vendredi 3 avril 2009

Ainsi parlait A. Artaud


Antonin Artaud, de son vrai nom Antoine Marie Joseph Artaud, est un poète, romancier, acteur, dessinateur et dramaturge français, né à Marseille le 4 septembre 1896 et mort à Ivry-sur-Seine le 4 mars 1948.

Théoricien du théâtre et inventeur du concept du « théâtre de la cruauté » dans Le Théâtre et son double, Artaud aura tenté de transformer de fond en comble la littérature et le théâtre.

Souffrant de maux de tête chroniques depuis son adolescence, qu'il combattra par de constantes injections de médications diverses, la présence de la douleur influera sur ses relations comme sur sa création. Il sera interné en asile près de neuf années durant, subissant de fréquentes séries d'électrochocs.

Je n'ai jamais rien étudié, mais tout vécu et cela m'a appris quelque chose.

Je souffre que l'Esprit ne soit pas dans la vie et que la vie ne soit pas dans l'Esprit...


Qui n'a été terrifié par cette idée qu'il allait un jour oublier sa vie ?

Gérard de Nerval, Edgar Poe, Baudelaire, Lautréamont, Nietzsche, Arthur Rimbaud, ne sont pas mort de rage, de maladie, de désespoir ou de misère, ils sont morts parce qu'on a voulu les tuer.

Je sais bien que le plus petit élan d'amour vrai nous rapproche beaucoup plus de Dieu que toute la science que nous pouvons avoir de la création et de ses degrés.

Là où ça sent la merde ça sent l'être.

S'il est difficile de vivre, il devient de plus en plus impossible et inefficace de mourir.

Nous ne sommes pas libres. Et le ciel peut encore nous tomber sur la tête. Et le théâtre est fait pour nous apprendre tout cela.

La vérité de la vie est dans l'impulsivité de la matière. L'esprit de l'homme est malade au milieu des concepts.

Quand je lève les yeux vers vous on dirait que le monde tremble.

L'histoire des peuples est l'histoire de la trahison de l'unité.

Seuls l'homme et la femme qui peuvent se rejoindre au-dessus de toute sexualité sont forts.

Tout vrai langage est incompréhensible.

C'est par la peau qu'on fera rentrer la métaphysique dans les esprits.

Le monde en ébullition est enfer perpétuel, guerre sempiternelle jamais achevée pour vivre dans cet état de genèse, temps des hommes tous guerriers et héros.

L'obsession des femmes est vitale, elle correspond à un besoin de vertu.

La peau humaine des choses, le derme de la réalité, voilà avec quoi le cinéma joue d'abord.

Nous avons moins besoin d'adeptes actifs que d'adeptes bouleversés.

Le tricheur est celui qui corrige le sort, donc le réel : c'est un mystique en son genre.

Toute humanité veut vivre, mais elle ne veut pas payer le prix et ce prix est le prix de la mort.»

Le bien est voulu, il est le résultat d'un acte, le mal est permanent.

On gagne l'amour par la conscience d'abord, et par la force de l'amour après.

Le théâtre c'est en réalité la genèse de la création.

La médecine est née du mal, si elle n'est pas née de la maladie et si elle a, au contraire, provoqué et créé de toutes pièces le malade pour se donner une raison d'être.

Sans un élément de cruauté à la base de tout spectacle, le théâtre n'est pas possible.

Ce qui distingue les forfaits de la vie de ceux du théâtre, c'est que dans la vie on fait plus et on dit moins, et qu'au théâtre on parle beaucoup pour faire une toute petite chose.

Nul n’a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir en fait de l’enfer.

Il faut suivre la foule pour la diriger. Lui tout céder pour tout lui reprendre.

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