lundi 5 janvier 2009

Communications avec Kori (9)


Leçon de chose
ou leçon de morale ?

L’important, c’est la concentration qu’on doit s’accorder dans les actes prétendument ordinaires de notre vie quotidienne. Il ne faut pas fonctionner selon la routine, en mettant en place des mécanismes réflexes qui nous dispensent d’être présents à nous-mêmes. Etre absent à soi-même équivaut à se fuir ; or, nous sommes là pour nous affronter à nous-mêmes et à tout ce qui nous entoure. Et c’est de cette confrontation que naît et se développe notre évolution.

Prenons un exemple : Quel intérêt peut-il bien y avoir à être conscient de soi lorsqu’on fait le ménage ? A priori, c’est sûr, aucun. Pourtant si je fais le ménage, c’est que j’obéis à des règles d’hygiène qui correspondent à un respect de ce que je nettoie, et au-delà à un respect de moi-même qui suis appelé à évoluer dans le cadre de ce que je nettoie. En être conscient, c’est célébrer la vie et rendre hommage aux forces qui nous accompagnent. C’est reconnaître aux lieux, aux objets qui nous accompagnent une présence, un esprit qui participent du notre. Tout acte posé sciemment nous enrichit en ajoutant de l’expérience et du respect à notre chemin de vie ; il nous permet de comprendre le sens caché ou de retrouver la signification perdue de notre vie sur terre.

Il faut faire les choses, en sachant qu’on les fait et en prenant le temps de les faire ; c’est à ce prix que les choses existent et contribuent à enrichir notre personnalité. Je veux dire par là qu’il ne faut pas bâcler certaines tâches, que l’on méprise parce qu’on refuse de leur accorder la moindre importance significative. Mépriser ce que l’on fait contribue à se mépriser soi-même et par là à abdiquer notre noblesse de sujet agissant. N’oublie jamais que ton corps est le temple de l’esprit et que tu dois le respecter à l’identique. De ce fait, manger, boire, dormir, se laver et se consacrer à tous les actes nécessaires au bon entretien du corps, ainsi qu’aux activités annexes qui en découlent, sont aussi importants que méditer et prier.

Par contre, il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse, qui relève de la manie ou de la phobie. Les ablutions rituelles répondent à un besoin naturel qui a été déformé par un dogme et qui en sacralisant le geste veulent purifier l’esprit ; on s’approche de la magie religieuse. Les personnes qui se lavent plusieurs fois par jour, pour échapper à l’avilissement du corps, obéissent à un comportement phobique révélateur d’un grave déséquilibre, mental ou psychique.

Ne pas accomplir les actes ordinaires de la vie équivaut à une déchéance de l’être ; c’est le cas des clochards et vagabonds qui se fuient eux-mêmes et abdiquent leur responsabilité d’êtres spirituels.
Faire les actes de la vie ordinaire sans intérêt est un manquement au devoir de respect et de reconnaissance que tout être créé, et individualisé, doit à son créateur ; fainéant ou incroyant, le résultat est le même et l’esprit se perd à force de ne pas être.

Leçon de chose ou leçon de morale ?
Les deux à la fois, car l’esprit est en tout, dans l’arbre et ses racines, ses feuilles, ses fleurs et ses fruits. L’esprit est partout présent dans tout ce qui existe, à condition de savoir le reconnaître pour profiter de son souffle vivificateur.

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