jeudi 11 février 2010

Une contre-société mystique


Une contre-société mystique


(Source : Blog Bouddh@nar, auteur)

Beaucoup de personnes parlent de la spiritualité alors qu’elles sont incapables de comprendre et de concrétiser son message fondé le plus souvent sur l’harmonie, la fraternité et l’amour. Dans « Candide au pays des gourous », Daniel Roumanoff témoigne de la vulgarité et de la bassesse de l’entourage de la grande mystique indienne Ma Ananda Mayi. L’érudit tibétain spécialiste du Dzogchen, le Lopön Tenzin Namdak, est entouré de dzogchenpa de la pire espèce. Tous ceux qui sont sortis indemnes de leur parcours dans le monde des gourous n’ignorent pas cette réalité : le spiritualisme est un repaire de fieffés coquins.

Qui sont les êtres qui s’infiltrent dans tous les lieux d’enseignement de la spiritualité et contrôlent toujours les centres décisionnels ?

L’ancienne gnose répertorie trois types d’hommes : les Pneumatiques, les Psychiques et les Hyliques. Cette répartition se retrouvait dans toutes les écoles de sagesse. La tradition indienne mentionne, elle aussi, trois catégories d’humains : les Sattviques, les Rajasiques et les Tamasiques. Durant le Kali yuga, peu d’êtres humains possèdent la qualité Sattva, la plus noble des trois Guna, qui se caractérise par l’équilibre, la droiture, la sérénité et l’esprit pacifique. Durant l’âge de la décadence, beaucoup d’humains sont de nature tamasique. Tamas est le Guna le plus bas. Il représente des forces sourdes et pesantes. Tamas se manifeste sous forme d’ignorance, de paresse, d’incapacité, de manque de clarté, d’obscurité.

Dans le domaine spirituel, la qualité Sattva, qui incarne le Pur et le Raffiné, est trop souvent supplantée par Rajas, le passionnel et l’agitation. Les dzogchenpa du Lopön Tenzin Namdak n’hésitèrent pas à se battre comme des chiffonniers pour une broutille. Quant à Tamas, sa lourdeur caractérise la bêtise et le manque d’intérêt, les êtres totalement tamasiques sont incapables d’entreprendre une quête spirituelle. Mais tout cela n’explique pas ce qui pousse des individus non qualifiés à s’infiltrer dans les écoles de spiritualité afin de contrôler les êtres pourvus de véritables capacités spirituelles. Dans de nombreuses sectes, des personnes n’ont pas le temps de prendre la poudre d’escampette. Elles sont rapidement victimes de troubles psychiques plus ou moins graves. En outre, les suicides et les décès soudains ne sont pas rares.

Des auteurs rejettent la théorie des trois Guna (Sattva, Rajas et Tamas) de l’Inde traditionnelle. Ils préfèrent la théorie plus radicale de Boris Mouravieff qui incrimine une race pré-adamique dépourvue d’âme.

Selon cette théorie, revue par Laura Knight-Jadczyk, les pré-adamiques seraient utilisés par de mystérieux prédateurs pour garder sous contrôle et vampiriser l’autre partie de l’humanité, les humains adamiques dotée d’une âme. « Une chose curieuse et commune aux enseignements de Gurdjieff et de Castañeda qui affirment tous deux que l’homme est de la « nourriture » pour quelque chose « d’autre » : c’est le manque d’information au sujet de cet « autre ».
Oui, Castañeda va plus loin que Gurdjieff en nous donnant une partie de l’histoire du « volant » ou du
« prédateur » mais cela est vague et amorphe ».
(Laura Knight-Jadczyk)

Laura Knight-Jadczyk appelle les individus dénués d’âme les « portails organiques » :

« Qu’il existe une race sans âme, constituée de près de 3 milliards d’habitants de cette planète contribue certainement à expliquer pourquoi notre Terre se trouve dans un tel état. Les portails organiques sont des véhicules ou portails génériques ayant forme humaine, prêts à se laisser utiliser par diverses forces. Voilà pourquoi ce sont de parfaites et dociles marionnettes au service de la Matrice. […] Ils sont physiquement proches de nous afin de pouvoir aspirer nos énergies et nous empêcher d’avoir assez « d’énergie de fuite » qui nous permettrait d’échapper au Système de Contrôle de la Matrice par le développement de nos centres magnétiques. Le rôle principal du portail organique est d’empêcher le chercheur authentique de progresser sur la Voie. »
Laura Knight-Jadczyk,
« Histoire secrète du monde ».

Avec ou sans âme, le concept mahayaniste du Tathâgata-Garbha, « qui renferme le Tathâgata (c’est-à-dire le Bouddha) en soi », indique que tous les êtres abritent au fond d’eux-mêmes le Bouddha, synonyme d’Absolu et de réalité universelle. Le Tathâgata-Garbha désigne la bouddhéité cachée, non manifestée, présente en tout être, et qui constitue le germe de la rédemption (Bodhi).

La réalisation de la Bodhi est parsemée d’embûches. Les taupes de la contre-initiation, des personnes sans qualifications spirituelles, qu’elles soient des portails organiques ou des Rajasiques manipulateurs et dominateurs, s’intègrent difficilement dans les authentiques contre-sociétés mystiques. « Les contre-sociétés, écrit Carl-A keller, offrent une échappatoire à tous les membres de la société qui, pour une raison ou une autre, sont incapables de s’intégrer aux mécanismes de la vie civile. […] Dans toutes les civilisations, on peut observer de nombreuses formes d’interactions et d’échanges entre la société civile et la contre-société
(ou « société de rechange ») des mystiques pratiquants. »

Presque tous les lamas tibétains enseignant en Occident ont déconseillé la voie de la contre-société des ermites. Or, le véritable mode de vie érémitique permet d’écarter les personnes qui ne possèdent pas le minimum d’énergie vitale pour affronter la solitude, le dénuement et la frugalité. Les portails organiques de Laura Knight-Jadczyk captent l’énergie de l’âme des individus qui en sont pourvus. Le vampirisme énergétique est donc impossible durant une expérience érémitique authentique et solitaire. Les soi-disant spiritualistes, qui ne disposent pas assez d’énergie intérieure pour s’improviser anachorètes, ne s’infiltrent pas dans les thébaïdes.

Malheureusement, au 20ème siècle, le psychologisme en vogue a discrédité l’expérience érémitique préparant ainsi l’avènement des sagesses orientales de salon. L’implantation du lamaïsme en Occident est une opération mercantile et contre-initiatique, les qualifications des prétendus initiés sont déterminées selon leur pouvoir d’achat.

Les rinpochés d’opérette ont privilégié la marchandisation du bouddhisme himalayen. Ils ne permettent pas à leurs disciples vaches à lait de les quitter pour s’engager dans la voie des véritables anachorètes. Cette voie est très différente de la retraite de trois ans, qui est le conditionnement collectif et payant des imbéciles heureux du dharma. Les retraitants, des bobos bouddhophiles, entassés dans une annexe de la propriété des lamas souvent châtelains, sont incapables de vivre ne serait-ce que l’austérité joyeuse des néoruraux adeptes de la décroissance et de la pauvreté volontaire.

Une contre-société érémitique est constituée d’un groupement de petits ermitages où règnent la solidarité et la convivialité. Il existe des couples d’ermites.

Les portails organiques – L’« autre » race, 1ère partie.

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