vendredi 21 novembre 2008

Ainsi parlait Maupassant


Guy de Maupassant

Guy de Maupassant, né le 5 août 1850 au château de Miromesnil à Tourville-sur-Arques et mort le 6 juillet 1893 à Paris, est un écrivain français.
Lié à Gustave Flaubert et à Émile Zola, il a marqué la littérature française par ses six romans, dont Une vie en 1883, Bel ami en 1885, Pierre et Jean en 1887-1888, mais surtout par ses nouvelles (plus de 300), parfois intitulées contes, comme Boule de Suif en 1880, les Contes de la bécasse en 1883 ou le Horla en 1887. Ces œuvres retiennent l’attention par leur force réaliste, la présence importante du fantastique et par le pessimisme qui s’en dégage le plus souvent mais aussi par la maîtrise stylistique. La carrière littéraire de Guy de Maupassant se limite à une décennie – de 1880 à 1890 – avant qu’il ne sombre peu à peu dans la folie et ne meure à 43 ans. Reconnu de son vivant, Guy de Maupassant conserve un renom de premier plan, renouvelé encore par les nombreuses adaptations filmées de ses œuvres.


J'ai froid plus encore de la solitude de la vie que de la solitude de la maison. Je sens cet immense égarement de tous les êtres, le poids du vide. Et au milieu de cette débandade de tout, mon cerveau fonctionne, lucide, exact, m'éblouissant avec le Rien éternel.


Une vie ! Quelques jours, et puis plus rien !
La vraie peur, c’est quelque chose comme une réminiscence des terreurs fantastiques d’autrefois.
Aimer beaucoup, comme c'est aimer peu ! On aime, rien de plus et rien de moins.
Le suicide ! Mais c'est la force de ceux qui n'en ont plus, c'est l'espoir de ceux qui ne croient plus, c'est le sublime courage des vaincus.
L'œil. En lui, il y a l'âme, il y a l'homme qui pense, l'homme qui aime, l'homme qui rit, l'homme qui souffre !
Le talent provient de l'originalité, qui est une manière spéciale de penser, de voir, de comprendre et de juger.
Ce que l'on aime avec violence finit toujours par vous tuer.
L'être moral de chacun de nous reste éternellement seul par la vie.


Quelle que soit la chose qu'on veut dire, il n'y a qu'un mot pour l'exprimer, qu'un verbe pour l'animer et qu'un adjectif pour la qualifier.
La vie, voyez-vous, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit.
Quand on a le physique d'un emploi, on en a l'âme.
Le cul des femmes est monotone comme l'esprit des hommes.
Une œuvre d'art n'est supérieure que si elle est, en même temps, un symbole et l'expression exacte d'une réalité.
La mort. Que ce mot, si court, est insondable et terrible !
Le voyage est une espèce de porte par où l'on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve.
L'âme a la couleur du regard. L'âme bleue seule porte en elle du rêve, elle a pris son azur aux flots et à l'espace.
On finirait par devenir fou, ou par mourir, si on ne pouvait pas pleurer.
Notre grand tourment dans l'existence vient de ce que nous sommes éternellement seuls, et tous nos efforts, tous nos actes ne tendent qu'à fuir cette solitude.
L'œil... Tout l'univers est en lui, puisqu'il voit, puisqu'il reflète.
Le baiser est la plus sûre façon de se taire en disant tout.
Mais sait-on quels sont les sages et quels sont les fous, dans cette vie où la raison devrait souvent s'appeler sottise et la folie s'appeler génie ?
Les vraies femmes de lettres sont des phénomènes. Leur rareté fait leur prix.
On aime sa mère presque sans le savoir, et on ne s’aperçoit de toute la profondeur des racines de cet amour qu’au moment de la séparation dernière.
La conquête des femmes est la seule aventure exaltante dans la vie d’un homme.
Comment peut-on ne pas adorer les cloîtres, ces lieux tranquilles, fermés et frais, inventés, semble-t-il, pour faire naître la pensée pendant qu’on va à pas lents sous les longues arcades mélancoliques ?
Le surnaturel baisse comme un lac qu'un canal épuise ; la science à tout moment recule les limites du merveilleux.
Nos conceptions de l'ouvrier-créateur, de quelque religion qu'elles nous viennent, sont bien les inventions les plus médiocres, les plus stupides, les plus inacceptables sorties du cerveau apeuré des créatures.
L’homme qui aime normalement sous le soleil, adore frénétiquement sous la lune.



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