vendredi 23 octobre 2009

Ainsi parlait Maine de Biran



Maine de Biran


Pierre Maine de Biran, de son vrai nom Marie-François-Pierre Gontier de Biran (29 novembre 1766 à Bergerac - 20 juillet 1824 à Paris) est un philosophe français.


Il est né le 29 novembre 1766 à Bergerac, petite ville de Dordogne, qui porte depuis 1967 le nom du plus illustre de ses enfants, dans une famille de robe : son père est conseiller au parlement de Bretagne.


Maine de Biran poursuit ses études secondaires au collège de Bergerac, d’où il sort bachelier, avant de s’inscrire à l’université de Poitiers. C’est là qu’il obtient sa licence en droit civil et canon. Avec le départ pour la Hollande et un séjour militaire auprès de Maurice de Nassau, prince d’Orange, il fait une ultime concession au siècle en inventant la citation "les philosophes n'ont pas connu l'homme".


Commence alors une période de méditation, entièrement tournée vers la compréhension du monde. Il ne se cloître pas pour autant : féru de sciences, curieux des lois de la physique, de l’optique, il ne cesse de voyager, de se déplacer dans toute l’Europe du Nord, mais dans la solitude et la discrétion. Résistant aux curieux, étranger aux tentations des cours qui pourtant le sollicitent, il arpente l’Europe en voyageur insatiable, toujours attentif à soumettre à l’épreuve de l’expérience les intuitions qui nourrissent sa pensée. De cette confrontation naît une réflexion rigoureuse, méthodique, qui reste un modèle philosophique universel.



"Mais il y a quelque chose de plus, c’est l’absorption de la raison et de la volonté dans une force suprême, absorption qui constitue, sans effort, un état de perfection et de bonheur."

"Il n'y a guère que les gens malsains qui se sentent exister."

"Cette difficulté d'exister qu'on nomme ennui."

"Le cœur humain n'a que deux ressorts, l'ambition et l'amour."

"Notre âme a plus de capacité pour le plaisir que pour la douleur. Une douleur violente fait taire tout sentiment agréable, tandis qu'un plaisir vif ne peut étouffer le sentiment d'une douleur violente."


Extase


" J’ai éprouvé ce soir, dans une promenade solitaire, faite par le plus beau temps, quelques éclairs momentanés de cette jouissance ineffable que j’ai goûtée dans d’autres temps et à pareille saison, de cette volupté pure, qui semble nous arracher à tout ce qu’il y a de terrestre, pour nous donner un avant-goût des choses du ciel.

Je promenais lentement dans une allée de jeunes platanes, promenade que j’ai faite il y a peu d’années. Sur toutes les impressions et les images vagues, qui naissaient de la présence des objets et de mes dispositions, planait ce sentiment de l’infini qui nous emporte quelquefois vers un monde supérieur aux phénomènes, vers ce monde des réalités qui va se rattacher à Dieu, comme à la première et à la seule des réalités.

Il semble que dans cet état, où toutes les sensations extérieures et intérieures sont calmes et heureuses, il y ait un sens particulier approprié aux choses célestes. "

Journal (mai 1815)

2 commentaires:

  1. Bergerac, en Indre & Loire ???!!! On croit rêver ! Révisez votre géographie, cher ami philosophe... Bergerac est en Dordogne (24), dans la région Aquitaine et notre ville s'enorgueillit, effectivement, d'être le lieu de naissance de Maine de Biran dont un boulevard porte le nom. Amicalement. Bernard

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  2. Dont acte, cher lecteur. Correction effectuée et erreur regrettable prise en compte.
    Merci de votre attention.

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