vendredi 19 décembre 2008

Le point Omega


« Nous ne sommes pas des êtres humains vivant une expérience spirituelle. Nous sommes des êtres spirituels vivant une expérience humaine. »
Pierre Teilhard de Chardin

L’homme est en route pour l’esprit à la seule condition qu’il décide de réaliser en lui cette recherche spirituelle personnelle qui pourra le conduire au but final : la libération des incarnations et la réintégration totale et définitive de l’être-esprit originel.

Pour comprendre qu’elle est, après la mort de notre corps physique, la vie de l'âme et de l’esprit, il faut déjà se donner la peine, de notre vivant, de découvrir les règles de fonctionnement du monde qui nous entoure, pour en décrypter les réalités subliminales qui le sous-tendent, ainsi que les correspondances entre les divers plans d’existence, et les moyens d'y accéder au cours de notre vie terrestre.

L'homme incarné sur la terre constitue un microcosme qui dispose de plusieurs corps subtils en complément de son enveloppe physique, mais pour simplifier disons qu’il est, à la fois, un être physique (le corps de chair), mental (l’intellect) et psychique (l’esprit).
Dans le macrocosme, il y a plusieurs plans également allant du plan astral au plan divin, le "septième ciel" du langage courant, en passant par les plans mental et causal.

Pour prendre contact avec le monde invisible, il y a plusieurs techniques possibles et différentes, susceptibles de s’adapter à la sensibilité ou au tempérament de chacun et permettant d’échapper aux contraintes du double carcan du temps et de la matière. Deux d’entre elles sont conscientes (la méditation et la concentration), l’autre est inconsciente (le rêve), qui correspond à une soupape de sécurité nécessaire à l’homme. Un être, qui ne rêve plus, meurt. On peut, par un travail personnel sur soi, arriver à se remémorer les rêves qu’on fait et à les interpréter pour comprendre leur signification.

La méditation :
Le terme méditation (du latin « meditatio ») désigne une pratique mentale ou spirituelle. Elle consiste en une attention portée sur un certain objet de pensée (méditer un principe philosophique par exemple, dans le sens d'en approfondir le sens) ou sur soi (dans le sens de pratique méditative afin de réaliser son identité spirituelle). La méditation implique généralement que le pratiquant amène son attention de façon centripète sur un seul point de référence.
La méditation est au cœur des pratiques du Bouddhisme, de l'Hindouisme, du Taoïsme, du Yoga, de l'Islam, de la Chrétienté et d'autres formes plus récentes de spiritualité. C'est une pratique visant à produire la paix intérieure, la vacuité de l'esprit, des états de conscience modifiée ou l'apaisement progressif du mental voire une simple relaxation, obtenus en se "familiarisant" avec un objet d'observation : qu'il soit extérieur (comme un objet réel ou un symbole) ou intérieur (comme l'esprit ou un concept, voire l'absence de concept).

La concentration :
Au sens premier, la concentration est l'action qui consiste à tout ramener au centre. Par extension, le mot a pris d'autres significations, et notamment l'attention, le fait de mobiliser ses facultés mentales et physiques sur un sujet et une action. Il s’agit, en fait, de se fixer intensément sur un objet jusqu’à avoir la sensation de disparaître soi-même pour ne faire qu’un avec l’objet en question.
William James, le père de la psychologie américaine, a donné de l'attention une définition devenue classique : « L'attention est la prise de possession par l'esprit, sous une forme claire et vive, d'un objet ou d'une suite de pensées parmi plusieurs qui semblent possibles [...] Elle implique le retrait de certains objets afin de traiter plus efficacement les autres. »

Le rêve :
Le rêve correspond aux visions que nous avons en songe ; c’est la représentation aux yeux de notre esprit des objets qui occupent notre pensée. Il survient pendant le sommeil, tandis que le corps est physiologiquement au repos. Sa structure est diffuse et dynamique. Il fonctionne généralement sur le mode hallucinatoire dans le sens d'une perception sans objet (la plupart du temps visuelle, auditive et/ou tactile). Avec l'éveil et le sommeil, le rêve est, pour les neurobiologistes, le troisième état du cerveau.
Le rêve a toujours exercé une fascination chez l'être humain en raison de deux questions fondamentales qu'il lui pose : son rapport au réel et son rapport à l'activité consciente éveillée. D'autre part sa fonction reste une énigme et de nombreuses hypothèses sont actuellement à l'étude. L'adjectif relatif au rêve est onirique.

