jeudi 4 juin 2009

Les visiteurs de l'au-delà

Les visiteurs de l’au-delà…

et les portes de l’impossible




Jérôme Bosch. Vision du voyage vers la lumière

Concernant l'irritant problème de la véracité, ou non, de l'existence des "revenants" le plus simple et formidable résumé de notre façon habituelle d'appréhender largement le problème pourrait bien revenir à Paul Féval écrivant dans un de ses romans " ... Eh! Eh! fit le bossu, qui croit aux revenants? Personne, à midi, dans la rue! Tout le monde, à minuit, au fond de l'alcôve solitaire, quand la veilleuse s'est éteinte par hasard..."

... Ils sont éternels

Les revenants, tels que notre esprit les conçoit, nous sont connus de tous temps. Daniel Réju pensait avec justesse qu'ils font partie intégrante de l'âme humaine... Malgré les incrédules, les scientifiques et autres rationalistes, les manifestations mystérieuses se révèlent sans arrêt et régulièrement dans des conditions souvent bien définies. On pourrait dire que ces "revenants » sont éternels... tous ont été tués, ou ont tué... ils ont souvent souffert... ou fait souffrir, parfois défièrent-ils les lois même de l'Univers... Mais avant tout nous sommes certains qu'ils ont eu une existence mortelle il y a parfois fort longtemps!.. et que forcément d'une manière ou d'une autre ils s'attirèrent le courroux des hommes ou des dieux... ou leur compassion.
Une question capitale

Il est remarquable que la question capitale par excellence, celle de savoir si nous sommes éphémères ou durable, si nous survivons à la mort, est restée jusqu'ici en dehors du cadre des sciences classiques, l'habitant de la Terre est un être singulier: il vit sur une planète sans savoir où il est et sans avoir la curiosité de se le demander et sans chercher à connaître sa propre nature!
Il est plus que temps d'attaquer la forteresse de l'ignorance séculaire, sans dissimuler aucune difficulté, aucune objection...

Ce que devient un être après la mort

S'il est impossible de savoir clairement ce que devient un être après la mort la question du devenir reste un formidable problème que nous nous posons tous à un moment ou à un autre.
Le propos de l'âme ou de l'esprit semble être une autre question. Par ailleurs, la religion, la philosophie et d'autres sciences, telles l'anthroposophie et la métempsycose, se partagent âprement les vastes champs d'investigation de ce sujet aussi inquiétant que fascinant.
Sauf en ce qui concerne l'opinion des philosophies de libre pensée, on admet généralement qu'à l'instant de la mort "quelque chose" survit. De ce point divergeront thèses, théories et études conséquentes. Si la réincarnation occupe une place prépondérante on admet, en raison de nombreux témoignages, d'autres formes plus ponctuelles dans l'Espace et le Temps, de résurgences de la "personnalité" d'un individu sous des formes habituellement appelées fantômes, esprits, revenants, etc.

Les faits inexpliqués

Les témoignages sont multitudes. Parfois il est possible que le doute tienne sa part tant les affirmations sont fantaisistes... ou sous l'effet d'un choc émotionnel. Tout cela permet d'admettre le doute sans toutefois exclure l'honnêteté des témoins.
Pourtant nier catégoriquement l'état de fait est une décision impossible si l'on reste impartial dans cette étude. Même en laissant pour compte les nombreux constats incontrôlables, il subsiste encore tant de cas inexpliqués que raisonnablement il est impossible de ne pas considérer qu'il y a bien parfois intervention de l'irrationnel... qui seul peut nous aider à admettre ces rencontres multiples et mystérieuses avec les fantômes, esprits et revenants.
Les témoins ayant choisi de relater leurs expériences sont le plus souvent anodins et la raison cartésienne place ce contact dans la rubrique facile de la fragilité de ces personnes. Mais alors que dire de tous ces autres témoins, dont la réputation est loin d'être celle de farfelus, mythomanes, farceurs et autres plaisantins de tous poils, que sont scientifiques, hommes politiques et fonctionnaires de haute volée...

Petit répertoire pour des fantômes

Un rapide répertoire de ces manifestations peut être sommairement dressé:
- La plus grande majorité se trouve classée dans les contacts avec témoins sans intervention de ces derniers: apparitions spontanées, répétitives ou occasionnelles avec ou sans bruits, parfois avec odeur ou sensitivité au contact. La durée de l'évènement est très variable. Dans tous ces cas il est indispensable d'observer que les conditions, les lieux, les dates et la qualité des témoins sont des éléments prépondérants.
- Ensuite il y a les contacts volontaires et provoqués par ceux qui en deviendront témoins. Ce sont les résultats d'expériences, curiosités, raisons sentimentales, etc.
- Enfin il y a la vaste catégorie des manifestations sans effets visuels d'aucune sorte; il peut en ce cas, y avoir impression au seul niveau psychique de la personne qui le reçoit.

