vendredi 5 juin 2009

Morceaux choisis - Fulcanelli



Fulcanelli

Frontispice du « Mystère des cathédrales » de Fulcanelli (1926),

par Julien Champagne

Sous le nom de Fulcanelli (1839 ? - ?) parurent en 1926 et 1930 deux ouvrages ésotériques sur la symbolique alchimique, Le mystère des cathédrales et Les demeures philosophales. Ces ouvrages sont préfacés par Eugène Canseliet (1899-1982), qui se présente comme le disciple en alchimie de Fulcanelli, et illustrés par le peintre Julien Champagne(1877-1932).

On ne sait rien de l'auteur qui signait « Fulcanelli », mais Le Mystère des cathédrales (Paris, 1926) et Les Demeures philosophales et le symbolisme hermétique dans ses rapports avec l'art sacré et l'ésotérisme du grand œuvre (Paris, 1930), parus entre les deux guerres mondiales, s'imposèrent d'emblée à l'attention des curieux d'alchimie ainsi que des historiens de l'art. Son nom hermétique, qui semble une combinaison de « Vulcain » et d'« Élie », ne permet pas de l'identifier. Le secret est resté bien gardé. Dans Le Matin des magiciens, Jacques Bergier prétend l'avoir connu - il aurait été ingénieur à la Compagnie du gaz. On l'identifie souvent à Jean Julien Champagne, mort en 1939 et illustrateur de l'édition originale ; parfois à Rosny aîné ou encore au libraire Dujols. D'autres identifications plus fantaisistes, et redonnant corps au mythe de Nicolas Flamel, regardent Fulcanelli comme un adepte immortel et plusieurs fois centenaire. Son principal disciple actuel, Eugène Canseliet, alchimiste connu du grand public et auteur de plusieurs ouvrages, affirme avoir fréquenté longtemps Fulcanelli, qui aurait trouvé la pierre philosophale et l'immortalité, mais il se refuse à toute information précise.

L'artiste français Julien Champagne (1877-1932),

est surtout connu de nos jours pour avoir illustré les ouvrages de Fulcanelli.


" Avant quoi que ce soit, connaissez et aimez, profondément, la langue du pays de France, propter hanc causam quod principii verbum absolutissima est. "

(Fulcanelli, à Aix-en-Provence, "La Fouranne", Juin 1917)


"Nous apprenons qu'il existe une contrée où la mort n'atteindra point l'homme, à l'époque terrible du double cataclysme. Quant à la situation géographique de cette promise, d'où les élus assisteront au retour de l'âge d'or, c'est à nous de la rechercher. Car les élus, enfants d'Elie, seront sauvés selon la parole de l'Ecriture.

Parce que leur foi profonde, leur inlassable persévérance dans l'effort leur auront mérité d'être élevés au rang des disciples du Christ-Lumière. Ils en porteront le signe et recevront de lui mission de renouer à l'humanité régénérée la chaîne des traditions de l'humanité disparue.

[...]

Car c'est à l'aide du feu et dans le feu même que notre hémisphère sera bientôt éprouvé."

« Le Mystère des Cathédrales »


« Les vieux maîtres, dans la rédaction de leurs traités, utilisèrent surtout la cabale hermétique, qu’ils appelaient encore langue des oiseaux, des dieux, gaye science ou gay scavoir. De cette manière, ils purent dérober au vulgaire les principes de leur science, en les enveloppant d'une couverture cabalistique. [...] Mais ce qui est généralement ignoré, c'est que l'idiome auquel les auteurs empruntèrent leurs termes est le grec archaïque, langue mère d'après la pluralité des disciples d'Hermès. La raison pour laquelle on ne s'aperçoit pas de l'intervention cabalistique tient précisément dans ce fait que le français provient directement du grec."

"[...] c'est justement ce grec qu'on retrouve partout en France, même dans l'Argot de Paris. La langue des oiseaux est un idiome phonétique basé uniquement sur l'assonance. On n'y tient donc aucun compte de l'orthographe, dont la rigueur même sert de frein aux esprits curieux [...].

