jeudi 27 novembre 2008

L'Initiation






" Pour arriver à l'initiation, il faut s'enfoncer au plus profond de soi."

Louis-Claude de Saint-Martin


Selon Gurdieff, l'homme ordinaire est constamment dans un état d'inconscience analogue au sommeil ; il n'est qu'une machine qui ne contrôle ni ses actes ni ses pensées. Pour s'éveiller, il faut comprendre que l'on ne sait rien de soi-même et que le rappel de soi est la première étape vers le véritable éveil.


Gurdieff classe les hommes en quatre groupes :


1. le cercle intérieur qui réunit les humains éveillés
2. le cercle mésotérique qui regroupe les humains "théoriquement" éveillés
3. le cercle exotérique qui regroupe les humains qui se réveillent
4. le cercle extérieur qui regroupe les humains endormis

Quelles sont les conditions de l’initiation ?

1 - la qualification, constituée par certaines possibilités inhérentes à la nature propre de l’individu, et qui sont la materia prima sur laquelle le travail initiatique devra s’effectuer.

2 - la transmission, par le moyen d’un rattachement à une organisation traditionnelle, d’une influence spirituelle donnant à l’être l’illumination qui lui permettra d’ordonner et de développer ces possibilités qu’il porte en lui.

3 - le travail intérieur par lequel (…) ce développement sera réalisé graduellement, faisant passer l’être, d’échelon en échelon, à travers les différents degrés de la hiérarchie initiatique, pour le conduire au final de la Délivrance ou de l’Identité Suprême.

La première condition de l’initiation consiste donc dans une certaine aptitude ou disposition naturelle. C’est de l’existence ou non de ces dispositions que dépend l’initiation. La seconde est le rattachement à une organisation traditionnelle régulière. Sur ce point, on verra que René Guénon n’admet qu’une seule exception. Enfin, l’initiation consiste essentiellement dans la transmission d’une influence spirituelle, qui n’est effective que dans le cas d’une initiation régulière.

L’initié devra identifier le centre de sa propre individualité (représenté par le cœur dans le symbolisme traditionnel) avec le centre cosmique de l’état d’existence auquel appartient cette individualité. Il le fera dans le cadre d’une organisation traditionnelle à laquelle il appartient par son initiation. Car, on ne peut pas s’initier soi-même, ce qui paraît une évidence mais qu’il faut souligner, surtout à notre époque où certains laissent entendre que cela est tout à fait possible (voir en particulier « L’Alchimiste » de Paulo Coelho).

A ce sujet, René Guénon reconnaît toutefois qu’il existe des initiations individuelles qui ne passent pas par une initiation régulière, à une condition toutefois – qui est capitale – qui est le rattachement à un centre initiatique. Ainsi, à propos de Jacob Böehme, écrit-il que « même s’il arrive qu’un individu apparemment isolé parvienne à une initiation réelle, cette initiation ne pourra jamais être spontanée qu’en apparence, et que de fait, elle impliquera toujours le rattachement, par un moyen quelconque, à un centre existant effectivement ».

Hormis cet exemple bien particulier, on se trouve, pour le reste, dans le cas d’une pseudo-initiation, typique de ces organisations, nombreuses en des temps de contre-tradition, qui se sont « appropriées le nom de quelque tradition ayant existé à une époque plus ou moins lointaine ».


Nature de l’initiation :

« On entend en général, par initiation, un ensemble de rites et d’enseignements oraux, qui poursuit la modification radicale du statut social et religieux de l’homme à initier », a écrit Mircéa Eliade. Et il ajoute d’une manière plus savante : « Philosophiquement, l’initiation équivaut à une modification ontologique du régime existentiel » (Naissances mystiques, éd. Gallimard).


Pour René Guénon, elle doit permettre à l’homme « de dépasser les possibilités de l’état humain, de rendre effectivement possible les états supérieurs, de construire l’être au-delà de tout état conditionné quel qu’il soit ». (Aperçus sur l’initiation)
Il distingue par ailleurs « l’initiation virtuelle » de « l’initiation réelle », expliquant par la suite que « entrer dans la voie, c’est l’initiation virtuelle » et « suivre la voie, c’est l’initiation réelle ».

La difficulté de la voie initiatique réside dans le hiatus entre les acquisitions théoriques et leurs transformations opératives.


« Le chemin initiatique n'est pas uniforme. Il se fait d'involutions, d'évolutions, de temps morts. Certains êtres atteignent l'initiation dans leur conscience de veille, et d'autres dans leur sommeil, c'est à dire en "voyage" dans le monde invisible qui nous entoure.
Elle nous est donnée par des grands Maîtres qui sont les guides des mondes supérieurs. Les grandes initiations se déroulent sur le plan des Elus. Entendre la voix du silence intérieur, c'est … notre vie intérieure maîtresse de notre vie extérieure. » (Jean de Gisors)

Et Marcel Proust ne parle pas différemment : n’écrit-il pas, lui aussi, dans « A la Recherche du Temps Perdu » : « Le seul véritable voyage, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux ».

Quelle méthode adopter ?

