mardi 12 octobre 2010

Croire n’est pas connaître


Croire n’est pas connaître



« L’expérience ne se trompe jamais, seuls nos jugements errent, qui se promettent des résultats étrangers à notre expérimentation personnelle. »  
Leonardo Da Vinci



« Le tourment des hommes ne vient pas des choses, mais des idées qu’ils ont des choses. » 

 Épictète



Croire, c’est s’en remettre à la conviction de quelqu’un d’autre qui nous est présentée comme certaine ; la religion est le type même de la croyance ; il ne faut surtout pas poser des questions ou essayer de comprendre, non il faut croire. La croyance est une mise sous tutelle librement consentie par le croyant, qui est totalement incapable d’assumer la liberté de connaître par soi-même. Le croyant est un adulte qui est resté enfant, un majeur qui fuit ses responsabilités d’homme ; le croyant est un majeur incapable et surtout, malheureusement pour lui, un mineur spirituel.



Croire, c’est nourrir sa sensibilité et alimenter ses émotions ; chez le mystique, la croyance atteint des dimensions supérieures pouvant provoquer des états altérés de conscience tels que crise mystique ou transes avec visions, auditions et hallucinations, stigmates et autres signes extraordinaires relevant du paranormal.

On retrouve les critères des addictions dans les religions ; toutes deux sont des réponses à l’angoisse existentielle, à cette différence prés que la religion est organisée collectivement pour canaliser une angoisse générique devant la vie et la mort, alors que l’addiction est une réponse individuelle à un déséquilibre psychique.



Mais dans tous les cas, les sujets sont des victimes qui prennent des vessies pour des lanternes, confondent brouillard et fumée et perdent de vue que leurs paradis sont artificiels, que l’instrumentalisation ne peut jamais apporter de libération, mais bien au contraire une soumission à l’outil.




Pour aborder la connaissance, et pour en préciser son champ d’application, il nous faut faire une distinction entre le savoir et la connaissance.



Le savoir fait appel à l’intelligence et à la mémoire, c'est une accumulation de données qui sont acquises, comprises et mémorisées par un sujet.

Ces acquis relèvent du culturel et de l’intellectuel, ont été acceptés et intégrés par la personnalité, mais restent le résultat de sciences, de lois, d’us et coutumes, etc.



 A la différence de la connaissance, le savoir n’a pas été expérimenté de manière directe, il est le résultat d’une transmission de la connaissance des autres ; c’est en quelque sorte une connaissance par ouï-dire.



Mais que connaissons-nous réellement du savoir des autres ; est-il totalement fiable ?

Pendant des siècles on a dit que la terre était plate, c’est le résultat du savoir ; et puis, un jour, sa rotondité s’est universellement avérée, c’est la force de la connaissance.



La connaissance dont nous parlons est une perception directe et personnelle, par l'expérimentation. On peut vous décrire merveilleusement un coucher de soleil, cela ne vaudra jamais le fait de le vivre réellement. Pour toutes choses, ceci est valable ; tout ce qui se rapporte à l'être est indépendant des choses extérieures à lui.

        

Connaître, c’est acquérir par l’expérience personnelle une connaissance qui reste acquise à jamais, qui est indélébile et, surtout, qui est opérative.

Indélébile, parce que le savoir ne s’oublie jamais une fois qu’il est acquis ; quand on sait faire du vélo, on le sait pour la vie ; il y a un apprentissage, puis une connaissance, et à partir de là, on sait de façon définitive.

Opérative, parce que la connaissance acquise n’est pas une fin mais un début ; quand on s’est brulé, on connait le feu mais ce savoir ne se limite pas à la seule cuisson de la brulure. Au-delà, on apprend à connaitre l’énergie et ses facultés de transformation, puis la mutation des états de nature, solide-liquide-gazeux (la glace chauffée devient eau, laquelle chauffée à son tour devient vapeur) ; c’est simple, c’est clair, ça s’impose à soi parce qu’on a fait l’effort de le connaitre.

La connaissance transforme l’être au fur et à mesure qu’il s’en rend maitre ; c’est un processus alchimique, totalement à l’opposé des conduites magiques religieuses, qui consistent à croire en la sainte trinité, l’immaculée conception ou l’infaillibilité papale.



En matière spirituelle, la connaissance seule permet de réaliser le processus initiatique qui, lui seul, est libératoire.



« Je ne peux rien pour qui ne se pose pas de questions. »

« La lanterne de l'expérience n'éclaire que celui qui la porte. »

Confucius



« La connaissance s'acquiert par l'expérience,

tout le reste n'est que de l'information. »

Albert Einstein

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