La religion et les âmes dérivantes

L'Eglise garde une prudente réserve sur ces événements hors du commun. Le plus étonnant réside encore dans le fait que les avis religieux se refusent à admettre la véracité des apparitions de fantômes à dérives non religieuses et à accepter facilement les apparitions à connotations religieuses. Aussi dans des cas indiscutables et prouvés, l'Eglise suppose qu'il s'agit d'âmes dérivant en peine de prières ou d'interventions que seul le sacré peut apporter en échange de l'apaisement attendu.
Il serait impossible de parcourir en quelques lignes l'ensemble de cet énigmatique problème auprès de toutes les grandes traditions. Nous nous en tiendrons uniquement à certains aspects liés à la religion chrétienne reconnus par le catholicisme.
Notons tout de suite cette ambiguïté incontournable: la majeure partie des adeptes se livrant aux contacts avec les "revenants", est de confession catholique. Et ces personnes savent, en toute connaissance de cause, que l'Eglise dénonce et interdit formellement ces pratiques jugées hérétiques et maudites...

Résurrection de la chair ?

Mais si l'on ose pousser plus loin la réflexion, en raison de quels critères peut-on, et doit-on, condamner un être pratiquant ce qu'il peut rencontrer parfois accidentellement à l'état naturel, puisque la nature est prétendue œuvre divine!
L'Eglise est formelle en ce qui concerne "la résurrection de la chair et la Vie Eternelle". Le Christ, fondement majeur de la foi, est le témoin d'un retour possible et limité dans le temps, d'une image physique mais qu'il est recommandé de ne pas toucher. Nous noterons à ce propos que l'apparition ne se produit qu'à l'intention des proches du Christ. Ce retour ponctuel ne se reproduira jamais plus et l'on peut le comparer à certaines manifestations de revenants se révélant à l'attention des parents et une fois seulement, peu après leur mort souvent très violent. Mais les apparitions en ce cas sont d'aspect réel quoiqu'un peu déplacées dans l'espace-temps.

Le chemin d'Emmaüs




Saul et le fantôme du prophète Samuel

Concernant le Christ nous ajouterons encore un trait commun avec certains fantômes, aspect souligné dans les écrits bibliques sous le nom de "Chemin d'Emmaüs" où il apparaît à deux disciples, les accompagne, leur parle, sans que les deux hommes ne le reconnaissent avant un temps assez long.
Toujours sous un aspect religieux, Saint Paul précise que les retours se feront à l'opposé de l'état de vie qui précède la mort. Il dissocie les différentes chairs: l'homme, le bétail, les poissons et les oiseaux. Puis les écrits ajoutent: "qui est semé dans la faiblesse lève dans la puissance"; " qui est semé corps physique lève corps spirituels" (1 Corinthiens 15: 39, 42-44).
Cet avis sera partagé 2000 ans plus tard par le philosophe C.D. Broad qui affirmait que l'approche des phénomènes de revenant prouvait que les attaches mentales, et surtout émotionnelles, survivaient à la mort physique.

Dante et la Divine Comédie

Ce texte fantastique fut composé par Dante en 15 ans... Basé sur une vision inversé des revenants prend pour "héros" un "voyageur insolite" parcourant le cheminement des 3 règnes de l'au-delà. Ce qui est étonnant pour l'époque, dans les propos de cette Divine Comédie, est l'intérêt des âmes pour leurs parents encore physiques. Ainsi le vieil ennemi de Dante, condamné pour hérésie, brûlant éternellement dans son tombeau, demande des nouvelles de son fils...
Se pourrait-il que dans des circonstances, dont le mécanisme nous échappe encore, les "voyageurs de l'au-delà" obtiennent de s'enquérir directement de ceux restés sur Terre? Et pourquoi cela ne serait-il pas?

