mardi 18 novembre 2008

Ainsi parlait Lautréamont


Lautréamont


Isidore Lucien Ducasse, né le 4 avril 1846 à Montevideo et mort le 24 novembre 1870 à Paris, plus connu par son pseudonyme de comte de Lautréamont (qu’il emprunta très probablement au Latréaumont d’Eugène Sue), est un poète franco-uruguayen, auteur des Chants de Maldoror et de deux fascicules, Poésies I et Poésies II.


Je suis le fils de l'homme et de la femme, d'aprés ce qu'on m'a dit. Ca m'étonne, je croyais être davantage.


Je ne veux pas être flétri de la qualification de poseur. Je ne laisserai pas des Mémoires. La poésie n'est pas la tempête, pas plus que le cyclone. C'est un fleuve majestueux et fertile. (...) Ce sont des mots comme celui de rêve, néant de la vie, passage terrestre, la préposition peut-être, le trépied désordonné, qui ont infiltré dans vos âmes cette poésie moite des langueurs, pareille à de la pourriture.

Le charme de la mort n’existe que pour les courageux.

La vraie douleur est incompatible avec l'espoir.

Souffrir est une faiblesse, lorsqu'on peut s'en empêcher et faire quelque chose de mieux.

Je n’accepte pas le mal. L’homme est parfait. L’âme ne tombe pas. Le progrès existe. Le bien est irréductible. Les antéchrists, les anges accusateurs, les peines éternelles, les religions sont le produit du doute.

Le bien est la victoire sur le mal, la négation du mal. Si l’on chante le bien, le mal est éliminé par cet acte congru. Je ne chante pas ce qu’il ne faut pas faire. Je chante ce qu’il faut faire. Le premier ne contient pas le second. Le second contient le premier.

Je ne connais pas d’obstacle qui passe les forces de l’esprit humain, sauf la vérité.

Mais, je ne me plaindrai pas. J'ai reçu la vie comme une blessure, et j'ai défendu au suicide de guérir la cicatrice. Je veux que le Créateur en contemple, à chaque heure de son éternité, la crevasse béante. Rien n'est indigne pour une intelligence grande et simple: le moindre phénomène de la nature, s'il y a mystère en lui, deviendra, pour le sage, inépuisable matière à réflexion.

Le roman est un genre faux, parce qu'il décrit les passions pour elles-mêmes : la conclusion morale est absente.

Toute l'eau de la mer ne suffirait pas à laver une tache de sang intellectuelle.

On ne peut juger de la beauté de la mort que par celle de la vie.

Décrire les passions n'est rien ; il suffit de naître un peu chacal, un peu vautour, un peu panthère.

Ne pleurez pas en public.

Les gémissements poétiques de ce siècle ne sont que des sophismes.

Le doute est un hommage rendu à l'espoir.

Homme, n'as-tu jamais goûté de ton sang, quand par hasard tu t'es coupé le doigt ? Comme il est bon, n'est-ce pas.

Oui, quel est le plus profond, le plus impénétrable des deux : l'océan ou le coeur humain.

Le sommeil est une récompense pour les uns, un supplice pour les autres. Pour tous, il est une sanction.

Pour étudier l'ordre, il ne faut pas étudier le désordre.



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