mercredi 19 novembre 2008

Ainsi parlait Lao-Tseu




Lao Zi


Lao Zi est un nom chinois ; le nom de famille, Lao, précède donc le prénom.
Lao-tseu (transcription EFEO) ou Lǎo Zi (pinyin) (« vieil enfant » ou « maître Lao ») est un philosophe chinois qui aurait vécu au VIe siècle av. J.-C.. Il est occasionnellement appelé Laojun, « Monsieur Lao » [1].
Le Livre de la Voie et de la Vertu ou Dao De Jing qu'on lui attribue a initié (a posteriori) le taoïsme et est considéré par d'autres courants également comme un texte philosophique important. Sur sa vie, on ne sait que peu de chose. Certains historiens estiment même qu'il n'a jamais existé.
Il est considéré par le taoïsme religieux comme un dieu et l'ancêtre de toutes les écoles.
Le "Tao Të King" de Lao Tseu est le texte fondateur du taoïsme, une philosophie chinoise née il y a 2500 ans. Le Tao Të King est un guide de sagesse qui se présente sous la forme d'une série d'aphorismes ou de métaphores.
Comme le Bouddhisme, la philosophie du Tao est basée sur le principe du Yin et du Yang. Jour-nuit, masculin-féminin, chaud-froid, etc., se nourrissent l'un l'autre et sont des polarités complémentaires d'une même énergie.Le perpétuel mouvement entre ces polarités est à l'origine de la principale caractéristique du monde matériel: l'impermanence.
Comme les autres philosophies orientales, la philosophie du Tao est largement inspirée par l'observation et la contemplation de la nature.

Le taoïsme (dào jiào « enseignement de la Voie ») est à la fois une philosophie et une religion chinoise. Plongeant ses racines dans la culture ancienne, ce courant se fonde sur des textes, dont le Dao De Jing (tao te king) de Laozi (Lao-tseu), et s’exprime par des pratiques, qui influencèrent tout l’Extrême-Orient. Il apporte entre autres :
une mystique quiétiste, reprise par le bouddhisme Chan (ancêtre du zen japonais) ;
une éthique libertaire qui inspira notamment la littérature ;
un sens des équilibres yin yang poursuivi par la médecine chinoise et le développement personnel ;
un naturalisme visible dans la calligraphie et l’art.
Ces influences, et d’autres, encouragent à comprendre ce qu’a pu être cet enseignement dans ses époques les plus florissantes.

Lao Tseu & Le Tao Të King

La seule façon d'accomplir est d'être.
Se voir soi-même c'est être clairvoyant.
Plus on voyage au loin, moins on se connaît.


On regarde le Tao, cela ne suffit pas pour le voir. On l'écoute, cela ne suffit pas pour l'entendre. On le goûte, cela ne suffit pour en trouver la saveur. Connaître l'harmonie, c'est saisir le Constant.Saisir le Constant, c'est être illuminé.
Il y avait quelque chose d'indéterminé avant la naissance de l'univers.
Ce quelque chose est muet et vide.
Il est indépendant et inaltérable.
Il circule partout sans se lasser jamais.

Ne connaissant pas son nom, je le dénomme "Tao".

L'homme imite la terre.
La terre imite le ciel.
Le ciel imite le Tao.
Le Tao n'a d'autre modèle que lui-même.

Le Tao qu'on tente de saisir n'est pas le Tao lui-même; le nom qu'on veut lui donner n'est pas le nom adéquat.

Sans nom, il représente l'origine de l'univers; avec un nom, il constitue la Mère de tous les êtres.

Par le non-être, saisissons son secret; par l'être, abordons son accès.

Le regardant, on ne le voit pas, on le nomme l'invisible.
L'écoutant, on ne l'entend pas, on le nomme l'inaudible.
Le touchant, on ne le sent pas, on le nomme l'impalpable.

Le Tao est quelque chose de fuyant et d'insaisissable.
Fuyant et insaisissable, il présente cependant quelque image, insaisissable et fuyant, il est cependant quelque chose.

Le Tao lui-même n'agit pas, et pourtant tout se fait par lui.

Perpétuel, il ne peut être nommé, ainsi il appartient au royaume des sans-choses.

Il est la forme sans forme et l'image sans image.
Il est fuyant et insaisissable.

Le Tao lui-même n'agit pas, et pourtant tout se fait par lui.

Le grand Tao s'épand comme un flot.

Tous les êtres sont nés de lui sans qu'il en soit l'auteur.
Il accomplit ses œuvres mais ne se les approprie pas.

