jeudi 27 novembre 2008

Ainsi parlait Camus


Albert Camus


Né le 7 novembre 1913 à Mondovi en Algérie et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin dans l'Yonne, est un écrivain, dramaturge et philosophe français.
Il a développé dans son œuvre très diverse un humanisme fondé sur la prise de conscience de l'absurdité de la condition humaine. Il a reçu le prix Nobel de littérature en 1957.


Une question, l'absurde:


« L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde.». Dans cette phrase est concentrée la puissance d’un conflit, d’une confrontation qui supporte et emporte l’œuvre de Camus. Deux forces qui s’opposent : l’appel humain à connaître sa raison d’être et l’absence de réponse du milieu où il se trouve. L’homme vivant dans un monde dont il ne comprend pas le sens, dont il ignore tout, jusqu’à sa raison d’être.


Une réponse, la révolte:


Oui, il faut maintenir l’absurde, ne pas tenter de le résoudre, car l’absurde génère une puissance qui se réalise dans la révolte. La révolte, voici la manière de vivre l’absurde. La révolte c’est connaître notre destin fatal et néanmoins l’affronter, c’est l’intelligence aux prises avec le silence déraisonnable du monde, c’est le condamné à mort qui refuse le suicide. C’est pourquoi Camus écrit : « L’une des seules positions philosophiques cohérentes, c’est ainsi la révolte. »


Je dois m'occuper d'être heureux.
Je ne connais qu'un devoir : c'est celui d'aimer.
Quant au bonheur, il n'a presque qu'une seule utilité, rendre le malheur possible.


Nous sommes lucides. Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué.

La joie est une brûlure qui ne se savoure pas.

Ce qu'on appelle raison de vivre est en même temps une excellente raison de mourir.

Comprendre le monde pour un homme, c'est le réduire à l'humain.

C'est facile, c'est tellement plus facile de mourir de ses contradictions que de les vivre.

La révolution consiste à aimer un homme qui n'existe pas encore.

Ce n'est pas la révolte en elle-même qui est noble, mais ce qu'elle exige.

J'ai compris qu'il ne suffisait pas de dénoncer l'injustice, il fallait donner sa vie pour la combattre.

Le monde est beau, et hors de lui, point de salut.

Mourir pour l'idée, c'est la seule façon d'être à la hauteur de l'idée.

Qu'est-ce que l'homme ? Il est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux.

Un homme est plus un homme par les choses qu'il tait que par celles qu'il dit.

Tout le malheur des hommes vient de l'espérance.

Vouloir c'est susciter les paradoxes.

Une seule certitude suffit à celui qui cherche.

La pensée d'un homme est avant tout sa nostalgie.

Collectionner, c'est être capable de vivre de son passé.

Si le monde était clair, l'art ne serait pas.

Un homme est toujours la proie de ses vérités.

La tentation la plus dangereuse : ne ressembler à rien.

Nous finissons toujours par avoir le visage de nos vérités.

Parler de ses peines, c’est déjà se consoler.

Il faut mettre ses principes dans les grandes choses, aux petites la miséricorde suffit.

La passion la plus forte du vingtième siècle : la servitude.

Rien au monde ne vaut qu'on se détourne de ce qu'on aime.

Ce n'est pas la souffrance de l'enfant qui est révoltante en elle-même, mais le fait que cette souffrance ne soit pas justifiée. La souffrance use l'espoir et la foi.

La vérité jaillira de l’apparente injustice.

L’homme est ainsi, il a deux faces ; il ne peut aimer sans s’aimer.

Nous habitons notre corps bien avant de le penser.

Il n'y a qu'une façon de s'égaler aux dieux : il suffit d'être aussi cruel qu'eux.

Nul homme n'est hypocrite dans ses plaisirs.

Vieillir, c'est passer de la passion à la compassion.

L'habitude du désespoir est plus terrible que le désespoir lui-même.

Le bonheur est la plus grande des conquêtes, celle qu'on fait contre le destin qui nous est imposé.

Peut-être vaut-il mieux pour Dieu qu'on ne croit pas en lui.

La seule règle qui soit originale aujourd'hui : apprendre à vivre et à mourir, et pour être homme, refuser d'être Dieu.

L'absurdité est surtout le divorce de l'homme et du monde.

L'homme n'est pas entièrement coupable : il n'a pas commencé l'histoire ; ni tout à fait innocent puisqu'il la continue.

Aimer un être, c'est accepter de vieillir avec lui.

Le grand courage, c'est encore de tenir les yeux ouverts sur la lumière comme sur la mort.
Parler de ce qu'on ignore finit par vous l'apprendre.

Il est vrai peut-être que les mots nous cachent davantage les choses invisibles qu'ils ne nous révèlent les visibles.

Comme remède à la vie en société, je suggère les grandes villes : c'est le seul désert à notre portée.

La vérité c'est comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur.

L'élève, comme la rivière, aimerait suivre son cours tout en restant dans son lit...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire