vendredi 30 janvier 2009

Ainsi parlait Giordano Bruno


Giordano Bruno, né à Nola en 1548, mort à Rome le 17 février 1600, est un philosophe et théologien italien. Sur la base des travaux de Nicolas Copernic et Nicolas de Cues, il démontre, de manière philosophique, la pertinence d'un univers infini, peuplé d'une quantité innombrable de mondes identiques au nôtre. Accusé d'hérésie par l'Inquisition, notamment pour ses écrits jugés blasphématoires et son intérêt pour la magie, il est condamné à être brûlé vif au terme de huit années de procès.
Giordano Bruno s'était fait un système de panthéisme fort analogue à celui qu'enseigna Spinoza : il soutenait que Dieu est la substance et la vie de toutes choses (natura naturans), et que l'univers est un animal immense dont Dieu est l'âme. II mêlait à ce système des idées pythagoriciennes; il accordait en outre une grande importance à l'alchimie. On le mentionne aussi très souvent aujourd'hui pour son adhésion au système de Copernic (il a été sans doute l'un des premiers à comprendre, qu'il ne pouvait être rendu acceptable sans une révision profonde de la physique, et par l'introduction de quelque chose d'encore mal cerné, mais qui allait devenir le concept moderne de force), et pour sa doctrine de la pluralité des mondes habités, qui reposait sur des réflexions bien moins moins originales et profondes. L'univers, expliquait-il, à la suite de nombreux autres Médiévaux, est infini et contient une infinité de mondes invisibles et habités. Ils sont dotés, comme la Terre - comme chaque minéral et animal -, d'une âme.

« Vous portez contre moi une sentence avec peut-être plus de crainte que moi qui la reçois. »

« Il y a dans cet espace des corps innombrables comme notre terre, et d'autres terres, notre soleil et d'autres soleils qui, dans cet espace infini, exécutent tous des révolutions de dimensions déterminées et finies autour de leurs propres centres. »

« Pourquoi, sont-ils si peu nombreux à comprendre et appréhender le pouvoir intérieur ? Celui qui est en lui-même voit toutes choses, est toutes choses. »

« De tout mon être anéanti et consumé, il ne surgit qu’un feu sombre et noir dont la fumeuse colonne offusque ce qu’elle voudrait magnifier et ne sait, hélas, qu'avilir. »

«La foule des aveugles ne vaut pas un seul voyant, non plus que la foule des sots ne peut égaler un sage.»

«Dieu est en chaque homme plus intérieur à lui-même que lui-même ne peut l'être.»
Nous sommes plus vieux que nos ancêtres; notre carrière est plus longue que la leur, au moins en ce qui concerne certains jugements, comme c'est le cas dans le propos que nous discutons.
Il ne se peut pas que le jugement d'Eudoxe, vivant peu de temps après la renaissante astronomie, ressuscitée peut-être avec lui, ait été aussi avancé que celui de Callippe qui a vécu trente ans plus tord et qui pouvait, au cours des année ajouter des observations à d'autres observations. Pour la même raison, Hipparque devait en savoir plus que Callippe, puisqu'il a connu le développement (astronomique) qui s'est opéré pendant cent quatre-vingt-seize ans, depuis la mort d'Alexandre. (De même) Ménélaüs, géomètre romain, qui a étudié les divers mouvements (des astres) quatre cent soixante-deux ans après la mort d'Alexandre, devait normalement posséder plus d'Informations qu'Hipparque. Plus (encore) en devait savoir Mahomet Haracens mille deux cent deux ans après sa mort.

Davantage, enfin, en a vu Copernic, presque notre contemporain, lui qui a vécu) mille huit cent quarante-neuf ans après la même date. Mais que certains, vivant à ses côtés, ou que la multitude des hommes actuels, n'aient pas été plus attentifs que ceux qui les ont précédés et n'aient pas eu plus de pénétration, cela provient de ce que les premiers ne vécurent pas et les seconds ne vivent pas les années pensées par d'autres hommes; et ce qui est pire, les uns et les autres ont vécu, comme s'ils étalent des morts, le temps qui leur était dévolu.
« Le Banquet des cendres » (1584)

« Le Christ ? Un séducteur.
La virginité de Marie ? Une aberration.
La messe ? Un blasphème.
La bible ? Un tissu de mensonges.
Les théologiens ? Des pédants qui ‘‘froncent le sourcil’’ pour se donner l'air important.
Les philosophes ? Des pédagogues ignorants aveuglés par le culte des idéologies, (…) tous des ‘‘ânes bâtés’’ qui passent leur vie à gâcher tous les arguments qui leur viennent aux lèvres (…) pendant que lui, ‘‘intrépide chevalier errant du Savoir’’, part en guerre contre les fausses
certitudes…
Non, les femmes ne sont pas moins intelligentes que les hommes. Non, les gens d'église ne devraient pas jouir de si grands biens mais se contenter d'un peu de bouillon ; non, les Espagnols n'ont pas bien fait de découvrir l'Amérique, car ils ont violé la vie d'autrui. »

« C'est donc vers l'air que je déploie mes ailes confiantes. Ne craignant nul obstacle, ni de cristal, ni de verre, je fends les cieux, et m'érige à l'infini. Et tandis que de ce globe je m'élève vers d'autres cieux et pénètre au-delà par le champ éthéré, je laisse derrière moi ce que d'autres voient de loin ».

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