mercredi 11 novembre 2009

Uppaluri Gopala KRISHNAMURTI


Uppaluri Gopala KRISHNAMURTI



LA PENSEE

- La pensée est une activité mentale et une production de sens.


En tant que production de sens, la pensée est la connaissance.

" nous n'avons aucune possibilité d'expérimenter ce que nous ne connaissons pas, et ce que vous expérimentez à l'aide de votre connaissance est stérile. "

" Vous ne pouvez en aucune façon vous séparer de cet organisme vivant, sauf au travers des concepts ou des idées qui vous ont été inculqués...La séparation ne se produit que lorsque la connaissance survient et me dit : ceci est un rideau blanc. "


"La sensation aussi est une pensée. Au moment où vous vous séparez de la brise, cette activité sensorielle est transportée dans le cadre de la connaissance que vous possédez déjà. "

Exemple pour la vision :

" Les stimuli sont transmis et enregistrés sous forme de points et de cônes...il n'y a pas de lien, de liant de pensée entre ces signes-là. Chacun a sa forme indépendante...Ce que j'essaie de dire que le cerveau fait, c'est de traduire ces perceptions sensorielles dans le cadre de la mémoire. "

" Reconnaissance et nomination ne font qu'un. "

" Ce que j'essaie de dire, c'est que la connaissance que vous avez de vous-même a créé le "vous" et vous apporte son aide pour expérimenter le "vous-même" en tant qu'entité. "

D'où vient cette connaissance, comment s'est-elle formée, développée pour chacun d'entre nous ? Elle ne peut venir que de l'intervention humaine extérieure, que cette intervention ait lieu pendant notre existence ou dans le passé de l'espèce humaine.

- Donc pensée égal conservatisme


Il s'agit évidemment d'un conservatisme global, de l'humanité et non d'un conservatisme individuel. Nous bougeons à l'intérieur de cette globalité.

" La pensée n'est pas l'instrument qui permet d'atteindre des buts autres que ceux qui sont prévus par la société ou la culture " puisque cette pensée est totalement conditionnée.

Nous prétendons trouver Dieu ou l'intemporel dans la culture ou la société.

" Si vous voulez réaliser un projet "spirituel" l'instrument dont vous vous servirez sera le même que s'il s'agit d'un projet matériel - c'est à dire la pensée " et son stock de réponses traditionnelles.

- Pas d'entité permanente telle qu'un penseur.

" Le sujet pensant n'existe pas. C'est l'objet qui crée le sujet; cela va à l'encontre de toute la pensée philosophique de l'Inde. Le sujet (ce point de focalisation) se forme et disparaît en réaction à ce qui se passe autour. C'est un simple phénomène physiologique qui peut être vérifié expérimentalement : s'il n'y a pas d'objet en face, il n'y a pas de sujet ici "

Il suffit de penser au sommeil.


Malheureusement, le sujet (ou soi-même) est devenu son propre objet. Il est partout du fait de l'objectif que l'on s'est donné.

" Il y a un sentiment confus, une aspiration à quelque chose de plus grand ; vous avez l'idée que vous pourriez être quelque chose d'autre, avoir une existence plus intéressante, vous voulez que votre vie ait un sens. Voilà ce que la société vous conditionne à désirer. Voilà pourquoi il y a cette inquiétude sourde, cette agitation.... Vous vous plaisez à toutes ces choses que vous utilisez pour échapper au soi-disant vide. Le fait d'y prendre plaisir est ce qui crée ce sentiment de vide en vous. Mais ces choses - ces machins, ces amusements - ne peuvent remplir ce vide qu'elles ont elles-mêmes créé. "


Ce vide n'existe pas. Il est la contrepartie d'un plein illusoire. Mais ce "vous" a maintenant une consistance mentale.

" C'est le mental qui a créé la cause et l'effet. Il se peut qu'il n'y ait absolument pas de cause; Tout événement est individuel et indépendant. Nous relions tous ces événements pour essayer de créer une histoire de notre vie. "

Nous en arrivons à nous prendre pour l'auteur de nos actions, pour l'auteur des transformations effectuées dans le monde, pour l'auteur de l'amélioration de soi-même.

" Le vous tel que vous vous expérimentez est votre identité. Avec l'aide de la mémoire, l'identité maintient sa continuité. Si elle n'était pas là vous ne savez pas ce qui arriverait.....Ce procédé de la pensée a mis des millions d'années à organiser sa survivance et est prêt à n'importe quoi pour maintenir sa continuité."

