lundi 9 février 2009

Les manuscrits de la Mer Morte


LES MANUSCRITS
DE LA MER MORTE


"Les Fils de Lumière combattront les Fils de Ténèbres et les vaincront".
Incarnés ici sur terre, ils sont parmi nous, encore aujourd'hui et ce, jusqu'à la fin des temps.

Les manuscrits de Qumrân, également appelés manuscrits de la mer Morte, sont une série de parchemins et de fragments de papyrus retrouvés, pour une petite partie seulement, dans des jarres disposées dans des grottes se trouvant tout autour du site de Qumrân. La découverte officielle de ces 900 manuscrits a été faite entre 1947 et 1956 dans onze grottes.
Les manuscrits sont fréquemment attribués, mais sans preuve définitive, à la communauté des Esséniens. La découverte majeure de Qumrân est le rouleau d'Isaïe A, devenu mondialement célèbre. C'est le plus ancien manuscrit hébreu complet connu d'un livre biblique : le Livre d'Isaïe. Le texte est écrit en 54 colonnes sur 17 feuilles de cuir cousues ensembles bout à bout, d'une longueur totale d'environ 7,30 m. Il a été confectionné au IIe siècle av. J.-C.
Les manuscrits bibliques hébreux de la mer Morte sont donc de près de mille ans antérieurs aux plus anciens textes connus jusqu’alors et présentent un intérêt considérable pour la science biblique.
Jusqu'à plus ample informé, aucun de ces manuscrits ne cite le nom de Jésus. Toutefois le caractère d'un personnage, assez énigmatique, le Maître de Justice peut évoquer et préfigurer celui de Jésus. Les manuscrits de la Mer Morte présentent donc un intérêt considérable pour les historiens des religions et les historiens généraux. Ils éclairent un aspect toujours obscur de la naissance du Christianisme et de la vie spirituelle et politique du peuple juif dans les provinces romaines de la Palestine, du 1°siècle jusqu'à la destruction du Temple de Jérusalem par les troupes romaines en 70 de notre ère.Le nombre incalculable d'écrits datant de cette période nous permet de constater que ce fut une période prolifique et pleine d'effervescence spirituelle pour le peuple juif : la preuve de la vitalité de la pensée juive et de sa vie spirituelle qui fut contestée par le christianisme paulinien.Par contre aucune trace historique écrite concernant le Christianisme ! Le plus étonnant c'est que le témoignage écrit des MM, qui par sa datation se situe exactement dans la période du postulat d'un nommé Jésus dont le nom ne figure dans aucun des 800 rouleaux trouvés et dans aucun écrits de l'époque.

Comment le personnage de Jésus peut-il être ignoré s'il a eu l'impact extraordinaire que les évangiles nous rapportent ?
Comment ce personnage dont les faits et gestes ont été magnifiés pouvait-il être ignoré d'une secte qui vivait à 30 km de Jérusalem et qui avait des adhérences et représentations au travers de toute la Palestine ainsi que dans tous les pays limitrophes (Syrie, Egypte, ex.)Aussi étrange que cela paraisse, ces manuscrits rédigés en langue hébraïque sacerdotale et en araméen, langage courante, donc textes écrits par des juifs pour des juifs, furent interdits d'approche aux exégètes juifs qui voulurent les consulter !Il faut savoir que l'école biblique de Jérusalem est l'émanation de l'ordre des Dominicains et dépend directement de l'autorité de Mgr Ratzinger, qui au Vatican dirige au titre de Préfet la Congrégation pour la doctrine de la foi . Cette institution ne date que de 1965, mais ses origines remontent au XIII° et était connue sous l'appellation du Saint Office ou la terrible Inquisition.Il est intéressant également de constater que le ministère de Mgr Ratzinger dépend directement de l'autorité du Pape, sans intermédiaire.Le degré d'intervention de l'église catholique dans les recherches qumraniennes ne peut qu'éveiller les soupçons. Peut-on ignorer la possibilité d'une relation de cause à effet entre cette intervention et le gâchis de cette affaire qui a consistée pendant des décennies en une rétention et une non-publication de documents essentiels appartenant à toute la communauté scientifique internationale.Une idée s'impose : les intérêts en jeu dépassaient les simples préoccupations de réputations scientifiques : le Christianisme était mis en cause dans ce qu'il a de plus spécifique : son dogme.

