mercredi 8 octobre 2008

Ainsi parlait Charles Péguy

Charles Péguy, né le 7 janvier 1873 à Orléans (Loiret), mort le 5 septembre 1914 à Villeroy (Seine-et-Marne) était un écrivain, poète et essayiste français.
Militant socialiste et dreyfusard, il revient au catholicisme en 1908 ; il fait paraître les Cahiers de la Quinzaine de 1900 à sa mort. Son œuvre comprend des recueils poétiques en vers libres (Le Porche du Mystère de la deuxième vertu, 1912) et en vers réguliers (La Tapisserie de Notre-Dame, 1913) d'inspiration mystique, des essais où il exprime ses préoccupations sociales et son rejet de la modernité (L'Argent, 1913), mais aussi des pièces de théâtre, notamment sur Jeanne d'Arc, un personnage historique auquel il reste toute sa vie profondément attaché.



L’amour ne disparaît
jamais

La mort n'est rien : je suis seulement dans la pièce d'à côté.
Je suis moi, vous êtes vous.
Ce que j'étais pour vous, je le resterai toujours.
Donnez-moi le prénom que vous m'avez toujours donné.
Parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
N'employez pas un ton différent.
Ne prenez pas un ton solennel ou triste.
Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
Priez, souriez, pensez à moi.
Que mon prénom soit prononcé à la maison,
Comme il l'a toujours été.
Le fil n'est pas coupé.
Pourquoi serais-je hors de votre pensée
Simplement parce que je suis hors de votre vue ?
Je vous attends.
Je ne suis pas loin,
Juste de l'autre côté du chemin.


Chanoine Henry Scott Holland (1847-1918),
traduit et adapté par Charles Péguy (1873-1914)

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