jeudi 27 mai 2010

Morceaux choisis - R. Steiner




« Si, dans l’homme que je rencontre, je ne relève que ses faiblesses, pour les blâmer, j’aliène en moi une force de connaissance supérieure. Par contre, si je m’applique avec amour à découvrir ses qualités, je concentre cette force en moi. Je ne dois perdre aucune occasion de suivre ce précepte si je veux être un élève en occultisme. (p.23)
Si un initié sort de son domaine purement spirituel pur entrer dans la vie publique, une troisième loi s’impose immédiatement à lui : Fais en sorte qu’aucun de tes actes, aucune de tes paroles ne puisse attenter au libre-arbitre de qui que ce soit. (p.30)
Tous ceux qui cherchent à pénétrer par eux-mêmes dans les secrets de la nature humaine doivent observer la règle d’or du véritable occultisme. Et cette règle est celle-ci : Quant tu tentes de faire un pas en avant dans la connaissance de vérités occultes, avance en même temps de trois pas dans le sens du perfectionnement de ton caractère vers le bien. (p.68)
L’homme peut facilement tomber dans une erreur morale grave. Il peut devenir insensible, sans amour. Évitez à tout prix qu’il en soit ainsi. Pour faire de telles observations, il faut avoir atteint le point d’évolution où l’on observe une certitude absolue : celle que les pensées sont des réalités. Si l’on en est convaincu, on ne doit plus se permettre d’avoir au sujet de ses semblables des pensées qui ne seraient pas réconciliables avec le plus profond respect de la liberté humaine. (p.71)
On pourrait facilement se méprendre et croire que pour combattre la crainte il faille devenir follement audacieux et que pour vaincre les préjugés de race ou de classe on ne doive plus faire aucune distinction entre les hommes. Il s’agit bien plutôt d’avoir un jugement droit, ce qui n’est pas possible tant qu’on obéit à des préventions. Déjà, la simple réflexion nous montre que, par exemple, la peur d’un phénomène empêche de le juger clairement ; de même, un préjugé de race interdit de pénétrer dans l’âme d’un homme. Cette simple réflexion, le disciple doit la méditer avec finesse et pénétration. (p.99)
Si je pense ou si je dis quelque chose qui ne correspond pas à la réalité, je détruis un des éléments de mes organes spirituels, si excellent que puisse d’ailleurs me sembler mon intention. Il en va comme de l’enfant qui se brûle s’il touche le feu, même s’il n’agit que par ignorance. (p.126)
Le soi supérieur, resté jusqu’ici dans l’homme à l’état de germe inconscient, vient de naître à la vie consciente. Et ce n’est pas là un symbole ; il s’agit réellement d’une naissance dans le monde de l’esprit. Pour être viable, cet être spirituel doit venir au monde pourvu de tous les rudiments nécessaires à sa future existence. De même que la nature doit doter le petit enfant nouveau-né d’yeux et d’oreilles bien constitués, de même les lois de notre développement personnel doivent veiller à ce que le soi supérieur viennent à sa vie avec toutes les facultés nécessaires. Et les lois qui garantissent ainsi la formation des organes spirituels ne sont autres que les saines lois de la morale et de la raison qui règnent dans notre monde physique. (p.158)
Il est alors capable de transposer dans l’état de veille ses perceptions de rêve : alors le monde sensible prend à ses yeux une coloration toute nouvelle. Comme un aveugle-né qu’on opère voit, après son opération, le monde physique s’enrichir de toutes les données visuelles, de même l’homme devenu clairvoyant perçoit dans ce qui l’environne des qualités, des choses et des êtres nouveaux. Il n’a plus besoin maintenant d’attendre de rêver pour vivre dans un autre monde ; il peut se mettre, quand il le juge bon, dans l’état de conscience nécessaire à la perception supérieure. Cet état a ensuite pour lui une importance analogue à celle des perceptions qu’on a dans la vie ordinaire quand les sens sont actifs, comparées à celles qu’on a quand les sens sont relâchés. On peut dire littéralement que le disciple ouvre les sens de son âme et contemple les choses qui doivent rester cachées à ceux de son corps. (p.174)
Il faut bien se rendre compte d’ailleurs que ces forces ennemies de la vie existent, alors même qu’on les ignore ; il est vrai qu’en ce cas leur relation avec l’humanité est soumise à des lois supérieures. C’est cette relation qui change quand l’homme pénètre consciemment dans ce monde qui lui était jusqu’alors caché. » (p.185)

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