vendredi 19 décembre 2008

Ainsi parlait Sénèque


Le jeune Sénèque, né à Cordoue, en Espagne, aux environs de l'ère chrétienne, est d'abord destiné aux études de rhétorique par son père qui voulait le pousser vers une carrière publique.
Mais le jeune homme fut vite attiré par la philosophie et cela, de façon passionnée. La philosophie, en effet, était sortie des groupuscules de quelques adeptes et avait envahi les écoles de rhétorique. Elle s'était transformée en prédication morale adressée à un grand nombre d'auditeurs. Le jeune Sénèque écoute donc les leçons du pythagoricien Sotion, qui recommande l'abstinence des viandes, du stoïcien Attale, (Sénèque Lettres à Lucilius) remarquable par sa rigueur morale ou du cynique Demetrius. Il se passionne à tel point pour la vie ascétique qu'il en tombe malade et doit bientôt abandonner ce genre de vie.
Il devient donc, selon les voeux de son père, un avocat, avocat brillant mais dont la supériorité et les succès font ombrage à l'empereur Claude qui, sur le conseil de sa femme Messaline, exile le philosophe en Corse (41 ap. J.C.).

Il y reste huit ans avant qu'Agrippine le rappelle pour le charger de l'éducation de son fils Néron ; pendant treize ans il va mener une vie luxueuse, (Sénèque, De Vita beata) cumuler les fonctions d'une homme bien en cour et celles d'un philosophe, concilier la complaisance qu'on exige d'un homme d'État (Sénèque, De Ira) (il ira même jusqu'à écrire une satire contre Claude, l'APOCOLOQUINTOSE (= transformation en citrouille) et approuver le meurtre d'Agrippine) et le franc-parler qu'on attend d'un philosophe. (Sénèque, De Ira)
Mais ses ennemis, jaloux de son immense fortune, deviennent de plus en plus actifs au fur et à mesure que diminue l'influence de Sénèque sur son élève Néron. Sénèque se retire alors de la vie publique, distribue ses biens, prêche la retraite... Cependant, accusé (sans doute à tort) d'être entré dans la conjuration de Pison qui visait à tuer l'empereur Néron, Sénèque reçoit l'ordre de mourir. Il s'était préparé à cet ordre et il mourut fort courageusement. (Tacite, Annales)
Chacun doit trouver seul le chemin du bonheur.

C'est quand on n'a plus d'espoir qu'il ne faut désespérer de rien.

Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie.

Seul l'arbre qui a subi les assauts du vent est vraiment vigoureux, car c'est dans cette lutte que ses racines, mises à l'épreuve, se fortifient.

Il faut regarder non pas d'où l'on vient, mais où l’on va.

A force de remettre à plus tard, la vie nous dépasse.

Après la mort, il n'y a rien et la mort elle-même n'est rien.

C'est d'âme qu'il faut changer, non de climat.

C'est un vieux proverbe que celui-ci: un gladiateur se décide dans l'arène.

C'est une grande servitude qu'une grande carrière.

Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.

Celui qui cherche la sagesse est un sage, celui qui croit l'avoir trouvée est un fou.

Celui qui exécute de bonne grâce les ordres échappe au côté pénible de la soumission: faire ce qui nous rebute.

De là ce cri du plus grand des médecins: la vie est courte, longue est la science.

En toutes choses, le plaisir croît à raison du péril qui devrait nous en écarter.

Etre asservi à soi-même est le plus pénible des esclavages.

Etre esclave de soi est le plus pénible des esclavages.

Force est (au tyran) d'éprouver toutes les peurs qu'il inspire.

Il est parfois bon d'avoir un grain de folie.

Il faut des crimes pour soutenir les crimes.

Il n'est pas de vice qui ne trouve de défenseur.

Il n'y a pas de vents favorables pour ceux qui ne savent pas où aller.

La conscience d’avoir bien agi est une récompense en soi.

La méchanceté boit elle-même la plus grande partie de son venin.

La plus grande partie de la vie passe à mal faire, une grande partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce que l'on devrait.

La raison veut décider ce qui est juste; la colère veut qu'on trouve juste ce qu'elle a décidé.

Le langage de la vérité est simple.

Le remède le plus honteux à l'affliction chez un homme raisonnable, c'est de guérir par lassitude.

Oh! Que l'homme est chose méprisable, s'il ne s'élève au-dessus des affaires humaines.

Tu cesseras de craindre en cessant d'espérer.

Un athlète ne peut arriver en compétition très motivé s’il n’a jamais été mis à l’épreuve.

Un nain est toujours petit, eût-il une montagne pour piédestal.

Une grande âme convient à une grande condition.

La vie est pièce de théâtre : ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée.

Le discours est le visage de l'âme.

Nous réglons notre vie sur les exemples : ce n'est pas la raison qui nous façonne ; c'est la coutume qui nous entraîne.

Ce n'est jamais le temps qui manque aux scélérats pour nuire, et machiner de nouveaux attentats.

Tout art est une imitation de la nature.

La gloire est l'ombre de la vertu ; elle l'accompagnera malgré elle.

Travailler contre le vœu de la nature est peine perdue.

Une main lave l'autre.

S'ils sont souvent présents à notre esprit, les bons préceptes vous seront aussi profitables que les bons exemples
Ce n'est pas parce que les choses sont difficiles que nous n'osons pas, c'est parce que nous n'osons pas qu'elles sont difficiles.

Celui qui cherche la sagesse est un sage, celui qui croit l'avoir trouvée est un fou.

Combien d'autres corps célestes, outre ces comètes, se meuvent en secret sans jamais se montrer aux yeux des hommes. Dieu n'a pas fait toutes les choses pour l'homme
Être esclave de soi est le plus pénible des esclavages.

Hâte-toi de bien vivre et songe que chaque jour est à lui seul une vie.

Il faut toute la vie pour apprendre à vivre.

Il n'est pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va.
L'homme est une chose abjecte et vile, s'il ne s'élève au-dessus de l'humanité.

La philosophie doit apprendre à vivre et non à faire des discours.

La véritable sagesse consiste à ne pas s'écarter de la nature, mais à mouler notre conduite sur ses lois et son modèle.

La vie heureuse, c'est donc celle qui est en accord avec sa propre nature.
La vie ressemble à un conte; ce qui importe, ce n'est pas sa longueur, mais sa valeur.

La vie, c'est une pièce de théâtre: ce qui compte ce n'est pas qu'elle soit longue mais qu'elle soit bien jouée.
Le souverain bien est l'harmonie de l'âme.

Nous sommes nés dans un royaume: obéir à la divinité, voilà la liberté.

Qu'est-ce qui peut manquer à l'homme qui s'est placé hors de tous les désirs? De quelle ressource extérieure peut avoir besoin celui qui a réuni en lui tous ses biens?
Si tu veux être aimé, aime.
Si tu veux être heureux - Etre un homme libre - Laisse les autres te mépriser.

Si tu veux te soumettre toutes choses, soumets-toi à la raison.

Tous mes biens sont avec moi.

Toute vertu est fondée sur la mesure.

Un vice conduit à un autre.

Nul [...] ne peut couler ses jours dans le bonheur qui ne considère que soi, qui tourne toutes choses à sa propre commodité. Vis pour autrui, si tu veux vivre pour toi.

Avec ton ami, tu dois aborder tous les sujets. Mais le premier sujet de tes réflexions, ce doit être ton ami lui-même.
Au maître : « Veux-tu bien réfléchir à ceci : celui que tu appelles ton esclave est né de la même semence, jouit du même ciel que toi, respire comme toi, vit comme toi, meurt comme toi. Tu peux le voir libre comme lui peut te voir esclave. »

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