mardi 25 mai 2010

Morceaux choisis - Friedrich Nietzsche

«Mes ouvrages [...], c'est moi qu'ils contiennent, ego ipsissimus.»

«Quant à la longue maladie qui me mine, ne lui dois-je pas infiniment plus qu'à ma bonne santé? Je lui dois une santé supérieure, que fortifie tout ce qui ne tue pas! Je lui dois ma philosophie. Seule la grande douleur affranchit tout à fait l'esprit.»
«Je suis né comme plante, près du cimetière. Comme homme, dans un presbytère.»

«Sans la musique, la vie serait une erreur.»

« Qui possède la troisième oreille ? »

«Je suis de ces machines qui peuvent exploser»

 

«Je ne comprends plus du tout à quoi bon vivre, ne fût-ce que six mois de plus. Tout est ennuyeux, douloureux, dégoûtant!»
« Que celui qui lutte avec des monstres veille à ce que cela ne le transforme pas en monstre. Et si tu regardes longtemps au fond d'un abîme, l'abîme aussi regarde au fond de toi. »
« Un sentier effronté, parmi les étoiles grimpant, cruel et solitaire, que n’encourageait plus ni herbe ni taillis, un sentier de montagne crissait sous le défi de mon pied. Avançant, muet, sur le crissement sarcastique des cailloux, foulant la pierre qui le faisait glisser, ainsi de force tendait mon pied vers le haut...



Vers le haut ; défiant l’esprit qui vers le bas le tirait vers l’abîme le tirait, l’esprit de pesanteur, mon diable et mon ennemi mortel. »
« Que dirais –tu si un jour, si une nuit, un démon se glissait jusque dans ta solitude la plus reculée et te dise : cette vie telle que tu la vis maintenant et que tu l’as vécue, tu devras la vivre encore une fois et d’innombrables fois ; et il n’y aura rien de nouveau en elle, si ce n’est que chaque douleur et chaque plaisir, chaque pensée et chaque gémissement et tout ce qu’il y a d’indiciblement petit et grand dans ta vie devront revenir pour toi, et le tout dans le même ordre et la même succession – cette araignée-là également, et ce clair de lune entre les arbres, et cet instant-ci et moi-même. L’éternel sablier de l’existence ne cesse d’être renversé à nouveau – et toi avec lui, ô grain de poussière de la poussière. »
« C'est votre ennemi que vous devez chercher, c'est votre guerre que vous devez faire, et pour vos pensées! Et si votre pensée succombe, alors votre probité doit néanmoins chanter son triomphe!



Vous, je ne vous conseille pas le travail mais la lutte. Vous, je ne vous conseille pas la paix mais la victoire. Que votre travail soit un combat, que votre paix soit une victoire!



L'homme doit être éduque pour la guerre, la femme pour le repos du guerrier; Tout le reste est sottises!



Je préfère encore le vacarme et le tonnerre et les intempéries que ce calme de chat prudent et circonspect; et parmi les humains aussi, ceux que je hais le plus ce sont tous ceux qui vont à pas de loup, ces demi-douteurs et demi-hésitants, ces nuages qui passent. Et celui qui ne peut plus bénir, celui-là doit apprendre à maudire! »

Friedrich Nietzsche
(1844-1900)

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