Depuis la découverte des premiers manuscrits, une seule question hante les esprits, provoquant curiosité et anxiété : ces textes trouvés si près de la source, jamais divulgués, à l'inverse du Nouveau testament, ouvrent-ils de nouvelles perspectives sur les origines du Christianisme, sur l'Eglise primitive de Jérusalem sur Jésus lui-même ?Contiennent-ils des choses compromettantes, quelque chose qui remet en cause la Tradition ?Les découvertes des documents de Nag Amadi, dans la région du Fayoum en Egypte (évangiles gnostiques trouvés en 1945, l'évangile de Thomas, de Barnabé et de Marie) confirmeraient les manipulations des Evangiles. (Je vous enjoins particulièrement de lire "L'évangile de Marie" traduit par le père Leloup qui, a mon humble avis est particulièrement révélateur et serait un précieux apport à la thèse du mariage des prêtres).
Je vais essayer de vous livrer les passages qui m'ont le plus intéressé dans les 30 livres que j'ai lus à cet effet, tous documents historiques irréfutables et non théologiques, ne voulant pas entrer dans ce débat !
Plus de 2000 livres et revues furent publiés dans cette période de cinquante ans, et les romans de fictions firent florès, mais aussi étrange que cela paraisse, trois parmi ces deux mille livres furent très méchamment attaqués par les exégètes chrétiens:
D'abord la parution de DUPONT-SOMMERS professeur à la Sorbonne et le seul laïc à être autorisé à travailler sur les manuscrits. Il publia son livre en 1954, livre très controversé à l'époque, car DUPONT - SOMMERS faisait la démonstration de l'origine du Judaïsme dans le Christianisme. A l'instar d'Ernest Renan qui au cours d'une conférence chahutée en Sorbonne s’écriait déjà, au XIXème siècle "Le christianisme, c'est l'Essénisme qui a réussi"Le deuxième est l'Anglais, Edmond Wilson journaliste scientifique dont l'intégrité morale qu'il avait déployée dans de précédentes recherches ne pouvait être mise en doute.Le troisième est John Allégro qui fut écarté de la recherche sur les Manuscrits sous le prétexte que ces conclusions n'allaient pas dans le sens souhaité par le consensus de l'école biblique. Je précise que John Allégro était un éminent philologue et c'est lui qui fut chargé de décrypter le fameux rouleau de cuivre dont les conclusions de son travail le rendit suspect aux yeux du consensus de l'Ecole biblique.

Ces trois érudits affirmaient tous trois :
que toutes les paraboles contenues dans les Evangiles existaient avant dans le Judaïsme et faisaient partie intégrante de l'enseignement pharisien !
que le Maître de Justice étant décrit dans les manuscrits, aurait pu servir de modèle au personnage de Jésus dans les Evangiles.
que l'attente de la résurrection et de la Bonne nouvelle dont nous parlent les Evangiles, existait un siècle avant le Christianisme parmi ce groupe juif dissident qui se retira au bord de la Mer morte pour attendre sa résurrection à la fin des Temps. Gène des milieux chrétiens qui par ces preuves écrites, donc documents historiques irréfutables, attestaient de l'antériorité de cette croyance essénienne au christianisme.
Les textes de Qumran sont-ils en contradiction avec ce qui peut être cher aux Chrétiens ?
Militent-ils contre le caractère "unique " de Jésus ? Une bonne réponse est sans doute celle du savant jésuite Joseph Fitzmyer dans son petit ouvrage "Réponse aux 101 questions sur les rouleaux de la MM(Londres 1992) :« Que le Maître de justice ait enseigné quelque chose de proche de ce que Jésus a enseigné, écrit-il, ne doit pas troubler un chrétien averti, un chrétien dont la foi échappe à toute tendance fondamentaliste ! ... »C'est bien le fond du problème. C'est reconnaître en même temps que les textes de Qumran peuvent inquiéter une foi chrétienne fondée sur la présentation traditionnelle des Evangiles comme rapportant les faits et gestes de Jésus. Certes, les Chrétiens ne refusent nullement d'admettre que le Christianisme soit sorti du moule du Judaïsme. Mais chez nombre d'entre eux on trouvera, comme l'a écrit E. Wilson, quelque réticence à accepter l'idée que les principes moraux et la mystique des Evangiles puissent s'expliquer simplement comme la création de plusieurs générations de Juifs travaillant selon leur propre tradition religieuse et qu'il n'est pas nécessaire de supposer le miracle de quelque intervention divine pour sauver la race humaine.Le regard ne compte pas moins ici que la chose regardée ! Pour tous ceux qui souhaitent comprendre et mieux connaître les conditions dans lesquelles est né le christianisme, il y a 2000 ans, pour ceux qui ont le goût de l'histoire et de la vérité historique, dans la mesure ou elle peut être approchée, les textes de Qumran apportent avec une documentation naguère encore inespérée, un extraordinaire éclairage sur une période obscure et l'une des plus dramatique de l'histoire de l'humanité.Il y a quelques années, me trouvant à Jérusalem, j'ai voulu faire mon petit détective auprès de personnes que je pensais être accréditée à répondre à une question qui me paraissait brûlante : pourquoi le gouvernement israélien, devenu autorité de tutelle, après la guerre des six jours et la réunification de Jérusalem, n'a-t-il pas fait pression sur la direction de l'école biblique pour obtenir un libre accès aux documents jalousement détenus par cette institution?
Au risque de vous étonner, la réponse m'est venue par un communiqué laconique, au cours de l'énoncé d'un bulletin d'information à la radio, alors que j'écoutais distraitement : en Mars 1995 annonçait le chroniqueur, le Vatican reconnaissait officiellement l'existence de l'état d'Israël, longtemps après que cet état ait été officiellement reconnu par le concert des Nations, en 1948.Et je compris qu'Israël avait fait profil bas pendant toute cette affaire, parce que politiquement, il était préférable d'être reconnu par quelques millions de Chrétiens.Le silence d'Israël sur les documents de la MM était la monnaie d'échange de la reconnaissance à son existence politique, par le Vatican.

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