mardi 19 octobre 2010

Ainsi parlait Khalil Gibran


Khalil Gibran figure en bonne place parmi les poètes et peintres issus du Moyen-Orient, grâce notamment à son recueil : Le Prophète.
Né au Liban (1883 à Bcharré - 1931 à New York), il a ensuite séjourné en Europe et surtout aux États-Unis où il a passé la majeure partie de sa vie. Chrétien catholique de rite maronite, son Église jugera hérétique son troisième livre, Esprits rebelles (l’appel du prophète), qui sera brûlé en place publique par le pouvoir ottoman en 1908.
On l'a souvent comparé à William Blake1, et il est appelé par l’écrivain Alexandre Najjar le «  Victor Hugo libanais ».
----------------------

Ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour, car l'amour, s'il vous trouve digne, dirige votre cours.     

Nous sommes comme les noix,
nous devons être brisés pour être découverts.
        

La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes. 

Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la vie à elle-même.       

Fiez-vous aux rêves car en eux est cachée la porte de l'éternité.        

Le musicien peut chanter pour vous la mélodie qui est en tout espace. Mais il ne pourrait vous donner l'oreille qui saisit le rythme, ni la voix qui lui fait écho.   

Lorsque vous priez, vous vous élevez pour rencontrer dans l'air ceux qui prient à cette même heure, et que, sauf en prière, vous ne pourriez rencontrer.      

C'est dans la rosée des petites choses que le cœur trouve son matin et se rafraîchit.    
        
De la connaissance de soi


Un homme dit:
" Parle-nous de la Connaissance de soi"
Il répondit:
" Vos cœurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits.
Mais vos oreilles se languissent d'entendre la voix de la connaissance en vos cœurs.
Vous voudriez savoir avec des mots ce que vous avez toujours su en pensée.
Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de vos rêves.

Et il est bon qu'il en soit ainsi.
La source secrète de votre âme doit jaillir et couler en chuchotant vers la mer,
Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à vos yeux.
Mais qu'il n'y ait point de balance pour peser votre trésor inconnu,
Et ne sondez pas les profondeurs de votre connaissance avec tige ou jauge,
Car le soi est une mer sans limites ni mesures.

Ne dites pas: "J'ai trouvé la vérité", mais plutôt: "J'ai trouvé une vérité".
Ne dites pas: "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt: "J'ai rencontre l'âme marchant sur mon chemin".
Car l'âme marche sur tous les chemins.
L'âme ne marche pas sur une ligne de crête, pas plus qu'elle ne croît tel un roseau.
L'âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables. "

Khalil Gibran

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire