samedi 20 décembre 2008

Ainsi parlait Montesquieu



Charles-Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, connu sous le nom de Montesquieu (avant 18 janvier 1689 à la Brède (Gironde) - Paris le 10 février 1755) est un moraliste, penseur politique, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des Lumières.

Montesquieu, avec entre autres John Locke, est l'un des penseurs de l'organisation politique et sociale sur lesquels les sociétés modernes s'appuient. Il a notamment travaillé sur la répartition des fonctions de l'État entre ses différentes composantes, appelée postérieurement « principe de séparation des pouvoirs ». Sa grande contribution est d'avoir su exposer à ses contemporains deux modèles de liberté politique : la « liberté modérée » du régime monarchique et la « liberté extrême » incarnée par la Constitution d'Angleterre.



La tristesse vient de la solitude du cœur.

J'ai toujours eu pour principe de ne faire jamais par autrui ce que je pouvais faire par moi-même.

Ce n'est pas l'esprit qui fait les opinions, c'est le cœur.

Une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie.

Il est mille fois plus aisé de faire le bien que de le bien faire.

Si on ne voulait qu'être heureux, cela serait bientôt fait.Mais on veut être plus heureux que les autres et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu'ils ne sont.

Je n'ai pas été fâché de passer pour distrait: cela m'a fait hasarder bien des négligences qui m'auraient embarrassé.

Le mérite console de tout.

Les épigrammes sont des petites flèches déliées, qui font une plaie profonde et inaccessibles aux remèdes.

Les hommes, fripons en détails, sont en gros de très honnêtes gens : ils aiment la morale. «

L'adresse n'est autre chose qu'une juste dispensation des forces que l'on a.

La propreté est l'image de la netteté de l'âme.

Le ciel peut seul faire les dévots ; les princes font les hypocrites.

Rien ne contribue plus à l'attachement mutuel que la faculté du divorce : un mari et une femme sont portés à soutenir patiemment les peines domestiques, sachant qu'ils sont maîtres de les faire finir.

Aujourd'hui nous recevons trois éducations différentes ou contraires : celles de nos pères, celles de nos maîtres, celle du monde. Ce qu'on nous dit dans la dernière renverse toutes les idées des premières.

Tout homme qui raille peut avoir de l'esprit ; il veut même en avoir plus que celui qui plaisante. La preuve est en, que si ce dernier répond, il est déconcerté.

Aimer à lire, c'est faire un échange des heures d'ennui que l'on doit avoir en sa vie contre des heures délicieuses.

Il faut d'abord bien savoir le latin. Ensuite, il faut l'oublier.

Lorsque la mort a égalisé les fortunes, une pompe funèbre ne devrait pas les différencier.

Les politiques grecs ne reconnaissent d'autre force que celle de la vertu. Ceux d'aujourd'hui ne vous parlent que de manufactures, de commerce, de finances, de richesses et de luxe même.

L'avantage de l'amour sur la débauche, c'est la multitude des plaisirs.

Autrefois on cherchait des armées pour les mener combattre dans un pays.
A présent on cherche des pays pour y mener combattre des armées.

J'appelle préjugé, non pas ce qui fait qu'on ignore de certaines choses, mais ce qui fait qu'on s'ignore soi-même.

Nous sommes si aveugles que nous ne savons quand nous devons nous affliger ou nous réjouir : nous n'avons presque jamais que de fausses tristesses ou de fausses joies.

La liberté est le droit de faire ce que les lois permettent.

Tous les hommes sont des bêtes ; les princes sont des bêtes qui ne sont pas attachées.

Le moyen d'acquérir la justice parfaite, c'est de s'en faire une telle habitude qu'on l'observe dans les plus petites choses, et qu'on y plie jusqu'à sa manière de penser.

Une religion qui peut tolérer les autres ne songe guère à sa propagation.

Les mœurs et les manières sont des usages que les lois n'ont point établis, ou n'ont pu, ou n'ont pas voulu établir.

On est ordinairement maître de donner à ses enfants ses connaissances ; on l'est encore plus de leur donner ses passions.

Dans une nation qui est dans la servitude, on travaille plus à conserver qu'à acquérir. Dans une nation libre, on travaille plus pour acquérir qu'à conserver.

Il ne faut rien faire que de raisonnable ; mais il faut bien se garder de faire toutes les choses qui le sont.

Toutes les religions ont eu leurs mystères, et il semble que, sans cela, il n'y aurait point de religion.

Voici comment je définis le talent : un don que Dieu nous a fait en secret, et que nous révélons sans le savoir.

Je n'aime que ma patrie ; je ne crains que les dieux ; je n'espère que la vertu.

Les grandes récompenses dans une monarchie et dans une république sont un signe de leur décadence, parce qu'elles prouvent que leurs principes sont corrompus.

Le gouvernement monarchique a un grand avantage sur le républicain : les affaires étant menées par un seul, il y a plus de promptitude dans l'exécution.

Le caractère naturel du Français est composé des qualités du singe et du chien couchant.

Lorsque les lois d'un état ont cru devoir souffrir plusieurs religions, il faut qu'elles les obligent à se tolérer entre elles.

Un homme qui écrit bien n'écrit pas comme on a écrit, mais comme il écrit, et c'est souvent en parlant mal qu'on parle bien.

Les hommes sont comme les plantes, qui ne croissent jamais heureusement, si elles ne sont bien cultivées.

Pour qu'un homme soit au-dessus de l'humanité, il en coûte trop cher à tous les autres.

Il faut éclairer l'histoire par les lois et les lois par l'histoire.

La pudeur sied bien à tout le monde ; mais il faut savoir la vaincre et jamais la perdre.

Je n'aime point Dieu parce que je ne le connais pas, ni le prochain parce que je le connais. «

Les nations libres sont des nations policées.

Il faut bien connaître les préjugés de son siècle, afin de ne les choquer pas trop, ni trop les suivre.

La crainte est un ressort qu'il faut ménager ; il ne faut jamais faire de loi sévère lorsqu'une plus douce suffit.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire