vendredi 31 octobre 2008


Communications

avec Kori (2)



Comment peut-on entrer en contact avec notre spiritualité sans passer par l’intellect ?

C’est le vrai et unique problème, mais il est de taille. En effet, l’intellect est au service de l’ego, c’est son outil d’investigation parfaitement efficace pour permettre à l’homme de vivre et s’adapter dans son environnement quotidien dans la matière.

L’esprit, quant à lui est ailleurs, puisqu’il est métaphysique et métapsychique ; il n’a donc pas de prise sur notre corps et n’a que peu ou pas de prise sur le moi qui nous régente en maître.

Et tout cela est tout à fait normal dans la mesure où l’avènement de l’esprit, et sa prise de pouvoir, provoque immédiatement la mise sous tutelle du moi, seul maître à bord tant que l’esprit ne l’a pas investi. C’est ce que l’on retrouve dans tout processus initiatique, sous la forme imagée où le vieil homme doit périr pour donner naissance au nouvel être.

C’est ce que l’on retrouve dans les messages christiques, symboliquement :
« Mon royaume n’est pas de ce monde » (Jésus) et « Il faut que tu croisses et que je disparaisse » (Le Baptiste). Souvenez-vous : l’un baptisait d’eau et l’autre en esprit.

Comment alors accéder à l’esprit et se libérer du carcan qui nous emprisonne ?

En fait, il y a deux voies différentes, l’une qui se réalise par la croyance, la religion, c’est le mysticisme ; l’autre qui procède de la connaissance, du contact avec, c’est la gnose.

Toute religion révélée demande à ses adeptes de croire en ses enseignements, qui seuls sont libératoires et salvateurs. Le mysticisme est une voie collective, grégaire, qui a besoin d’un berger pour guider l’adepte, à coup de sentences et d’interdits, de miracle et de damnation.
Toute religion est limitation, parce que temporelle et sociale ; elle privilégie son appareil qui en vit aux dépens des croyants qui n’ont que le droit de se taire et se soumettre, en espérant des lendemains meilleurs, ailleurs et plus tard.

La gnose, pour sa part, constitue une démarche volontaire et individuelle, de transformation intérieure ; il s’agit de réaliser en l’être une auto construction spirituelle qui provoque une renaissance en soi, une libération de soi-même par soi-même.

Dans le contexte religieux, tout l’avenir de l’homme se joue sur une vie ; si elle est bonne, il gagne le paradis, si elle est mauvaise, il est précipité aux enfers ; entre les deux, il fait du purgatoire…

Dans le contexte gnostique, l’homme a des milliers d’incarnations pour faire des expériences qui lui permettent d’évoluer positivement et à terme de se libérer de la chair et de la matière ; nous sommes dans le monde de la réincarnation et du très long terme.

La clé du mystère, l’avènement de l’esprit :

« Tout vient à point à qui sait attendre » dit le sage. Et c’est bien ainsi que procède l’esprit. Il ne sert à rien de vouloir y avoir accès tant que l’être ne l’a pas mérité au vu de ses nombreuses incarnations ayant favorisé son évolution spirituelle. Et tout d’un coup, à son heure, l’esprit investira l’être initié parce qu’il sera fin prêt pour le grand voyage.

Il ne sert à rien de vouloir brûler les étapes ; il faut construire le temple de l’esprit méticuleusement et parfaitement pour pouvoir l’y accueillir. C’est déjà ce qui se pratiquait dans les écoles des mystères, dans la haute antiquité et dans les sociétés secrètes du temps où elles étaient opératives et par là libératoires. Mais quelque chose a changé depuis lors : alors que ces initiations étaient obligatoirement effectuées en groupe hiérarchisé, aujourd’hui l’initiation authentique est singulière et individuelle. L’être a seul en lui la clé qui lui ouvrira les portes, et c’est bien là que se cache le véritable message christique, déformé et récupéré par les églises extérieures à des fins de pouvoir et d’ambition temporels.

L’être esprit s’éveillera en tout homme, c’est une question de temps et de volonté.
Mais il est vrai que la porte d’entrée est étroite et que s’il a beaucoup d’appelés, il y a peu d’élus.

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