vendredi 5 février 2010

Ainsi parlait R. Daumal


René Daumal

René Daumal, né à Boulzicourt, Ardennes le 16 mars 1908 et mort à Paris, le 21 mai 1944, était un poète, critique, essayiste, indianiste et écrivain français.
Lycéen à Reims, il y rencontra Gilbert-Lecomte, Vailland, Meyrat, avec lesquels il fonda à Paris le Grand Jeu en 1927. Cette revue, forte de contributions et de sensibilités plurielles et originales (Sima, Rolland de Renéville), prit rapidement l'aspect d'un mouvement divergent du mouvement surréaliste. Ces artistes se revendiquaient de la voyance rimbaldienne exprimée dans la Lettre du voyant, et René Daumal fut la figure principale de leur éphémère mouvement. Dès 1930, il se consacra à l'étude du sanskrit et adopta les principes philosophiques de Gurdjieff.

« Devenir transparent jusqu'à disparaître. »

« Voici, il y a une porte ouverte, étroite et d’accès dur, mais une porte, et c’est la seule pour toi. »

« L'homme ne peut pas vivre sans feu, et l'on ne fait pas de feu sans brûler quelque chose. »

« Ainsi, je ne suis véritablement que dans l'acte de négation et dans l'instant. Ma conscience se cherche éternelle dans chaque instant de la durée, en tuant ses enveloppes successives, qui deviennent matière. Je vais vers un avenir qui n'existe pas, laissant derrière moi à chaque instant un nouveau cadavre. »
La révolte et l’ironie

« Le Grand Jeu groupe des hommes dont la seule recherche est une évidence absolue, immédiate, implacable, qui a tué pour toujours en eux toute autre préoccupation »
Manifeste de lancement du Grand Jeu

« …Je suis le voyant de la nuit l'auditeur du silence car le silence aussi s'habille d'une peau sonore et chaque sens a sa nuit comme moi-même je suis ma nuit et suis le penseur du non-être et sa splendeur je suis le père de la mort.
Elle en est la mère elle que j'évoque du parfait miroir de la nuit je suis l'homme à l'envers ma parole est un trou dans le silence.
Je connais la désillusion je détruis ce que je deviens je tue ce que j'aime. »
Poésie noire, poésie blanche

« Désapprendre à rêvasser, apprendre à penser, désapprendre à philosopher, apprendre à dire, cela ne se fait pas en un jour. Et pourtant nous n'avons que peu de jours pour le faire. »
 Préface de Contre-ciel

« Je suis mort parce que je n'ai pas le désir ;
Je n'ai pas le désir parce que je crois posséder ;
Je crois posséder parce que je n'essaie pas de donner ;
Essayant de donner, je vois que je n'ai rien ;
Voyant que je n'ai rien, j'essaie de me donner ;
Essayant de me donner, je vois que je ne suis rien ;
Voyant que je ne suis rien, j'essaie de devenir ;
Essayant de devenir, je vis. »
Préface du Grand Jeu

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