- Le penseur est l'enfant de la pensée et son souffre-douleur.

Le but de la pensée, c'est la mort. Le sens introduit par la pensée est figé et rationnel.

" C'est tellement simple. La structure complexe que vous utilisez (la pensée) est précisément incapable de cette simplicité. Voilà le vrai problème. ..La structure est si compliquée qu'il lui est impossible de considérer pour un instant que ça pourrait être simple. Alors on va comprendre plus tard, pas maintenant. Mais demain, ce sera la même chose. "


La pensée est analytique. Elle se subdivise à l'infini. Elle tend vers la complexité, elle s'en repaît.

" En toute occasion, vos actes sont destructeurs des intérêts fondamentaux de l'homme puisqu'ils sont issus de la pensée qui est une chose morte. Forcer la vie à s'adapter à vos idées mortes et à vos hypothèses est votre difficulté fondamentale. Tout ce que vous défendez, croyances, expériences et aspirations, est le produit de la pensée et la pensée est destructrice car elle n'est rien de plus qu'un mécanisme protecteur programmé pour servir ses intérêts à tout prix. "

- La conséquence de la pensée appliquée à soi est la souffrance :


" Tout acte volontaire quelle que soit sa direction est violence. Tout effort est violence. Tout ce que vous faites avec le concours de la pensée pour créer en vous un état de paix utilise la force et, par là même, est violence. Vous tentez d'imposer la paix par la violence. Yoga, méditations, prières, mantras sont des techniques violentes. L'organisme est très paisible. Vous n'avez rien à faire."

«Vous voulez savoir ce que vous êtes. Le problème est là. Vous n'avez aucun moyen de savoir, vous ne pouvez pas le savoir.....Ce que vous savez est toujours relié à ce que vous voulez être. Ce que vous voyez ici, en vous, est à l'opposé de ce que vous voudriez être, de ce que vous désirez être, de ce que vous devriez être. Qu'est-ce que vous voyez ici ?


Vous voulez être heureux, alors vous êtes misérable. Vouloir être heureux est la cause de votre misère. Ce que vous voyez ici est à l'opposé de votre but, votre désir d'être heureux, votre idée de bonheur. Vous voulez sentir le plaisir sans arrêt, voilà ce qui amène la souffrance."

"Vos problèmes se prolongent en raison des solutions fausses que vous avez inventées. Si les réponses ne sont pas données, les questions n'ont pas de raison d'être....Problèmes et solutions sont interdépendants. Du fait que vous vous servez de telle ou telle réponse pour en finir avec vos problèmes, ces problèmes subsistent. Les nombreuses solutions préconisées par les dévots, les psychologues, les politiciens ne sont pas vraiment des solutions. C'est évident. Si elles étaient légitimes il n'y aurait plus de problèmes."


Violence envers soi et envers les autres évidemment.

L'ILLUSION D'UN SOI

La connaissance de soi n'existe pas, le soi de cette connaissance n'est qu'une invention :

" Vous voulez savoir qui vous êtes. Le problème est là. Vous n'avez aucun moyen de savoir, vous ne pouvez pas le savoir.

" Vous croyez qu'il y a quelqu'un qui pense vos pensées, qui ressent vos sentiments, c'est une illusion. "


" Toutes les profondeurs psychologiques intérieures, aussi extraordinaires qu'elles puissent être, sont sans valeur parce que c'est la pensée qui les a créées et qu'elle en assure la continuité et le statu quo. "


« La soi-disant réalisation du soi est la découverte par vous-même et pour vous-même qu'il n'y a pas de soi à découvrir. Ce sera pour lui un choc violent : pourquoi diable ai-je gâché toute ma vie. »

Nous ne pouvons pas nous penser, être qui que ce soit de conscient sans nous appuyer sur les critères culturels transmis par la société. Et ces critères sont des idéaux :

« Puisque je suis dans l'inconnaissance et que je n'ai aucun moyen de me voir sinon par la connaissance acquise par la culture, la question d'un éventuel désir ne se pose pas du tout. La connaissance que vous avez de la liberté annule la possibilité même de libération. Quand vous cessez de vous regarder du point de vue de la connaissance acquise, le désir de libération disparaît de lui-même. »

« Oubliez la société idéale, l'être humain idéal. Contentez-vous de voir comment vous fonctionnez. C'est cela qui importe. Ce qui prévient la pleine floraison de notre organisme dans son unicité, c'est notre culture; Elle a situé l'erreur - l'homme idéal - avant l'homme. »

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