lundi 8 décembre 2008

Ainsi parlait Malraux


André Malraux, né à Paris 18e, rue Damrémont le 3 novembre 1901 et mort à Créteil (Val-de-Marne) le 23 novembre 1976, de son vrai nom Georges André Malraux, fut un écrivain, un aventurier et un homme politique français.
Malraux ne s’est jamais cru lié par un dogme et, à travers ses mutations, il est resté fidèle à son besoin de dépassement, en excluant tout recours aux utopies consolatrices, mais en devenant de plus en plus dépendant des stupéfiants. Agnostique, il a mis dans l’art, et notamment dans l'idée d'un musée imaginaire qui arracherait les œuvres d’art à leurs fonctions traditionnelles pour les repenser dans leurs relations et leurs métamorphoses, la seule grandeur à la portée de l’homme et ses seules chances d’éternité. C’est pourquoi fraternité et humanisme sont au cœur de sa vie et de son œuvre :
« L’humanisme, ce n’est pas dire : « Ce que j’ai fait, aucun animal ne l’aurait fait », c’est dire : « Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête, et nous voulons retrouver l’homme partout où nous avons trouvé ce qui l’écrase. » (Les Voix du silence, 1951).
Le XXIème siècle sera spirituel ou ne sera pas.

Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie.
S'il existe une solitude où le solitaire est un abandonné, il en existe une où il n'est solitaire que parce que les hommes ne l'ont pas encore rejoint.
On peut communiquer même avec la mort... C'est le plus difficile mais peut-être est-ce le sens de la vie...

Vivre, c’est transformer en conscience une expérience aussi large que possible.

L'homme ne se construit qu'en poursuivant ce qui le dépasse.


On ne voit vieillir que les autres.

La tendresse inspirée par la mort fait aimer les vivants qui l'éprouvent.

Réussite : accession au dernier poste, c’est-à-dire au niveau d’incompétence.

L'amitié, ce n'est pas d'être avec ses amis quand ils ont raison, c'est d'être avec eux même quand ils ont tort.

La force suprême de l'art et de l'amour est de nous contraindre à vouloir épuiser en eux l'inépuisable.

La souffrance, j'aime mieux la diminuer que d'en rendre compte.

Etre roi est idiot ; ce qui compte c'est de faire un royaume.

Vivre, c’est transformer en conscience une expérience aussi large que possible.

Je mens, mais mes mensonges deviennent des vérités.

La vérité d’un homme c’est d’abord ce qu’il cache.

L'art, c'est le plus court chemin de l'homme à l'homme.

La mort est là comme la preuve irréfutable de l'absurdité de la vie.

Les idées ne sont pas faites pour être pensées mais vécues.

Tout aventurier est né d’un mythomane.

La musique seule peut parler de la mort.


Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie.

Tout homme rêve d’être Dieu.

Un homme qui pense, non à une femme comme au complément d'un sexe, mais au sexe comme au complément d'une femme, est mûr pour l'amour.

Le courage est une chose qui s'organise, qui vit et qui meurt, qu'il faut entretenir comme les fusils.

Le tombeau des héros est le cœur des vivants.

Les hommes ne meurent que pour ce qui n'existe pas.

La jeunesse est une religion dont il faut toujours finir par se convertir.

Les grands artistes ne sont pas les transcripteurs du monde, ils en sont les rivaux.

Il n’y a pas de héros sans auditoire.

On va sur la Lune mais si c’est pour s’y suicider, à quoi cela sert-il ?

Les hommes les plus humains ne font pas la révolution : ils font les bibliothèques ou les cimetières.

Les hommes sont la vermine de la terre.

On ne fait pas de politique avec de la morale, mais on n'en fait pas davantage sans.

A la maîtrise, l’enfant substitue le miracle.

Juger, c'est de toute évidence ne pas comprendre puisque, si l'on comprenait, on ne pourrait pas juger.

Dans un univers passablement absurde, il y a quelque chose qui n’est pas absurde, c’est ce que l’on peut faire pour les autres.

L'espoir des hommes, c'est leur raison de vivre et de mourir.

L'art est un antidestin.

Il y a des œuvres qui font passer le temps, et d’autres qui expliquent le temps.

Une civilisation me paraît se définir à la fois par des questions qu'elle pose et par celles qu'elle ne pose pas.

Il est des idées dont la rencontre est aussi présente que celle des êtres.

Le monde de l'art n'est pas celui de l'immortalité, c'est celui de la métamorphose.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire