samedi 25 octobre 2008



Rentre en toi-même
et deviens
ce que tu es.



L’ésotérisme, c’est « le chemin mystérieux qui va vers l’intérieur », selon les mots du poète romantique allemand Novalis.

La destinée véritable de l’être humain correspond à son identification réelle à sa propre essence : « deviens ce que tu es » – ce qui suppose qu’à présent nous ne le sommes pas, et donc que l’homme actuel « se tient en dehors » de son essence, ce qui est précisément le sens du mot « ex-istence » (de ex-sistere : se tenir hors de).

Quand on a pris conscience de ce décalage par rapport à soi-même, on est entré en recherche, en soi-même, pour comprendre et retrouver le lien existant entre notre personnalité, qui correspond à notre être incarné dans la matière (le Moi) et notre âme, représentant notre entité spirituelle originelle (le Soi).

Cette réalisation, qui consiste dans la prise de conscience effective de la réalité de l’Esprit, n’est donc possible que par le biais d’un travail sur soi-même qui va consister à établir un rapport entre le Moi et le Soi. Pour Guénon, en dehors du rattachement réel à une religion authentique et de la réception d’un rite relevant de la tradition primordiale, il n’est possible d’obtenir aucun résultat proprement spirituel, c’est-à-dire dépassant le niveau humain.
Pour ma part, je ne le suis pas dans cette approche dans la mesure où il m’apparaît de façon irréfutable qu’aucune organisation ésotérique ou initiatique, à l’heure actuelle, ne peut se prévaloir d’une légitime transmission de cette tradition primordiale, seule habilitée à délivrer une initiation spirituelle authentique au disciple. La tradition s’est perdue dans les méandres opaques de la densité de la matière et de la chute correspondante de l’homme.

De plus, l’initiation qui était le fruit d’un travail collectif depuis l’époque antique des Mystères jusqu’à la fin des loges opératives est dés lors devenue une initiation personnelle. C’est seul désormais, face à soi-même, qu’on peut avancer sur le chemin libératoire. Ce parcours s’inscrit pleinement, par ailleurs, dans l’enseignement gnostique qui préconise la présence de l’Esprit en nous et la nécessité de le retrouver pleinement pour se réaliser spirituellement. On peut ajouter que ceci correspond aux vrais enseignements de maître Jésus, avant qu’ils ne soient récupérés et déformés par l’église pour établir sa puissance temporelle, au détriment de l’esprit. Depuis, les églises sont vides et leurs serviteurs sont des usurpateurs.

Donc, la difficulté consiste à trouver le moyen d’établir le contact entre le Moi et le Soi, en sachant qu’aucun recours à quelque organisation humaine que ce soit ne peut nous apporter une aide efficace. La seule solution réside en nous. Mais comment faire pour réussir cette opération et par où commencer ?

Quand on est seul perdu dans l’obscurité, seule une flamme peut nous apporter la lumière capable de nous guider sur la direction à adopter. Il nous faut donc trouver cette flamme et l’allumer en nous. Il va de soi que tout seul cette démarche est vaine et nous restons enfermés dans une impasse. La seule solution consiste à appeler à nous des « porteurs de torche » et ce sont nos guides spirituels qui sont là pour jouer ce rôle, à la seule condition qu’on le leur demande. En effet, au nom du libre arbitre, ils ne peuvent intervenir dans nos affaires qu’à la seule et unique condition que nous le leur demandions.

Les Guides de Lumière que chaque personne a avec elle pendant toute son incarnation, qu'elle en soit consciente ou pas, sont de véritables émanations de la Conscience Divine et Primordiale. De nature imperceptible, ils sont là pour canaliser la Lumière dans notre réalité afin de nous guider, à la juste vitesse et selon le juste Plan vers le but dont nous parlions plus haut. Cependant, ces guides ne sont quand même pas là pour faire le travail à notre place, et nous devons demander à être assistés et non remplacés ; c’est à nous qu’il appartient de faire les démarches nécessaires à l’établissement d’un contact conscient et régulier avec eux, et dans un deuxième temps, à mettre en application les conseils et directives qu’ils nous transmettent.
Il faut un protocole spécial, communiqué seulement à ceux qui sont prêts à le recevoir et qui constitue un véritable rite initiatique, au sens opératif et non spéculatif du terme (de initium = commencement), parce qu’il inaugure le début de la voie spirituelle et qu’il confère le germe de la déification de l’être humain. La mise en œuvre de cette voie spirituelle nécessite l’usage de techniques appropriées, qui constituent la méthode proprement dite, par opposition à la doctrine.


« Tous les efforts hostiles se briseront finalement contre la seule force de la vérité, comme les nuages se dissipent devant le soleil, même s’ils sont parvenus à l’obscurcir momentanément à nos regards. L’action destructrice du temps ne laisse subsister que ce qui est supérieur au temps : elle dévorera tous ceux qui ont borné leur horizon au monde du changement et placé toute réalité dans le devenir, ceux qui ont fait une religion du contingent et du transitoire, car « celui qui sacrifie à un dieu deviendra la nourriture de ce dieu » ; mais que pourrait-elle contre ceux qui portent en eux-mêmes la conscience de l’éternité ? »

René Guénon


« A l’égard de mon itinéraire, je me pose la question : quel fut mon initiateur, mon véritable maître spirituel ?
Je réponds sans la moindre hésitation : la solitude.
Elle est un abîme ! Une profondeur ! Une béance !
Dès ma jeunesse, j’ai perçu son appel. Et j’ai été séduite. Depuis, je n’ai jamais regretté l’union de nos amours. »

Marie-Madeleine Davy

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