vendredi 4 décembre 2009

Entre deux vies


"Magic flute alien" de Ernst Fuchs



Entre deux vies

« Dieu fait l'éternité, l'éternité fait le monde ; le monde fait le temps, le temps fait le devenir. L'essence de Dieu est le bien, le beau, la béatitude et la sagesse ; l'essence de l'éternité est l'immuabilité ; celle du monde est l'ordre ; celle du temps est le changement ; et l'essence du devenir est la vie et la mort. »

Hermès Trismégiste

L'avenir de l'homme passe par la recherche de la Vérité universelle, puis vis-à-vis de lui-même et de la place qu’il occupe et du rôle qu’il a à tenir dans son théâtre d’opération.

Il faut d’abord apprendre à exister et ne pas se contenter de vivre de façon élémentaire, ce qui est le propre de l’animalité.

Vivre, c'est simplement avoir la capacité de résister, par l'exercice de ses fonctions biologiques à la disparition, c’est-à-dire à la mort. L'homme partage cette faculté avec les autres êtres vivants ; la vie est du domaine de l’inné, de l’instinct.

On peut considérer que la seule véritable existence est celle qui prend conscience d'elle-même en tant qu’existence. Ainsi, c’est la caractéristique de sujet pensant qui métamorphoserait la vie biologique en existence, d’abord intellectuelle, puis spirituelle.


Exister c’est le propre du sujet conscient en proie à la connaissance de sa condition humaine, liberté, mort, perfectibilité, évolution, etc. On peut très bien vivre sans exister (sans jamais se poser la question du sens de la vie, sans s’interroger sur la mort, etc.). La vie c’est quelque chose de naturel, un moteur qui anime une mécanique bien huilée. (Cf. dans le coma, un être vit, végète, il n’existe pas).


« C'est par le réel qu'on vit ; c'est par l'idéal qu'on existe.
Or, veut-on se rendre compte de la différence ?
Les animaux vivent, l'homme existe. »
Victor Hugo

Malheureusement bien trop nombreux sont ceux qui se contentent de vivre, sans jamais se poser aucune question existentielle, emportés par le flot de la routine, bercés par les fausses valeurs mises en place par nos sociétés destructrices pour canaliser tout individu, à son insu, et le maintenir comme un numéro dans le troupeau de Panurge.

Etres dociles et soumis, respectant le fonctionnement de la carotte et du bâton, de la reconnaissance et de la sanction, toujours en mal de repères authentiques, jamais libérés parce que pas du tout libérables. Et puis d’abord la liberté c’est quoi ?

Et ce libre arbitre dont on nous rabat les oreilles, ça sert à quoi, hein ?
Une perte de temps, et le temps, c’est de l’argent .

« Et moi, et moi, et moi
Comme un con de parisien
J'attends mon chèque de fin de mois
J'y pense et puis j'oublie
C'est la vie, c'est la vie »
Chanson de Jacques Dutronc

Oui, c’est la vie, c’est la vie…
Et l’existence, elle est où dans tout ça ?
Boff ; entre deux vies sans doute, entre deux amnésies, quand soudain la mémoire de la règle du jeu nous revient.


Et puis après, plus rien. Sauf si tu cherches bien…

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