mercredi 10 juin 2009

Ainsi parlait Bossuet



Jacques-Bénigne Bossuet, né à Dijon le 27 septembre 1627 et mort à Paris le 12 avril 1704, est un homme d'Église, prédicateur et écrivain français.

Originaire d'une famille de magistrats, il fut d'abord placé chez les Jésuites de Dijon, qui lui dispensèrent une éducation classique (apprentissage du grec et du latin). Il vint à 15 ans achever ses études à Paris, au collège de Navarre, où il eut pour maître Nicolas Cornet : il y étudia en profondeur la philosophie et la théologie. Pourtant destiné au sacerdoce, il fréquenta pour quelque temps les mondains : Corneille ne lui déplaisait pas, il s'adonnait à l'écriture de vers précieux et ne dénigrait pas l'Hôtel de Rambouillet. Ordonné sous-diacre à Langres en 1648, il rompit avec le siècle et rédigea une Méditation sur la Brièveté de la Vie, qui porte les traces de ses futurs ouvrages. La même année, il exposa le principal de ses idées sur le rôle de la Providence, dans sa Méditation sur la félicité des saints. Il est considéré comme un des plus grands orateurs que la France ait jamais connus. En 1652, reçu docteur en théologie, il est ordonné prêtre : il devient l'archidiacre de Sarrebourg dans le même temps, puis, en 1654, celui de Metz.

  • Il vient un jour où, même quand on est un pêcheur d'âmes, il faut bien s'occuper de son corps.
  • Nos vrais ennemis sont en nous-même.
  • Le bonheur humain est composé de tant de pièces qu'il en manque toujours
  • Un défaut qui empêche les hommes d'agir, c'est de ne pas sentir de quoi ils sont capables.
  • L'attention, en tout, c'est ce qui nous sauve.

La clémence est autant agréable aux hommes qu'une pluie qui vient sur le soir, ou dans l'automne, tempérer la chaleur du jour ou celle d'une saison brûlante, et humecter la terre que l'ardeur du soleil a desséchée.


Une âme guerrière est maîtresse du corps qu'elle anime.


La mort vient avant que nous puissions avoir appris à vivre.


Apprenons, avant toutes choses, à n'être pas éblouis du bonheur qui ne remplit pas le cœur de l'homme.


Tout est vain en nous, excepté le sincère aveu que nous faisons devant Dieu de nos vanités.


Cette tristesse, que nos fautes nous causent, a un nom particulier, et s'appelle repentir.


De quelque superbe distinction que se flattent les hommes, ils ont tous une même origine, et cette origine est petite.


La possession des richesses a des filets invisibles où le cœur se prend insensiblement.


La piété est le tout de l'homme.


La science des occasions et des temps est la principale partie des affaires.


Nous voyons par expérience que le riche, à qui tout abonde, n'est pas moins impatient dans ses pertes que le pauvre, à qui tout manque.


C'est le naturel du cœur humain de redoubler ses efforts pour retenir le bien qu'on lui ôte.


Sommes-nous donc si malheureux, qu'il y ait quelque chose qui soit défendu, même dans l'usage de ce qui est permis ?


Ce n'est pas toujours l'objet défendu, mais c'est fort souvent l'attache qui fait des crimes damnables !


Malheur à la science qui ne se tourne pas à aimer.


Nous entrons dans la vie avec la loi d'en sortir ; nous venons faire notre personnage et il nous faudra ensuite disparaître.


On n'entend dans les funérailles que des paroles d'étonnement de ce que le mortel est mort.

La faim est toujours suivie de ses satellites : la rage et le désespoir.



Sermon sur la mort


« C'est une entreprise hardie que d'aller dire aux hommes qu'ils sont peu de chose. Chacun est jaloux de ce qu'il est, et on aime mieux être aveugle que de connaître son faible ; surtout les grandes fortunes veulent être traitées délicatement ; elles ne prennent pas plaisir qu'on remarque leur défaut elles veulent que, si on le voit, du moins on le cache. Et toutefois, grâce à la mort, nous en pouvons parler avec liberté. »

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