« François-René de Chateaubriand »
peinture de Anne-Louis Girodet de Roucy
François-René de Chateaubriand
(1768-1848)
« Aimer, c'est bien, savoir aimer, c'est tout. »
« Les forêts précédent les peuples, les déserts les suivent. »
« Un charme est au fond des souffrances comme une douleur au fond des plaisirs:
la nature de l'homme est la misère. »
« Plus l'homme au pouvoir est petit, plus il convient à toutes les petitesses. »
« On habite avec un cœur plein un monde vide,
et sans avoir usé de rien, on est désabusé de tout. »
Invocation
« Je voudrais célébrer dans des vers ingénus
Les plantes, leurs amours, leurs penchants inconnus,
L'humble mousse attachée aux voûtes des fontaines,
L'herbe qui d'un tapis couvre les vertes plaines,
Sur ces monts exaltés le cèdre précieux
Qui parfume les airs, et s'approche des cieux
Pour offrir son encens au Dieu de la nature,
Le roseau qui frémit au bord d'une onde pure,
Le tremble au doux parler, dont le feuillage frais
Remplit de bruits légers les antiques forêts,
Et le pin qui, croissant sur des grèves sauvages,
Semble l'écho plaintif des mers et des orages :
L'innocente nature et ses tableaux touchants,
Ainsi qu'à mon amour auront part à mes chants. »
(écrit à l'âge de 16 ans)
(écrit à l'âge de 16 ans)
« C'est encore au christianisme que l'on doit ce sentiment perfectionné [l'amour] ; c'est lui qui, tendant sans cesse à épurer le cœur, est parvenu à jeter de la spiritualité jusque dans le penchant qui en paraissait le moins susceptible. »
« Un caractère moral s'attache aux scènes de l'automne: ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s'affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées. »
« Il est seul au fond des forêts, mais l'esprit de l'homme remplit aisément les espaces de la nature, et toutes les solitudes de la terre sont moins vastes qu'une seule pensée de son cœur. »
« Au centre des mondes créés, au milieu des astres innombrables qui lui servent de remparts, d'avenues et de chemins, flotte cette immense cité de Dieu, dont la langue d'un mortel ne saurait raconter les merveilles. L'éternel en posa lui-même les douze fondements. »
« Levez-vous vite, orages désirés qui devez emporter René dans les espaces d'une autre vie !"
« Ainsi disant, je marchais à grands pas, le visage enflammé, le vent sifflant dans ma chevelure, ne sentant ni pluie, ni frimas, enchanté, et comme possédé par le démon de mon cœur. »
« Le calme morne du château de Combourg était augmenté par l'humeur taciturne et insociable de mon père [...] Mon père commençait alors une promenade, qui ne cessait qu'à l'heure de son coucher. Il était vêtu d'une robe de ratine blanche, ou plutôt d'une espèce de manteau que je n'ai vu qu'à lui. Sa tête, demi-chauve, était couverte d'un grand bonnet blanc qui se tenait tout droit. Lorsqu'en se promenant il s'éloignait du foyer, la vaste salle était si peu éclairée par une seule bougie qu'on ne le voyait plus, on l'entendait seulement encore marcher dans les ténèbres; puis il revenait lentement vers la lumière et émergeait peu à peu de l'obscurité, comme un spectre, avec sa robe blanche, son bonnet blanc, sa figure longue et pâle. »
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