samedi 1 novembre 2008




Sur les chemins de Saint Jacques


Chaleur, moiteur, lourdeur, torpeur, langueur, qu’il est long le chemin et dur son labeur, pour ouvrir en soi la voie du cœur et de l’éveil spirituel.
La joie n’est pas dans les choses qui nous entourent mais au fond de nous.
Seul celui qui cherche trouvera.
Le chemin nous aidera.

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Vide, totalement vide. La deuxième étape des chemins de Saint Jacques, du 24 juillet au 4 août 2006, a produit un effet différent de celui de la première étape du 25 juillet au 3 août 2005 .
La première étape s’était achevée sur un sentiment de soulagement à la fin de la marche, avec une impression de randonnée complète et difficile, d’une expérience physique bien menée et terminée.
La fin de la deuxième étape laisse la place à un ressenti de manque, de vacuité. Tout se passe comme si j’avais besoin de continuer à marcher, dans ma tête et dans mon corps, hormis le soulagement dû à la tendinite du mollet gauche.
Pas d’expérience spirituelle, mais plus de sérénité, de calme dans la marche et une approche plus naturelle , comme intériorisée, permettant de mieux la vivre. La découverte d’une dimension nouvelle, palpable et stimulante…
Aujourd’hui, trois jours après l’arrêt, j’ai encore la tête sur le chemin; je suis ailleurs, avec au fond de moi, un mélange de tristesse et nostalgie et la conviction ,de plus en plus ancrée, que je dois faire - et que je ferai - l’intégralité du chemin. Pourquoi ? Seul l’avenir me le dira !

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Cette fois, j’ai marché dans ma tête; j’étais ailleurs, à tel point que j’ai eu du mal à m’arrêter de marcher. D’ailleurs, la nuit, souvent, je me surprends encore à marcher sur le chemin.
J’ai lu, sur un registre, dans une église, le témoignage d’une passante qui disait: " On commence le chemin randonneur, on le termine pèlerin" . Je ne sais pas encore, mais je constate que l’an dernier, la marche n’avait été qu’un effort musculaire, un test d’endurance, qui jamais n’a concerné l’esprit.
Cet été, l’expérience a été différente; beaucoup plus stimulante. Le lâcher prise a commencé son œuvre, rendant l’effort beaucoup plus facile et la fatigue moins pénible. Il n’y a pas eu de signe particulier, ou de manifestation sensible, mais un sentiment progressif et persistant de vacuité, calme et apaisant, comme une préparation à autre chose, une façon de commencer à faire table rase.
Je suis maintenant certain que, sur un mois de marche, continu et régulier, du Puy à Roncevaux, tout doit être différent et enrichissant sur le plan spirituel. Ne parlons pas de la marche complète, d’une durée de deux mois, jusqu’à Santiago…
J’ai acquis une certitude: on ne change pas les choses, mais on peut se changer par rapport à elles. Et plus rien n’est pareil. C’est comme cela qu’on peut installer une nouvelle réalité existentielle en soi.
Il faut que je le fasse; il faut que je sache.
« Ultreïa »

(22/08/06)

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