jeudi 23 avril 2009

"Pour les cycles, des cycles"



"Pour les cycles, des cycles"

PHILOSOPHIE - MYTHES – LEGENDES






VERS UNE VISION GLOBALE DU TEMPS


La Vie, sa manifestation et son évolution, s'écoulent dans un flot circulaire et répétitif. Cet aspect cyclique de la Nature (semblable à celui du jour et de la nuit, de l'éveil et du rêve, de la vie et de la mort) s'est peu à peu glissé dans notre vision étriquée et linéaire du Temps.

La notion de cycle va alors inspirer de nombreux mythes, mythes qui furent de leurs côtés inspirés par l'astronomie et le mouvement des astres. La distinction entre le passé et l'avenir va alors s'effacer pour laisser place à une vision plus globale du Temps, une vision de l'Éternel Retour pressenti par ces peuples anciens et contemporains.

TRADITIONS - RITES - COUTUMES

Depuis toujours, l'Homme vit au rythme des rites qui ponctuent les moments de la journée, rituel du matin au lever du soleil, rituel du repas, rituel qui accompagne le travail, rituel des cérémonies etc. Ce type de rituel est une célébration qui renvoie l’homme à l’Origine, telle qu’elle a été posée dans les mythes les plus anciens. Le rite effectue alors la répétition d’un acte sacré qui aurait été fait par les dieux à l’Origine. La répétition rituelle, vient alors renforcer le retour circulaire du temps. La tradition est fondée sur cette répétition des archétypes sacrés. Elle ignore le Temps dans ce qu’il comporte de changements...

L'ÉGYPTE ANCIENNE

L'idée d'une nature "cyclique" de l'Univers, du Temps, et de la Vie n'est pas nouvelle. On la retrouve dans des mythes anciens, issus de l'Égypte ancienne.

DISQUE SOLAIRE

Dans l'Égypte ancienne, le Soleil représentait l'élément central autour duquel tout s'organisait. Les Égyptiens se sont ainsi attachés à décrire la navigation diurne mais aussi nocturne du disque solaire. Chaque nuit, ce dernier devait en effet affronter des épreuves et vaincre des forces hostiles, avant de réapparaître sur sa barque le lendemain. Le mythe de l'éternel retour était né.

LES CRUES DU NIL

Le Nil a toujours été le siège d’un cycle d’inondations et de sécheresse. Les crues du Nil avaient lieu chaque année d'août à octobre avec une régularité qui donnait au fleuve égyptien une véritable autorité divine.

LA VIE / LA MORT

Tout dans l'Univers subit la loi de l'éternel retour. Tout est dans tout. Même au-delà de la mort on retrouve cette idée de cycle. La loi de Thot débute d'ailleurs par ces mots : « Tout est cycle », alors que les textes issus des sarcophages révèlent « Je recommence à vivre après ma mort. Je ressuscite après la mort » (V, 438).


LA RESPIRATION DE L'INFINI

HINDOUISME

Toute existence se retrouve inscrite dans le temps, tel un battement de cils dans la respiration de l’Infini. Un temps qui n'est lui-même qu'une simple "fluctuation" dans une Réalité Absolue et Intemporelle. Le Temps est alors perçu comme une grande spirale qui contiendrait elle-même d’autres petites spirales. Dans ce schéma fractal, où le Temps n'a ni commencement ou fin, se dessine une sorte de pulsation "rythmique et cyclique" de la Manifestation. Une Manifestation qui serait perçue comme un jeu de l’Absolu avec lui-même...


KALPA

Dans la religion hindoue, la création et la dissolution du cosmos ne se produisent pas une seule fois, mais se répètent inlassablement selon un rythme régulier. La durée d'existence d'un univers durerait un kalpa, ce qui équivaudrait à un "jour de Brahmâ".

YUGA

Notre Univers passerait quant à lui par 4 ères successives "yuga" et serait à jamais condamné à la régénération et à la destruction. La qualité de Vie connaît alors une détérioration progressive, d’une période cosmique à l’autre, jusqu’à notre ère : l’âge noir - le kali yuga. Cette dernière ère se terminera par le grand déluge universel, suivi d’un nouvel âge d’or, qui verra encore une fois la naissance de l’homme nouveau, issu de Manu.

LA REINCARNATION

L'idée générale de temps cyclique est probablement apparue pour la première fois dans la pensée hindoue.

LE SAMSARA

(HINDOUISME - BOUDDHISME)
Le Samsâra - "L'écoulement" - désigne la transmigration des âmes, le cycle des renaissances, dont le principal moteur est le karma. Les Hommes sont alors destinés à renaître perpétuellement jusqu'à ce qu'ils atteignent l'éveil, l'illumination. Dans cette conception de la Vie, la mort n’est qu'un simple passage d’une existence à une autre...