Dans un premier temps, le processus initiatique commence par l’analyse de notre présence dans la matière, c’est-à-dire notre corps et les perceptions de nos sens. Il s'applique à identifier, puis progressivement maitriser nos énergies vitales et leurs cycles. Il nous met face à nos désirs et à notre course pour les assouvir. Plus difficilement, il s'attaque à notre mental, à nos principes de réalité, forces de conditionnement, éléments du passé qui nous empêchent de reconnaître notre véritable nature.

La deuxième étape du processus porte alors sur la connaissance, gnose, regard décapant sur le monde et sur nous même. Elle nous incite à nous libérer de l'illusion de nos conditionnements en stimulant la parcelle de Lumière qui est en nous pour nous conduire à la liberté. Processus d'individuation, elle confère à chacun le statut d'être unique et à part entière, mais relié au tout.
Cette phase, nettement plus difficile, passe obligatoirement par l’intellect et se doit de le dépasser à un moment donné, faute d’être condamné à l’échec définitif et à la rechute dans l’illusion. L’intellect est incontournable ; il doit permettre de jeter un pont entre le mental et le spirituel, entre les domaines de la raison et de l’intuition. Le passage au spirituel et l’accès à l’éveil ne peuvent se réaliser qu’au-delà du domaine intellectuel ; par contre le recours à la raison est nécessaire pour initier toute démarche spirituelle. Il faut vouloir savoir pour le pouvoir ; au-delà, c’est le royaume de l’être, le « Je suis ».
Etre initié, c'est d'abord mourir à soi-même pour renaître dans une nouvelle dimension

Prenons l’exemple imagé des poupées russes pour comprendre de façon concrète toute cette procédure initiatique.


La poupée la plus petite correspond à notre être physique, incarné dans la matière ; ce corps physique est intégrée dans quatre autres corps, invisibles car immatériels, qui le comprennent et le dépassent.

La deuxième poupée correspond au corps éthérique ; il entoure le corps physique comme une fourrure, il est généralement considéré comme faisant partie du physique, il disparaît après la mort. Il mesure entre 5 et 10 centimètres d'épaisseur, il est facilement visible si l'on regarde avec un peu d'attention, et peut être photographié avec le procédé Kirlian. Le corps éthérique est le support des chakras. Le Taux Vibratoire du corps éthérique est normalement légèrement plus élevé que celui du corps physique.

La troisième poupée concerne le corps astral ; c'est ce que la plupart des gens appellent "l'Aura". C'est schématiquement une "bulle" ovoïde qui entoure l'ensemble corps physique-corps éthérique, il mesure entre 1 mètre 50 et 4 à 5 mètres de diamètre.
Le corps astral est l'un des plans de l'être qui va être le plus en relation avec les ressentis, avec les émotions, c'est dans le corps Astral que nous allons trouver les indices de problèmes de santé qui ne sont pas encore manifestés dans le corps physique. Le corps astral à la propriété de modifier sa forme et son volume en fonction des ressentis. De même pour les rencontres entre individus : l'aura va s'élargir s'il y a sympathie ou amour, ou au contraire se rétrécir, se recroqueviller s'il y a crainte ou sentiment d'hostilité. Le taux vibratoire du corps astral est nettement plus élevé que celui du corps éthérique.

La quatrième poupée relève du corps mental ; matérialisé et animé par nos pensées, nos idées, sa structure est moins dense que celle du corps Astral, sa vibration est plus élevée.
Plus les pensées sont vives et les connaissances spirituelles profondes, plus les couleurs du véhicule mental sont claires et rayonnantes. Ce plan de l'individu est véritablement le reflet profond de sa personnalité. Le corps mental peut être le siège de la création de "Formes-Pensées", résultat de nos obsessions ou craintes, que notre esprit est capable de concrétiser et qui vont prendre une véritable consistance énergétique mesurable. Ces formes-pensées étant la plupart du temps le résultat de nos peurs ou de nos obsessions, elles ont très souvent des taux d'énergie très négatifs.
Le corps Mental peut aussi être "vampirisé" par des entités qui ne sont pas des "âmes errantes", mais des entités parasites, souvent dangereuses. Le taux vibratoire du corps mental dépend beaucoup de la "qualité" des pensées et de l'activité intellectuelle de l'individu. Il arrive parfois que ce corps mental soit très réduit, mais en général, son taux vibratoire doit être plus élevé que celui du corps astral.

La dernière et cinquième poupée représente notre corps causal, ou spirituel; les dimensions en sont extrêmement variables en fonction de la spiritualité de l'individu.

De presque inexistant pour une personne totalement dénuée de spiritualité ou foncièrement mauvaise, il peut dans certains cas atteindre des centaines de mètres de diamètre. Le corps Causal correspond à cette part Divine immortelle qui est en chacun de nous, et qui existe bien au-delà de notre conscience terrestre. Le développement du corps Causal est intimement lié à la plus ou moins grande "ouverture" du chakra coronal. Le taux vibratoire du corps causal va être fonction de la spiritualité de l'être. Pour une personne évoluée pratiquant régulièrement la méditation et des activités spirituelles, il peut atteindre des chiffres extrêmement élevés.

Etant la partie divine de l'être humain, ce "champ énergétique" ne disparait évidemment pas après la mort.

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