lundi 6 octobre 2008

Je marche donc je suis


ITER

« Tu ne fais pas le chemin,
c’est le chemin qui te fait. »


Avez-vous remarqué tout ce que révèle l’exercice de la marche à l’être humain ?

Du plaisir de la balade au sens de l’effort de la randonnée, de la découverte des paysages à la profusion des couleurs et des odeurs, de l’immersion dans la nature à la connaissance intérieure de soi-même, la marche provoque un sentiment de bien être et de libération qui génère une euphorie calme et sereine, à l’image de son rythme paisible et régulier.

La marche est magique dans la mesure où elle modifie notre perception habituelle de l’espace et du temps, nous libère ne nos contraintes et pressions quotidiennes et nous révèle à nous même dans toute l’authenticité de notre intimité. On ne triche pas quand on marche, on ne joue pas un rôle social ou professionnel, on est soi-même, en prise avec l’instinct naturel ancestral, notre véritable moteur vital. En redécouvrant le goût des plaisirs simples, on redevient soi-même tout simplement, ce que l’on avait oublié d’être.


Marcher, c’est s’échapper, c’est échapper à soi même, à ses problèmes quotidiens et au foisonnement du mental qui nous abreuve d’images régulièrement. Marcher, c’est se retrouver seul avec soi-même, en ayant accès aux profondeurs de l’être. Et plus la marche dure, plus la fatigue grandit, et plus la perception de soi gagne en acuité. Car la fatigue douce de la marche a pour effet naturel de neutraliser le mental en provoquant comme un état second correspondant au ressenti de la méditation. Au-delà des bienfaits physiques et psychologiques, marcher contribue à améliorer son équilibre global en apportant un sentiment de bien-être et de sérénité bien particulier dû au recul qu’il provoque par rapport à soi. Cette auto distanciation s’accentue plus le temps de marche s’allonge ; c’est ainsi qu’une marche de plusieurs jours suivis équivaut à un véritable essorage de la personnalité et développe une lucidité exacerbée vis-à-vis de la connaissance intérieure. C’est alors que la marche s’apparente à une conduite magique permettant d’échapper aux contraintes de la réalité en prenant conscience de son être profond.

En favorisant la communion avec le paysage et l’immersion dans la nature, la marche initie un retour inconscient à nos racines historiques. Le marcheur retrouve des sensations ou des souvenirs depuis longtemps disparus : couleurs, odeurs, bruits et silence, paysages changeants et diversité des ambiances. C’est en stimulant les sens que le marcheur neutralise l’exercice mental et développe le méditatif.

Tout se passe comme si le chemin était le révélateur de l’être humain authentique endormi dans l’homme.

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