LA TRANSMIGRATION DES AMES

(CHEZ LES GRECS ANCIENS)
La doctrine de la transmigration des âmes était étroitement associée aux orphiques, et aux adeptes du philosophe et mathématicien Pythagore. Selon ses enseignements, l'âme, à peine sortie du corps, se retrouve comme en prison dans un autre corps. Elle est condamnée à se réincarner sans cesse à cause d'une souillure primitive. Le cycle des réincarnations est sans fin pour ceux qui ne sont pas initiés.

LE TEMPS DES PHILOSOPHES

PLATON -
« Le temps est l’image mobile de l’éternité » (Le Timée). Pour Platon, le Temps commence avec l’Univers créé. Le mouvement ordonné, circulaire, et régulier des astres en sont sa première manifestation.


LES STOÏCIENS –
Pour Zénon de Citium (fondateur de l'école stoïcienne), le Temps est illusoire. Sa véritable nature serait cyclique. Les philosophes stoïciens feront de cette notion une pièce essentielle de leur doctrine (synchronisation cycliques, les phénomènes liés au Retour, les rapports entre l'âme et les cycles...) Chrysippe, philosophe grec, perçoit le monde comme une respiration cosmique, animé d’un mouvement cyclique, oscillant entre son expansion et sa résorption, sa création et sa destruction « Enlever l’un, c’est enlever les deux ».


NIETZSCHE –
« Si le devenir est un vaste cycle, tout est également précieux, éternel, nécessaire. » Nietzsche offre une hypothèse cosmologique de L'Éternel Retour qui se distingue de toutes les anciennes conceptions cycliques de l'Univers (comme celles révélées par les textes brahmaniques). En effet, le philosophe allemand réfutera l'idée de "dette" ou celle de "faute" - concevant le "devenir cyclique" par delà le bien et le mal... Une conception qui selon lui devrait forger l'esprit du "surhumain".

« Et si un jour ou une nuit, un démon venait se glisser dans ta suprême solitude et te disait: cette existence, telle que tu la mènes et l'as menée jusqu'ici, il te faudra la recommencer et la recommencer sans cesse ; sans rien de nouveau, tout au contraire ! » (Le Gai Savoir)


LES ARCANES DU TAROT

Le Tarot est considéré comme la forme la plus ancienne des cartes à jouer. Ses origines sont malgré tout incertaines. Il fut néanmoins associé à la Torah juive, et la rota (roue de la fortune).

La 10ème carte du Tarot, La Roue de Fortune, revêt ici un symbolisme important. Pour la première fois, l'humain est entièrement absent des dessins, seules des créatures plus ou moins reconnaissables s'illustrent dans la mise en scène.

Cette illustration inhumaine, objet tournant s'élevant au-dessus d'un sol chair devient alors la représentation du temps. Temps illustré par trois mouvements : monter, régner, descendre, et divisible en trois parties : passé, présent, futur. Le temps, comme l'illustre si bien cette lame est un mouvement perpétuel, cyclique dans lequel les formes de vie (êtres sur la Roue) sont entraînées.

De plus, en numérologie, dix égale un (10 = 1 + 0 = 1). Cette carte représente donc bien la fin d'un cycle et le retour au début d'un autre.


... DESTRUCTIONS / CREATIONS ...

LES AZTEQUES - LES 4 SOLEILS

Les anciens Aztèques racontaient que 4 mondes, ou 4 soleils, ont précédé le nôtre et qu'ils furent détruits par des cataclysmes de grande ampleur. Les créations et destructions sont les conséquences d'une lutte cosmique pour le pouvoir entre deux adversaires divins : Tezcatlipoca (le Seigneur du Miroir Fumant) et à Quetzalcoatl (le Serpent à Plumes). Ces mondes imparfaits furent suivis par la création du cinquième Soleil qui est notre monde actuel. Notre "Soleil" est bien sûr lui aussi voué à la destruction…


LES INDIENS HOPIS - LES 4 MONDES

Le premier monde a été détruit par un feu dévastateur qui vint du ciel et de la Terre. Le deuxième monde a pris fin quand le globe terrestre a dévié de son axe et que tout fut recouvert de glace. Le troisième monde a été anéanti par un déluge universel. Le monde actuel est le quatrième. Son sort dépendra de la conduite, ou de la non-conduite de ses habitants en conformité avec les vues du Créateur. Un ancien hopi pense que notre monde sera anéanti par les flammes.


LES JUDEO-CHRETIENS - LA NOUVELLE CREATION

Avant que ce monde disparaisse, Dieu créa un ciel nouveau et une terre nouvelle. La nouvelle Jérusalem, symbole d'une nouvelle civilisation, descend du ciel sur la terre. Ce n'est pas nous qui allons au ciel, c'est le ciel qui vient sur la terre. " Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle - car le premier ciel et la première terre ont disparu, et de mer, il n’y en a plus." (21, 1)

« C’en est fait, me dit-il encore, « je suis l’ Alpha et l’ Oméga, le Principe et la Fin »

http://cosmobranche.free.fr/MythesCycles.htm




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