous ne devez pas tant penser que vous résoudre maintenant à former l’esprit, et rien d’autre. Ne laissez pas l’esprit filer à gauche ou à droite, devant ou derrière, en haut ou en bas. Notre seul devoir maintenant est de pratiquer la présence d’esprit avec la respiration. Fixez votre attention sur votre tête et amenez-la à parcourir votre corps en descendant jusqu’au bout des pieds, et puis de retour jusqu’au sommet de la tête. Avec votre attention faites un balayage de tout le corps, en observant avec sagesse. Nous faisons ceci pour acquérir un compréhension initiale de l’état dans lequel se trouve le corps. Puis commencez la méditation, en notant bien qu’à ce moment-ci votre seul devoir est d’observer les inhalations et les exhalations. Ne forcez pas la respiration à être plus longue ou plus courte que d’habitude, permettez-lui de continuer facilement. Ne mettez pas de pression sur la respiration, mais plutôt laissez-la couler de façon égale, en lâchant prise avec chaque inspiration et chaque expiration. Vous devez comprendre qu'en faisant ceci vous lâchez prise, mais il faut tout de même que la conscience soit là. Vous devez maintenir cette conscience, en permettant au souffle de rentrer et de sortir confortablement. Il n’y a aucun besoin de forcer la respiration, permettez simplement qu’elle se fasse avec aise et naturellement. »
«Quand vous êtes assis en méditation, pensez :
«Cela ne me regarde pas !»
à chaque fois qu'une pensée émerge.»
«Le cœur du chemin est très simple. Il n'y a besoin de rien expliquer. Abandonnez l'amour et la haine et laissez les choses être. C'est tout ce que je fais dans ma pratique.»
«Nous pratiquons pour apprendre à lâcher prise, pas pour accroître notre maîtrise des choses. L'illumination apparait quand vous ne voulez plus rien.»
«Si vous lâchez prise un peu, vous aurez un peu de paix. Si vous lâchez prise beaucoup, vous aurez beaucoup de paix. Si vous lâchez prise complètement, vous aurez la paix complète.»
«Vous êtes votre propre maître. Rechercher des enseignants ne peut éliminer vos doutes. Examinez-vous pour trouver la vérité - l'intérieur, pas l'extérieur. Vous connaître est plus important.»
«Essayez d'être attentif et de laisser les choses suivre leur cours. Votre esprit deviendra imperturbable en toute situation, comme un clair lac de forêt. Toutes sortes de merveilleux et rares animaux viendront boire à ce lac, et vous verrez clairement la nature de toute chose. Vous verrez beaucoup de choses étranges et merveilleuses aller et venir, mais vous resterez imperturbable. Ceci est le bonheur de Bouddha.»
Ajahn Chah
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