Le songe de Sainte Hildegarde

Comment cette sainte pouvait-elle avoir des visions et les transposer lors de ces dictées? L'hypothèse de François Blacquyt est des plus intéressantes. Le travail de celui-ci est tout entier basé sur le manuscrit "CLOVATH", qui fort curieusement n'est jamais cité en ce qui concerne les phénomènes liés à cette sainte, relatant bel et bien une sorte de présence corporelle, mais intouchable à proximité du témoin... et ce n'est qu'en cette présence qu'Hildegarde reçoit ses visions. Au regard de ce qui est transmis lors de ces contacts on ne peut qu'être stupéfait d'entendre les experts médicaux modernes affirmer avec le plus grand sérieux que ces "révélations" étaient le seul fruit d'hallucinations provoquées par des crises de migraines aigues... on croit rêver!!!

L'expérience de Russel

William Russel voit le jour en 1867. Dès sa 16ème année il est persuadé de sa pré- incarnation par, dit-il, la présence qui se révéla, 7 fois durant, sous une forme fantomatique à chaque fois plus matérielle... jusqu'à pouvoir toucher et sentir la manifestation lors de sa dernière visite. Russel confiera à un des membres, en 1892, de la Loge de la Société Théosophique de Dublin, qu'il avait fait sien, dans son ouvrage de poésies "Songs by the Way", l'ultime message que l'apparition lui révélait au 7ème et dernier contact. Ce dernier résumait parfaitement le phénomène paranormal qui nous intéresse ici: "Je me suis déplacé parmi les hommes et les lieux divers, et ai enfin appris, en vivant, la vérité. Je sais être un esprit, et ai quitté mon Moi ancestral pour aborder des travaux encore inachevés mais à jamais rempli de nostalgie pour ma terre natale". Russel ajoutera seulement en conclusion de ce texte "j'ai écrit ces poèmes au cours du chemin"... Ce texte prend tout sa vraie dimension lorsqu'on sait qu'il signait ses travaux "A.E. Russel". Le "A.E." provenait d'une coquille de son imprimeur lors d'une de ses premières parutions. La vraie signature choisie par William étant en réalité AEON!!! Ce qui se passe de plus d'explications...

La signature de Rudolf Steiner

Il est inutile de présenter le générique de Rudolf Steiner. De toute l'œuvre de ce philosophe d'exception nous ne retiendrons ici que ces rencontres qu'il eut avec ce qu'il appelait "issues du Royaume Spirituel". Il semble qu'il ne provoqua jamais le contact mais que ce dernier choisit de lui-même de lui apparaître... chaque fois pour lui montrer le sceau qui ornerait, en relief et en signature, ses différents mystères.
Le plus connu, celui symbolisant "le réveil de l'âme", est un serpent se mordant la queue encerclant d'un soleil à 13 rayons, dont les 3 à hauteur de la tête du serpent sont en forme d'éclairs. L'œil du reptile est une pierre fine ovale et opaque tandis que le cœur du soleil est une pierre circulaire limpide et précieuse.

L'étrange collection de S.A. Ruffer

Dans la collection complète que se procurait Madame S.A. Ruffer il existe 14 sceaux ainsi délivrés par le "fantôme" confident de Rudolf Steiner.
S.A. Ruffer décidait de reproduire les 14 représentations pour quelques uns de ses amis, dont un de notre connaissance. Quasiment tous les destinataires, malgré des distances considérables et certains ne se connaissant pas, eurent des manifestations liées à l'entité révélatrice ainsi qu'à d'autres phénomènes en rapport avec le sens hermétique du sceau... Simone Alphonsine Ruffer n'osa jamais faire circuler les autres reproductions fidèles aux sceaux de R. Steiner.

Une tradition pour des signatures

La tradition observe que la personne détenant une de ces "signatures" aurait effectivement, d'un part l'opportunité de faciliter largement le contact avec le "revenant" inspirateur de ces pièces hermétiques... ou d'autre part, en les présentant sur leurs revers, la possibilité d'établir, en la maîtrisant, la liaison avec le domaine des Esprits correspondant au sceau qui leur est propre.
Mais qui oserait une telle tentative si tant est qu'elle soit réalisable ponctuellement? Ne vaut-il pas autant laisser au destin son libre arbitre et nous convier seul à l'insolite rendez-vous de l'au-delà???
Cette perspective de la persistance dans l'éternité nous est entièrement autorisé si l'on en croit, et pourquoi pas, St Grégoire de Nysse qui affirmait au IVe S. "Et nous irons de commencement en commencement par des commencements qui n'auront pas de fin" Et le programme d'une telle merveilleuse perspective reste ainsi vaste et totalement ouvert à chacun d'entre nous...

André Douzet
France Secret


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