Le retour est le mouvement du Tao.
C'est par la faiblesse qu'il se manifeste.

Tous les êtres sont issus de l'Etre.
L'Etre est issu du non-être.

Lorsqu'un esprit supérieur entend le Tao, il le pratique avec zèle.
Lorsqu'un esprit moyen entend le Tao, tantôt il le conserve, tantôt il le perd.
Lorsqu'un esprit inférieur entend le Tao, il en rit aux éclats.
S'il n'en riait pas, le Tao ne serait plus le Tao.

A sa naissance, l'homme est doux et faible; à sa mort, il est dur et tout raide.

Les dix milles êtres, plantes et arbres, pendant leur vie, sont tendres et vulnérables; à leur mort, ils sont secs et recroquevillés.

Car ce qui est dur et fort est serviteur de la mort; ce qui est doux et faible est serviteur de la vie.

La dureté et la rigidité sont inférieures; la souplesse et la faiblesse sont supérieures.

Les êtres devenus forts vieillissent, car cela s'oppose au Tao.
Quiconque s'oppose au Tao périt prématurément.

Rien n'est plus souple et plus faible que l'eau, mais pour enlever le dur et le fort, rien ne la surpasse.

La faiblesse a raison de la force; la souplesse a raison de la dureté.
Tout le monde le sait, mais personne ne parvient à le mettre en pratique.


Car l'être et le néant s'engendrent.
Le facile et le difficile se parfont.
Le long et le court se forment l'un par l'autre.
Le haut et le bas se touchent.
La voix et le son s'harmonisent.
L'avant et l'après se suivent.

C'est pourquoi le sage adopte la tactique du non-agir, et pratique l'enseignement sans parole.
Toutes choses du monde surgissent sans qu'il en soit l'auteur.

Il produit sans s'approprier,
il agit sans rien attendre, son œuvre accomplie, il ne s'y attache pas, et puisqu'il ne s'y attache pas, son œuvre restera.

Qui se plie restera entier.
Qui s'incline sera redressé.
Qui se tient creux sera rempli.
Qui subit l'usure se renouvellera,
Qui embrasse peu acquerra la connaissance sûre,
Qui embrasse beaucoup tombera dans le doute.

Ainsi le sage embrassant l'unité deviendra le modèle du monde.
Il ne s'exhibera pas et rayonnera.
Il ne s'affirmera pas et s'imposera.
Il ne se glorifie pas et son mérite sera reconnu.
Il ne s'exalte pas et deviendra le chef.
Comme il ne rivalise avec personne, personne au monde ne rivalise avec lui.

Qui se dresse sur la pointe des pieds ne tiendra pas longtemps debout.
Qui s'exhibe ne rayonnera pas.
Qui s'affirme ne s'imposera pas.
Qui se glorifie ne verra pas son mérite reconnu.
Qui s'exalte ne deviendra pas un chef.

Ces manières sont pour le Tao comme les restes de nourriture et les tumeurs qui répugnent à tous.
Celui qui connait la loi de la nature ne fera pas ainsi sa demeure.

Celui qui se réfère au Tao comme maître des hommes ne subjugue pas le monde par les armes, car cette manière d'agir entraîne habituellement une riposte.

Ainsi un homme de bien se contente-t-il d'être résolu, sans user de sa force.

Qu'il soit résolu sans orgueil.
Qu'il soit résolu sans exagération.
Qu'il soit résolu sans ostentation.
Qu'il soit résolu par nécessité.

Connaitre les autres, c'est la sagesse.
Se connaitre soi-même, c'est la sagesse supérieure.
Imposer sa volonté aux autres, c'est la force.
Se l'imposer à soi-même, c'est la force supérieure.

Produire sans s'approprier, agir sans attendre, guider sans contrainte, voilà la vertu suprême.

Percevoir le plus petit, voilà la clairvoyance.
Garder la douceur, voilà la force d'âme.

Le sage n'apprécie pas les trésors recherchés.
Il apprend à désapprendre.
Il se détourne des excès communs à tous les hommes.
Il facilite l'évolution de tous les êtres sans oser agir sur eux.

Le sage connait sans voyager, comprend sans regarder, accomplit sans agir.

C'est par le non-faire que l'on gagne l'univers.
Celui qui veut faire ne peut gagner l'univers.

Qui cherche à façonner le monde n'y réussira pas.
Le monde, vaste vase spirituel, ne peut être façonné.
Qui le façonne le détruira.
Qui le tient le perdra.

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