jeudi 20 novembre 2008

Ainsi parlait Flaubert




Gustave Flaubert



Gustave Flaubert, né à Rouen le 12 décembre 1821[1] et mort à Canteleu, au hameau de Croisset, le 8 mai 1880, est un écrivain français. Prosateur de premier plan de la deuxième moitié du XIXe siècle, Gustave Flaubert a marqué la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la force de son style à travers de grands romans comme Madame Bovary (1857), l'Éducation sentimentale (1869), Salammbô (1862), ou le recueil de nouvelles Trois contes (1878).



C’est étrange comme je suis né avec peu de foi au bonheur. J’ai eu tout jeune un pressentiment complet de la vie. C’était comme une odeur de cuisine nauséabonde qui s’échappe par un soupirail. On n’a pas besoin d’en avoir mangé pour savoir qu’elle est à faire vomir…

Etre connu n’est pas ma principale affaire… Je vise à mieux : à me plaire, et c’est plus difficile.

Je ne suis pas plus moderne qu'ancien, pas plus Français que Chinois, et l'idée de la patrie c'est-à-dire l'obligation où l'on est de vivre sur un coin de terre marqué en rouge ou en bleu sur la carte et de détester les autres coins en vert ou en noir m'a paru toujours étroite, bornée et d'une stupidité féroce.

Il y a bien des chemins sans voyageur. Il y a encore plus de voyageurs qui n'ont pas leur sentier.
La conception du paradis est au fond plus infernale que celle de l'enfer. L'hypothèse d'une félicité parfaite est plus désespérante que celle d'un tourment sans relâche, puisque nous sommes destinés à n'y jamais atteindre.

Tout n'est peut-être qu'une immense blague, j'en ai peur, et quand nous serons de l'autre côté de la page, nous serons peut-être fort étonnés d'apprendre que le mot du rébus était si simple.

La forme est la chair même de la pensée, comme la pensée est l'âme de la vie.

Plus une idée est belle, plus la phrase est sonore.

L'immoralité de l'âme a été inventée par la peur de mourir ou par le regret des morts.

La mort n'a peut-être pas plus de secrets à nous révéler que la vie ?

Il faut, si l'on veut vivre, renoncer à avoir une idée nette de quoi que ce soit. L'humanité est ainsi, il ne s'agit pas de la changer, mais de la connaître.

La vie doit être une éducation incessante ; il faut tout apprendre, depuis parler jusqu'à mourir.

Tout le talent d'écrire ne consiste après tout que dans le choix des mots.

Après ne pas vivre avec ceux qu'on aime, le plus grand supplice est de vivre avec ceux que l'on n'aime pas. C'est-à-dire avec plus des trois quarts du genre humain.

Habit noir : Il faut dire frac, excepté dans le proverbe "l'habit ne fait pas le moine", auquel cas, il faut dire froc !

Il faut une vanité peu commune pour qu'on ne s'aperçoive pas que vous en avez. « Envoyer à un ami

Bonheur : as-tu réfléchi combien cet horrible mot a fait couler de larmes ? Sans ce mot-là, on dormirait plus tranquille et on vivrait à l'aise.

La contemplation de certains bonheurs dégoûte du bonheur : quel orgueil ! c'est quand on est jeune surtout que la vue des félicités vulgaires vous donne la nausée de la vie. « Envoyer à un ami

Il faut pourtant que la critique se mêle toujours à l'éloge, le serpent aux fleurs, l'épine aux roses et la vérole au cul.

L'auteur dans son œuvre doit être comme Dieu dans l'univers, présent partout et visible nulle part.

L'avenir nous tourmente, le passé nous retient, c'est pour ça que le présent nous échappe.

Le seul moyen de guérir, c'est de se considérer comme guéri.


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