A soixante ans, un homme a passé près de cinq ans de son existence dans l'univers prodigieusement riche du rêve. Ces cinq années de vie imaginaire se sont écoulées par petites séquences serties au cœur de quinze années de sommeil sans rêve. Ainsi, soixante ans d'existence peuvent-ils se résumer en quarante ans d'activité physique et mentale passés en état d'éveil et vingt ans de sommeil: quarante ans consacrés à la réception et au traitement des informations en provenance du milieu extérieur, à la réalisation de comportements nécessaires à la conservation de l'individu et de l'espèce; vingt ans sans contact conscient avec l'univers ambiant, entrecoupés de plusieurs dizaines de milliers d'épisodes au cours desquels le dormeur assiste, ou participe, presque paralysé au déroulement du spectacle onirique.
Toutes ces méthodes sont aptes à nous permettre de réaliser le contact avec les plans d’existence immatériels qui nous entourent et que nous fréquentons régulièrement, en esprit, sans en être conscient . L’opération consiste à introduire cette prise de conscience en nous, par le biais de l’intuition, au-delà de l’intellect, qui peut nous aider, au début, sur le plan de la compréhension de la règle du jeu, mais qui ne peut que nous entraver, par la suite, si nous ne décidons pas de passer par le canal intuitif qui est, seul, opératif et libératoire sur le plan spirituel.
Il faut arriver à passer ce cap, et c’est bien là le plus difficile, parce qu’on se heurte à la résistance de l’ego.

Le recours à une de ces techniques a pour but de permettre une élévation de son niveau vibratoire, laquelle permet d’entrer en résonance avec le niveau vibratoire des différents plans subtils qui nous environnent.

Le premier plan que nous rencontrons dés que nous arrivons à nous extraire du corps physique est celui de l’astral ; il s’agit en fait d’un plan intermédiaire qui sert de gare de triage pour les entités incarnées sur la terre et non pas d’un véritable plan subtil.

Dans ce plan intermédiaire, on trouve des âmes moyennement évoluées, qui y transitent un certain temps avant de gagner un plan supérieur, ainsi que le rebus de l’humanité qui stagne dans les bas-fonds de l’astral.
Ce plan intermédiaire est un monde de l’illusion, où les formes se transforment très vite et où les dimensions sont différentes de celles régissant la matière que nous connaissons ; c’est aussi un univers de prédation où les entités tentent de capturer et assujettir les âmes de passage pour se nourrir de leurs énergies vitales.

En s'élevant sur un autre plan, on arrive sur le plan du mental dans lequel circulent des âmes plus évoluées. C'est le domaine de l'artiste, du croyant sincère, de tous ceux qui au cours de leur vie terrestre ont aspiré à des valeurs spirituelles, d’amour, de pureté et d’honnêteté.
Sur ce plan, il y a des salles d’études où les êtres peuvent se perfectionner, avancer dans leur évolution et préparer les conditions d’une nouvelle vie incarnée.

Au-delà de ce plan, on atteint le monde du causal, sans forme et incorporel, premier plan de la réalité spirituelle pure. C'est celui des grands initiés et des êtres de lumière au service du divin.

« Il faut reconnaître que la probabilité monte rapidement à l’horizon d’un point critique de maturation où l’Homme, complètement réfléchi sur lui-même, non seulement individuellement, mais collectivement, aura atteint, suivant l’axe des Complexités, et ceci à son maximum d’impact spirituel, la limite du Monde.
Et c’est alors que, si l’on veut donner un sens et une suite à l’Expérience, il paraît inévitable d’envisager dans cette direction, pour clore le Phénomène, l’émergence finale de la pensée terrestre dans ce que j’ai appelé le Point Oméga.
Par ce nom "Point Oméga", j’ai désigné depuis longtemps un pôle ultime et self-subsistant de conscience, assez mêlé au Monde pour pouvoir collecter en soi, par union, les éléments cosmiques parvenus à l’extrême de leur centration, – et capable cependant, par sa nature supra-évolutive (c’est à dire transcendante), d’échapper à la fatale régression qui menace toute construction à étoffe d’espace et de temps)… »

Pierre Teilhard de Chardin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire