vendredi 27 novembre 2009

La fatigue du guerrier

"Mon Dieu,
donnez-moi la sérénité d'accepter les choses que je ne peux changer, le courage de changer les choses que je peux, et la sagesse d'en connaître la différence".
Marc Aurèle

La fatigue du guerrier




"Pour arriver à l'initiation, il faut s'enfoncer au plus profond de soi."
Louis-Claude de Saint-Martin

Sentiments contradictoires, alternances d’agitation et de calme, impression de vide, de démoralisation suivie de soif d’entreprendre, de fatigues et d’excitations successives, je retrouve tous les critères d’un état de déstabilisation bien spécifique de l’initiation.
C’est là la marque d’une étape importante de l’initiation, qui est quelque chose de difficile à vivre, un peu comme la traversée d’une tempête, par intermittence.
Le contact avec le Soi (le je, ou l’âme, ou le moi supérieur, on l’appelle comme on veut) est une brulure purificatrice pour le Moi (l’ego, la personnalité, l’incarné). C’est une souffrance qui décape, qui met à nu, un grand nettoyage qui essore. L’initiation n’est ni confortable, ni facile à vivre, c’est un chemin bordé d’épines ; elle constitue un combat quotidien, la volonté de détruire pour reconstruire sur les valeurs sacrées libératoires pour l’être ; c’est un chemin sans retour qui nous oblige à toujours aller de l’avant.
Parfois, une impression de calme et de paix, comme si l’on était dans l’œil du cyclone où l’être peut se réfugier, de temps à autre, pour récupérer, se mettre à l’abri et faire le point ; car emporté par la tourmente, il n’a pas toujours la possibilité de savoir où il en est ; il est constamment pris par le système action-réaction de la dualité qui parasite sa personnalité en inhibant toute réponse aux questions primordiales :


« Qui je suis ? D’où je viens ? Où je vais ? ».
Il y a deux formes d’initiation :
la foi (voie mystique) et la connaissance (voie gnostique).
La première est fondée sur la croyance, c’est la voie indirecte qui consiste à s’en remettre à quelque chose qui nous dépasse ; c’est un acte d’adhésion et de soumission.
La seconde est fondée sur la connaissance, c’est la voie directe qui consiste à chercher, comprendre et vivre par soi-même ; c’est un acte de réalisation libre.
La notion de « guerrier de la lumière » concerne la voie de la connaissance, où l’être doit individuellement tout expérimenter par lui-même.
Ce sentier commence par la connaissance de soi ; et pour ce faire, il faut faire de sa vie un véritable champ de bataille, car la vérité sort de la confrontation des opposés. Il faut sortir de l’ombre pour trouver la lumière.


Tout chercheur de lumière, quand il entre dans la voie active et opérationnelle (à l’identique de la transmutation alchimique) se heurte immédiatement aux forces d’opposition. A partir de là il devient obligatoirement un « guerrier de la lumière » parce qu’il doit affronter ceux de l’ombre. Et cela tant que durera le temps de la dualité…
Tu deviens un « guerrier de la lumière » dés que tu es entré dans la voie initiatique opérationnelle, parce que tu es ipso facto dans le combat et tu sais au fond de toi que tu dois le mener même si, explicitement, tu ne connais pas, ou plus, les règles. Si je peux dire cela, c’est que mes guides me l’ont confirmé.
En complément, voici deux extraits de Paolo Coelho et René Guénon pour illustrer mon propos.

" Tout guerrier de la lumière a eu peur de s'engager dans le combat.
Tout guerrier de la lumière a trahi et menti par le passé.
Tout guerrier de la lumière a déjà perdu la foi en l'avenir.
Tout guerrier de la lumière a souffert pour des choses sans importance.
Tout guerrier de la lumière a douté d'être un guerrier de la lumière.
Tout guerrier de la lumière a manqué à ses obligations spirituelles.
Tout guerrier de la lumière a dit oui quand il voulait dire non.
Tout guerrier de la lumière a blessé quelqu'un qu'il aimait.
C'est pour cela qu'il est un guerrier de la lumière
Parce qu'il est passé par toutes ces expériences et n'a pas perdu l'espoir de devenir meilleur."

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« Tant que la connaissance n'est que par le mental, elle n'est qu'une simple connaissance par « reflet », comme celle des ombres que voient les prisonniers de la caverne symbolique de Platon, donc une connaissance indirecte et tout extérieure; passer de l'ombre à la réalité, saisie directement en elle-même, c'est proprement passer de l'extérieur à l’intérieur et aussi, au point de vue où nous nous plaçons plus particulièrement ici, de l'initiation virtuelle à l'initiation effective.

Ce passage implique la renonciation au mental, c'est-à-dire à toute faculté discursive qui est désormais devenue impuissante, puisqu'elle ne saurait franchir les limites qui lui sont imposées par sa nature même; l'intuition intellectuelle seule est au delà de ces limites, parce qu'elle n'appartient pas à l'ordre des facultés individuelles.

On peut, en employant le symbolisme traditionnel fondé sur les correspondances organiques, dire que le centre de la conscience doit être alors transféré du «cerveau » au « cœur »; pour ce transfert, toute « spéculation » et toute dialectique ne sauraient évidemment plus être d'aucun usage; et c'est à partir de là seulement qu'il est possible de parler véritablement d'initiation effective. »

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