lundi 19 octobre 2009

Ainsi parlait Boris Pasternak




Boris Pasternak


Distinctions Prix Nobel de littérature (1958)

Boris Leonidovitch Pasternak, né le 10 février 1890 à Moscou et mort le 31 mai 1960 à Peredelkino, près de Moscou, est un poète et romancier russe.
Fils d'artistes - son père était professeur de peinture et sa mère pianiste - Boris Pasternak grandit dans un univers intellectuel fécond. D'illustres personnages, à l'image de Rilke ou de Tolstoï, rendent régulièrement visite à ses parents et le sensibilisent à l'art et aux lettres. Après quelques années d'études à l'université de Saint-Pétersbourg, il publie en 1914 et 1917 deux recueils de poèmes qui ne connaîtront pas la notoriété méritée. Teintés de musicalité, ils sortent dans l'indifférence générale. En revanche, son livre de poèmes 'Ma sœur, la vie', écrit en 1917 et imprimé en 1922, le consacre auprès du grand public russe. Durant la première guerre mondiale, il enseigne et travaille dans une usine chimique de l'Oural. Cette expérience lui permet de constituer le terreau de sa fameuse saga 'Docteur Jivago', quelques années plus tard. En 1958, le roman est récompensé par le prix Nobel de littérature. En dépit d'une renommée internationale, l'URSS refuse de publier l'ouvrage. Pire encore, Pasternak subit la critique acide de l'union des écrivains soviétiques. Il décide de ne pas accepter le prix. Boris Pasternak meurt en 1960, laissant derrière lui une série de poèmes, d'œuvres et de traductions variées de poètes géorgiens ou même de Shakespeare.


«L’homme est né pour vivre et non pour se préparer à vivre.»

«Personne ne fait l’histoire, on ne la voit pas, pas plus qu’on ne voit l’herbe pousser.»

«Célébrité n'est pas belle, et ce n'est pas ce qui nous grandit.»
« La seule chose en notre pouvoir, c’est de ne pas fausser la voix qui résonne en nous. »
« Seule la vie doit apprendre à l’homme à bâtir son cosmos spirituel. Il appartient à l’artiste de demeurer fidèle à la vie, en n’écrivant que le condensé de sa conscience. »
« Je voudrais parvenir au cœur
Des choses, en toutes:
Dans l'œuvre, les remous du cœur,
Cherchant ma route.
À l'essence des jours passés,
Leur origine,
Jusqu'à la moëlle, jusqu'au pied,
À la racine.
Des faits, des êtres sans arrêt
Saisir le fil,
Vivre, penser, sentir, aimer
Et découvrir.

Ô, le pourrais-je, je ferais,
Fût-ce en fraction,
Huit vers pour peindre les grands traits
De la passion:
Ses injustices, ses péchés,
Fugues, poursuites,
Coudes et paumes, imprévus
À la va-vite.

Et je déduirais ses raisons
Et sa formule,
Je répéterais de son nom
Les majuscules.
En vers tracés comme un jardin
Vibrant des veines
Des tilleuls fleuris un à un
En file indienne.

J'y mettrais la senteur des roses
Et de la menthe,
Les prés, la fenaison, l'orage
Au loin qui gronde.
Tel des fermes, bois et jardins
Et sépultures
Le miracle enclos par Chopin
Dans ses études.

Le jeu du triomphe accompli
Et son tourment,
C'est la corde qui se raidit
Quand l'arc se tend. »

1956
(Traduit par Michel Aucouturier)

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