jeudi 2 septembre 2010

Ainsi parlait François Coppée


François Coppée


François Édouard Joachim Coppée, né le 26 janvier 1842 à Paris où il est mort le 23 mai 1908, est un poète, dramaturge et romancier français.
Coppée fut le poète populaire et sentimental de Paris et de ses faubourgs, des tableaux de rue intimistes du monde des humbles. Poète du souvenir d'une première rencontre amoureuse (« Septembre, au ciel léger »), de la nostalgie d'une autre existence (« Je suis un pâle enfant du vieux Paris ») ou de la beauté du crépuscule (« Le crépuscule est triste et doux »), il rencontra un grand succès populaire avant de tomber dans l'oubli.


VIE ANTÉRIEURE

S’il est vrai que ce monde est pour l’homme un exil
Où, ployant sous le faix du labeur dur et vil,
Il expie en pleurant sa vie antérieure ;
S’il est vrai que dans une existence meilleure,
Parmi les astres d’or qui roulent dans l’azur,
Il a vécu, formé d’un élément plus pur,
Et qu’il garde un regret de sa splendeur première ;
Tu dois venir, enfant, de ce lieu de lumière
Auquel mon âme a dû naguère appartenir.
Car tu m’en as rendu le vague souvenir,
Car en t’apercevant, blonde vierge ingénue,
J’ai frémi, comme si je t’avais reconnue,
Et lorsque mon regard au fond du tien plongea,
J’ai senti que nous nous étions aimés déjà.
Et depuis ce jour-là, saisi de nostalgie,
Mon rêve au firmament toujours se réfugie,
Voulant y découvrir notre pays natal ;
Et dès que la nuit monte au ciel oriental,
Je cherche du regard dans la voûte lactée
L’étoile qui par nous fut jadis habitée.

François Coppée
 « L’exilée »
 1877

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