mardi 9 février 2010

Ainsi parlait Milosz


Oscar Vladislas de Lubicz Milosz
 
O. V. de L. Milosz (lithuanien : Oskaras Milašius) (né en Russie impériale le 28 mai 1877, décédé à Fontainebleau le 2 mars 1939), est un poète européen de langue française. Il fut poète, romancier, dramaturge, métaphysicien, diplomate, traducteur.

O. V. de L. Milosz (on prononce "Miloch") est né dans l'actuelle Biélorussie (sur un territoire appartenant à la Lituanie historique, mais annexé depuis 1772 à la Russie). Il est de nationalité russe. Propriétaires d'un vaste domaine, Czereïa, appartenant à la famille depuis 1802, ses parents sont de condition sociale plutôt aisée : ils possèdent des terres et des biens. Son père, très tôt en retraite de l'armée, passe son temps à voyager.

« Solitude, ma mère, redites-moi ma vie. »

« ... l'éternité, qu'est-elle donc, sinon le premier instant sans fin d'un premier amour? »

« De la vie à la vie, quel chemin! »

« Le rien est le mot de reconnaissance des Nobles Voyageurs. C'est l'entrée et c'est l'issue du labyrinthe. »

« Le sang est l'étalon des valeurs métaphysiques. »

« Mais le jour pleut sur le vide de tout. »

« Toute maladie est une confession par le corps. »

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Maison noire, noire
Serrures rouillées,
Sarment mort,
Portes verrouillées,
Volets clos ?
Feuilles sur feuilles depuis cent ans dans les allées.
Tous les serviteurs sont morts.
Moi, j'ai perdu la mémoire.
La berline arrêtée dans la nuit

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Solitude, ma mère, redites-moi ma vie ! voici
Le mur sans crucifix et la table et le livre
Fermé ! si l'impossible attendu si longtemps
Frappait à la fenêtre, comme le rouge-gorge au cœur gelé,
Qui donc se lèverait ici pour lui ouvrir ? Appel
Du chasseur attardé dans les marais livides,
Le dernier cri de la jeunesse faiblit et meurt : la chute d'une
seule feuille
Remplit d'effroi le cœur muet de la forêt.

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C'est ainsi que je pénétrai dans la grotte du secret langage ; et ayant été saisi par la pierre et aspiré par le métal, je dus refaire les mille chemins de la captivité à la délivrance.
Et me trouvant aux confins de la lumière, debout sur toutes les îles de la nuit, je répétais de naufrage en naufrage ce mot, le plus terrible de tous : ici.

Psaume de la maturation

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un silence d'amour est tombé sur l'or de midi
L'ortie ensommeillée courbe sa tête mûre ...
...Déjà, déjà le blé
Lève en silence, comme dans les songes des dormeurs....
...Nous te cacherons aux soucis
Il y a une belle chambre secrète
Dans notre maison de repos :
Là, les ombres vertes entrent par la fenêtre ouverte
sur un jardin de charme, de solitude et d 'eau.
Il écoute, il s'arrête...
Que le monde est beau, bien-aimée, que le monde est beau !
Le Cantique du printemps.

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