lundi 17 novembre 2008

Ainsi parlait Khalil Gibran


Khalil Gibran


Khalil Gibran figure en bonne place parmi les poètes et peintres issus du Moyen-Orient, grâce notamment à son recueil : Le Prophète. Né au Liban (1883 à Bcharré - 1931 à New York), il a ensuite séjourné en Europe et surtout aux États-Unis où il a passé la majeure partie de sa vie. Chrétien catholique de rite maronite, son Église jugera hérétique son troisième livre, Esprits rebelles (l'appel du prophète), qui sera brûlé en place publique par le pouvoir ottoman en 1908. On l'a souvent comparé à William Blake.

De même que la valeur de la vie n'est pas en sa surface mais dans ses profondeurs, les choses vues ne sont pas dans leur écorce mais dans leur noyau, et les hommes ne sont pas dans leur visage mais dans leur cœur.


Que la douceur de l'amitié soit faite de rires et de plaisirs partagés.
Si tu ne comprends pas ton ami en toutes circonstances, jamais tu ne le comprendras.

Ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l'amour, car l'amour, s'il vous trouve digne, dirige votre cour
Nous sommes comme les noix, nous devons être brisés pour être découverts.
La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes.

Fiez-vous aux rêves car en eux est cachée la porte de l'éternité.
Lorsque vous priez, vous vous élevez pour rencontrer dans l'air ceux qui prient à cette même heure, et que, sauf en prière, vous ne pourriez rencontrer.
Le musicien peut chanter pour vous la mélodie qui est en tout espace.
Mais il ne pourrait vous donner l'oreille qui saisit le rythme, ni la voix qui lui fait écho.
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l'appel de la vie à elle-même.
La terre est ma patrie et l'humanité, ma famille.
C'est dans la rosée des petites choses que le cœur trouve son matin et se rafraîchit.
N'oubliez pas que la terre se réjouit de sentir vos pieds nus et que les vents joueraient volontiers avec vos cheveux.

Si l'amour vous couronne, il vous crucifie aussi.
Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son cœur, pour les refondre ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet atome qu'on appelle l'amour.
En tout homme résident deux êtres : l'un éveillé dans les ténèbres, l'autre assoupi dans la lumière.
Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit.

Quand vous êtes submergés par le chagrin, regardez à nouveau dans votre cœur, et vous vous apercevrez que ce que vous déplorez n'est que cela qui vous fut jubilation.
Tout homme aime deux femmes : l'une est création de son imagination, l'autre n'est pas encore née.
L'amitié est toujours une douce responsabilité, jamais une opportunité.
Nous ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n'est qu'attente.
Votre ami est la réponse à vos désirs.
La pensée est un oiseau d'espace qui dans la cage des mots saura peut-être déployer les ailes, mais pas voler.
Vous parlez quand vous cessez d'être en paix avec vos pensées.
Celui qui peut mettre le doigt sur ce qui sépare le bien du mal est celui-là même qui peut toucher les pans de la toge de Dieu.
Le désir est la moitié de la vie. L'indifférence est la moitié de la mort.

Vous êtes bon lorsque que vous marchez fermement vers votre but d'un pas intrépide. Pourtant, vous n'êtes pas mauvais lorsque vous y allez en boitant. Même ceux qui boitent ne vont pas en arrière.
Si tu es blessé par autrui, tu peux oublier la blessure. Mais si tu le blesses, tu t'en souviendras toujours.
La pierre la plus solide d'un édifice est la plus basse de la fondation.
Seul est grand celui qui transforme la voix du vent en un chant que son propre amour aura rendu plus doux.
Entre les rivages des océans et le sommet de la plus haute montagne est tracée une route secrète que vous devez absolument parcourir avant de ne faire qu'un avec les fils de la Terre.
Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de joie.
La racine est une fleur qui dégaine la gloire.

Le désaccord pourrait être le chemin le plus court entre deux opinions.
Vos enfants : vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Celui qui ne porte sa moralité que comme son meilleur vêtement ferait mieux d'être nu.

Tous peuvent entendre mais seuls les êtres sensibles comprennent.
Votre vie quotidienne est votre temple et votre religion.
Combien généreuse est la vie pour l'homme, mais combien l'homme se tient éloigné de la vie.
En automne, je récoltai toutes mes peines et les enterrai dans mon jardin.
Lorsque avril refleurit et que la terre et le printemps célébrèrent leurs noces, mon jardin fut jonché de fleurs splendides et exceptionnelles.
La pitié n'est que justice amputée.
Nos larmes les plus sacrées ne recherchent jamais nos yeux.
N'est-il pas étrange de nous voir défendre plus farouchement nos erreurs que nos valeurs ?
Le mérite d'un homme réside dans sa connaissance et dans ses actes et non point dans la couleur de sa peau ou de sa religion.
Vous ne donnez que peu lorsque vous donnez vos biens.
C'est lorsque vous donnez de vous-mêmes que vous donnez réellement.
La tristesse est un mur élevé entre deux jardins.

En vérité la soif de confort assassine la passion de l'âme et va en ricanant à son enterrement.
En amitié, toutes pensées, tous désirs, toutes attentes naissent sans parole et se partagent souvent dans une joie muette.
L'enfer est dans un cœur vide.
Les fleurs du printemps sont les rêves de l'hiver racontés, le matin, à la table des anges.

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