[...] Les rares auteurs qui ont parlé de la langue des oiseaux lui attribuent la première place à l'origine des langues. Son antiquité remonterait à Adam, qui l'aurait utilisée pour imposer, selon l'ordre de Dieu, les noms convenables, propres à définir les caractéristiques des êtres et des choses créées."

"[...] les anciens écrivains l'appelaient langua general (langue universelle), et lengua cortesana (langue de cour), c'est-à-dire langue diplomatique, parce qu'elle recèle une double signification correspondant à une double science, l'une apparente, l'autre profonde."

A ne pas confondre Kabbale et cabale:

"La kabbale hébraïque ne s'occupe que de la Bible; [...]. La cabale hermétique s'applique aux livres, textes et documents des sciences ésotériques de l'antiquité, du moyen-âge et des temps modernes. Tandis que la Kabbale hébraïque n'est qu'un procédé basé sur la décomposition et l'explication de chaque mot ou de chaque lettre, la cabale hermétique, au contraire, est une véritable langue [...]

"Employée au moyen-âge par les philosophes, les savants, les littérateurs, les diplomates. Chevaliers d'ordre et chevaliers errants, troubadours, trouvères et ménestrels [...] discutaient entre eux dans la langue des dieux, dite encore gaye-science ou gay-scavoir, notre cabale hermétique. Elle porte, d'ailleurs, le nom et l'esprit de la Chevalerie, dont les ouvrages mystiques de Dante nous ont révélé le véritable caractère. [...] C'était la langue secrète des cabaliers, cavaliers ou chevaliers. Initiés et intellectuels de l'antiquité en avaient tous la connaissance."

« Les demeures philosophales »


"Tout homme prudent, dit-il, doit premièrement apprendre la Science, s'il peut, c'est-à-dire les principes et les moyens d'opérer, sinon en demeurer là, sans follement employer son temps et son bien...

Or, je prie ceux qui liront ce petit livre, d'ajouter foi à mes paroles. Je leur dis donc encore une fois qu'ils n'apprendront jamais cette science sublime par le moyen des livres, et qu'elle ne peut s'apprendre que par révélation divine, c'est pourquoi on l'appelle Art divin, ou bien par le moyen d'un bon et fidèle maître; et comme il y en a très peu à qui Dieu ait fait cette grâce, il y en a peu aussi qui l'enseignent."

« Les demeures philosophales »

Sont basés sur la langue des oiseaux "Les œuvres de François Rabelais et celles de Cyrano de Bergerac; le Don Quichotte de Michel Cervantès, les Voyages de Gulliver de Swift; le Songe de Poliphile de Francisco Colonna; les Contes de ma mère l'Oie, de Perrault; etc..."

"Pour nous, art gothique n'est qu'une déformation orthographique du mot argotique, dont l'homophonie parfaite, conformément à la loi phonétique qui régit, dans toutes les langues et sans tenir aucun compte de l'orthographe, la cabale traditionnelle. La cathédrale est une œuvre d'art goth ou d'argot. Or, les dictionnaires définissent l'argot comme étant un "langage particulier à tous les individus qui ont intérêt à communiquer leurs pensées sans être compris de ceux qui les entourent". C'est donc bien une cabale parlée. Les argotiers, ceux qui utilisent ce langage, sont descendants hermétiques des argo-nautes, lesquels montaient le navire Argo [...] pour conquérir la fameuse Toison d'Or. [...] Tous les Initiés s'exprimaient en argot, aussi bien les truands de la Cours des Miracles, - le poète Villon à leur tête,- que les Frimasons, ou francs-maçons du moyen-âge, "logeurs du bon Dieu", qui édifièrent les chefs-d’œuvre argotiques que nous admirons aujourd'hui."

"L'art gothique est, en effet, l'art got ou cot (Co en grec), l'art de la Lumière ou de l'Esprit."

"Le Mystère des Cathédrales"


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