mardi 2 décembre 2008

Dualité & prédation



« Tout ce qui est, est en devenir et ce devenir, quoique harmonieux, n’est point pacifique mais guerrier, car chaque chose est le résultat de l’union d’elle-même et de son opposé. »

Héraclite d’Ephèse

La règle de base de notre existence repose sur le principe de la dualité (toute chose a son opposé) et sur sa conséquence directe, la dynamique (toute chose réagit à son opposé). En fait, c’est là le mécanisme même de l’énergie vitale.

Dans l’espace, la dualité crée le haut et le bas, la gauche et la droite, le devant et le derrière, l’intérieur et l’extérieur, le droit et le courbe, l’infini et le fini.
Dans le temps, c’est le jour et la nuit, le passé et le futur, l’été et l’hiver, l’éternel et le fugitif.
Anatomiquement, nous avons deux bras, deux jambes, deux yeux, deux poumons, deux systèmes circulatoires (artères et veines), deux cerveaux, etc.
Les sensations s’expriment en chaud et froid, sombre et clair, salé et sucré, acide et amer, alors que sur le plan subjectif, la joie le dispute à la peine, le plaisir à la douleur, l’attirance à la peur, l’amour à la haine.
Enfin, au niveau des valeurs, c’est toujours le face à face entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le beau et le laid, le faible et le fort, le passif et l’actif.

Or, tous ces binômes, qui règlent nos conditions de vie sur terre, sont opposés et complémentaires. A titre d’exemple, on peut remarquer que le bien n’existe pas sans le mal et réciproquement, que l’un peut soudain engendrer l’autre et vice versa, tant l’acception des deux notions est relative en fonction de la conscience qu’on en a.

Pour pouvoir jouir du pôle positif, nous sommes contraints d’accepter pleinement le pôle négatif dans la mesure où le premier ne peut exister sans le second. C’est dans ce contexte que nous évoluons et que nous avons à gérer quotidiennement des rapports de force tels que chasseur-chassé, proie-prédateur, vivant-mort. Nous avons donc à faire des choix, mettre au point une stratégie et nous engager pour donner un but à notre vie.

Pour ce faire, il existe des aides apparentes (religions, philosophies, systèmes économiques, sociétés secrètes) et des motivations idoines permettant de donner un sens, une direction à sa vie (pouvoir, argent, carriérisme, sectarisme, magie, etc.). Là aussi, tout existe et son contraire.

Car, en tout lieu, quelque soit son appartenance, on retrouvera toujours les tièdes vomis par Jésus, traités de salauds par Sartre, véritables caméléons de la vie qui ne s’engagent jamais et vont d’adaptations en compromissions, pratiquant la politique de l’autruche. Pour ces êtres grégaires, veules et irresponsables, la vie est une fuite constante dont ils auront à rendre compte lorsqu’ils l’auront quittée pour retrouver toute la lucidité spirituelle qui leur à fait défaut dans leur incarnation.

Mais on remarquera surtout ceux qui sont les acteurs de l’affrontement mis en scène par la dualité, les fils de l’ombre et ceux de la lumière. Car c’est bien pour jouer ce rôle que la dualité nous est donnée : nous permettre d’exercer notre libre arbitre et d’assumer nos responsabilités.

Le guerrier de l’esprit doit ainsi élaborer une véritable stratégie qui lui permette de tirer bénéfice, en termes d’énergie et de pouvoir, de toutes les circonstances de sa vie, par l’application d’une sagesse active et d’une vigilance constante.

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