lundi 6 octobre 2008


Vita nuova

Quand tout a commencé, il y a plus de trente ans, je ne savais pas du tout comment cela finirait. A vrai dire, je ne savais même pas ce qui venait de débuter.

C’était pendant la tiédeur calme et engourdissante de l’ensommeillement.
Les yeux mi-clos, le souffle lent et régulier, je sentais l’apaisement me gagner et le lâcher prise s’installer. C’est alors que, sur l’écran noir de mes paupières, je perçus un éclair de lumière, cru et rapide, à l’identique d’un flash, qui eut pour effet de capter mon attention. Ma vision intérieure scrutait le noir intense quand apparurent deux visages, penchés sur moi et qui me regardaient, sans bouger, immobiles, solennels et hiératiques. Avant même de pouvoir me fixer sur eux et comprendre ce qui se passait, je perçus, intuitivement, que leur présence n’était pas hostile; je ressentis même un sentiment de bienveillance qui éloigna de moi toute crainte, toute crispation.

Impassibles, ils continuaient de me regarder. Deux visages d’hommes, jeunes, figés, à la peau cuivrée, aux cheveux noirs et lisses, mi-longs, qui encadraient des traits fins et réguliers. Cette apparition, insolite et colorée, subite et inattendue, aurait dû me surprendre ou m’étonner; il n’en fût rien et bien que ne les connaissant pas, quelque chose au fond de moi me suggérait que je devais les reconnaître pour les avoir, ailleurs et autrefois, connus. Dans le même temps, je sus que j’étais en présence de deux prêtres atlantes, venus me prévenir que le temps des retrouvailles était maintenant venu. Le calme olympien dont je faisais preuve devant cet évènement qui dépassait mon entendement me confirma qu’il s’agissait bien d’un phénomène surnaturel qui constituait ma première expérience de ce type et qui devait avoir une signification bien précise qui, à ce moment-là, m’échappait totalement. La vision persista un temps suffisant pour me permettre de la mémoriser puis les deux visages disparurent comme ils étaient venus. Je trouvais le sommeil, immédiatement après, sans même avoir le temps de m’interroger sur ce qui venait de m’arriver. Une nouvelle vie commençait pour moi…

Ma seule certitude était la réalité de ma perception; je ne dormais pas, donc je ne rêvais pas et j’étais convaincu que ce n’était pas une hallucination. Par conséquent, ce que je venais de voir existait et je devais maintenant tenter de saisir la signification de cette vision. Le lendemain matin, dés le réveil, une idée me traversa l’esprit, avec insistance: « Le temps est venu, le dormeur doit se réveiller. »

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