vendredi 22 janvier 2010

Morceaux choisis - Victor Hugo



« À la mort, nous changeons de vêtement. »


Pour Victor Hugo, l'homme n'est qu'une ombre de Dieu, mais il est de son sang, car il porte en lui une parcelle de sa force infinie. Il n'y a qu'une lumière. On a beau allumer des millions de lumières, toutes ensemble ne sont qu'autant de parties, autant de souffles de la même et unique lumière. L'âme, cette étincelle de Dieu retourne d'où elle est sortie.

" L'homme est attaché à Dieu par un cordon de feu que nous appelons l'âme et qui n'est qu'une étincelle tombée de la grande lumière centrale, étincelle retenue et entretenue par une traînée d'autres étincelles et autres intermédiaires. "

" La matière n'est pas et l'âme seule existe. "

" Il se dit : - Le vrai, c'est le centre.
Le reste est apparence ou bruit.
............................................
Il sent plus que l'homme en lui naître ;
Il sent, jusque dans ses sommeils,
Lueur à lueur, dans son être,
L'infiltration des soleils. "

Par des vers admirables, Victor Hugo évoque le mystère humain et l'action de Prométhée qui déroba le feu du mental aux dieux pour le donner aux humains. L'homme fut ainsi doté du pouvoir extraordinaire de l'intelligence créatrice. Grâce à Prométhée, l'homme est investi d'une puissance divine et peut égaler les dieux.
Ces vers sont tirés de son ouvrage " DIEU " " L'Océan d'en haut ".

" Prométhée a voulu sortir de cette nuit,
Eclairer l'homme au fond du mystère introduit ;
Labourer, enseigner, civiliser, et faire
Du globe une vivante et radieuse sphère ;
Tirer du roc sauvage et des halliers épais
Les éblouissements de l'ordre et de la paix,
Défricher la forêt monstrueuse de l'être,
Et faire vivre ceux que le destin fait naître.
Il a voulu sacrer la terre, ouvrir les yeux,
Mettre le pied de l'homme à l'échelle des cieux,
Soumettre la nature et que l'homme la mène,
Diminuer les dieux de la croissance humaine,
Couvrir les cœurs d'un pan de l'azur étoilé,
Faire du ver rampant jaillir l'esprit ailé,
Tendre une chaîne d'or entre l'arbre et la ville,
Au Tartare à jamais plonger la haine vile,
Lier le mal horrible au chaos épineux,
Et fonder dans le cœur des hommes lumineux,
Afin que la raison l'achève et le bâtisse,
Un temple ; et remplacer Atlas par la justice.
Les dieux l'ont puni. Seul, vaincu, saignant, amer,
Il est tombé, pleuré des filles de la mer ;
Et moi, j'ai bu le sang de l'enchaîné terrible.
.....
Ce qu'a fait Prométhée est fait ; la flamme est prise ;
Elle est sur terre ; elle est quelque part ; l'homme peut
La retrouver ; grandir ; vivre, exister, s'il veut !
S'il sait penser, gravir, creuser, saisir, étreindre,
S'il ne laisse jamais le saint flambeau s'éteindre,
S'il se souvient qu'il peut, puisque l'idée a lui,
Allumer quelque chose en lui de plus que lui,
Qu'il doit lutter, que l'aube est une délivrance,
Et qu'avoir le flambeau, c'est avoir l'espérance... "

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