Déchirer les voiles de l’illusion
Pourquoi ce long silence de votre part ?
« Il faut laisser le temps au blé de se lever avant de songer à la récolte. Ce n’est pas par hasard que tu es tombé tout-à-l’heure, sur cette de phrase de Socrate qui t’a interpellé : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien. »
C’est ton bilan existentiel que tu fais maintenant, en remettant chaque chose de ta vie à sa vraie place. Tout ce que tu as cru savoir, devoir, pouvoir faire ne te sert, en fait, à rien ; tu comprends désormais que ce qui était jusqu’alors pour toi essentiel devient superficiel.
La vérité est ailleurs, là où personne ne la cherche jamais.
C’est en faisant le vide que tu la trouveras ; c’est la vacuité qui te révèlera la vérité et elle seule pourra te sauver. C’est la vanité, constamment distillée par l’ego, qui te l’a occultée jusqu’à présent. Tous les livres lus ne sont rien à côté du seul livre que tu écris, celui de ta vie. Le mobilier de bibliothèque n’est là que pour cultiver ou divertir, pour égarer et maintenir dans l’illusion. Ton livre de vie est là, quant à lui, pour te donner la vraie vie.
Comprends bien ce que je te dis :
ferme tous tes livres et consacre-toi exclusivement à ton seul livre de vie.
C’est un dénouement nécessaire, c’est aussi un dénuement libérateur. C’est pour cela que nous faisons silence et que tu le remarques ; notre silence accompagne le vide qui se fait en toi, en signe de respect devant ce moment solennel qui te semble si cruel. C’est la mue nécessaire à la mutation…
Alors quand le blé aura levé et muri, tu pourras rentrer la récolte.
Regarde ce qui se passe dans la nature, qui constitue l’école de la vie la plus simple et la plus authentique. Il faut que la fleur se fane pour que le fruit puisse mûrir. Il en va de même pour l’homme ; il faut que la jeunesse se passe pour que la vieillesse advienne et puisse révéler et épanouir la sagesse qui est en soi.
La vieillesse est l’âge paisible qui permet de faire le bilan de son existence en commençant à se détacher de la vie et à abandonner tous les leurres qui vous ont égarés. La sagesse permet d’ouvrir un dialogue lucide, sincère et constructif, avec son âme, de prendre enfin conscience de la finalité de l’incarnation au-delà du rôle joué, de se comprendre et de se retrouver en tant qu’être de lumière après avoir déchiré les voiles de l’illusion qui entretenaient l’obscurité dans laquelle vous avanciez à tâtons.
C’est un passage difficile mais nécessaire, un décapage pénible mais libérateur, l’antichambre de l’éveil de l’esprit arrivant aux portes de lumière qu’il reste à ouvrir pour pouvoir les franchir.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire