mercredi 7 janvier 2009

Ainsi parlait Nicholas Roerich





Nicholas Roerich (9 octobre 1874 - 13 décembre 1947), aussi connu sous le nom de Nikolai Konstantinovich Rerikh, était un peintre russe. Il fut le père du tibétologue George Roerich (alias Yuri Roerich) et de l'artiste Svetoslav Roerich. Nicholas et sa femme Helena Roerich furent les cofondateurs de l'Agni Yoga Society.
Né à Saint-Pétersbourg, il voyage autour du monde jusqu'à sa mort à Naggar, Vallée du Kulu au Panjâb, en Inde. Après des études de droit, il s'intéresse à la littérature, à la philosophie, à l'archéologie et tout spécialement à l'Art. Il participe également au début de l'aventure des Ballets russes.
Il visite pour la première fois New York en 1920. Après avoir visité les États-Unis, sa femme et lui s'établissent dans la ville, fondant le Master Institute of the United States. Après avoir quitté New York, Roerich visite l'Asie, s'installant en Inde en 1929 où il fonde un centre de recherche archéologique, The Himalayan Research Institute.
En 1929, Nicholas Roerich est nommé Prix Nobel de la paix par l'Université de Paris (il recevra une seconde nomination en 1935). Son intérêt pour la paix l'amène à sa création de la Pax Cultura, la "Croix-Rouge" de l'art et de la culture. Son œuvre dans ce domaine amène les États-Unis et les vingt autres membres de l'Union Pan-américaine à signer le Pacte Roerich, le 15 avril 1935.

Le Pacte Roerich est un instrument international protégeant la propriété culturelle.
Ce traité est symbolisé par la Bannière de la Paix, trois points entourés d’un cercle : l’Art, la Science et la Religion (ou la philosophie) représentant la totalité de la Culture. Ce Traité aboutira en 1954 à la Convention Internationale de LA HAYE sur la protection des biens culturels en cas de conflits armés. La France a ratifié cette convention le 7 Juin 1957.

« Où il y a Paix, il y a Culture ; où il y a Culture, il y a Paix. »

Nicolas Roerich, instigateur de la "Bannière de la Paix"
La Bannière de la paix se présente en la forme de trois cercles inclus dans un plus grand cercle. L'ensemble est de couleur rouge profond pour symboliser la couleur de sang humain, qui est la même pour tous les peuples.
Le cercle supérieur représente la spiritualité et la philosophie et englobe la vérité de toutes les religions, que nous pouvons tous unir indépendamment de nos croyances distinctes.
Les deux cercles inférieurs représentent l'art et la science.
Le cercle extérieur représente l'unité de la culture, de l'art et de la science comme valeurs universelles.
De même que la Croix-Rouge symbolise la protection hospitalière, la Bannière de Paix a été conçue comme symbole de la protection de la culture et des biens culturels.


"La Culture est la vénération de la Lumière ; la Culture est l'amour de l'Humanité ; la Culture est l'unité de la Vie et de la Beauté ; la Culture est la synthèse des réalisations qui élèvent et inspirent... La condamnation, le dénigrement, la destruction et toutes les autres caractéristiques de l'ignorance ne conviennent pas à la Culture. Par l'étude, l'estime et l'admiration, nous pouvons devenir de réels coopérateurs de l'Évolution, et c'est de la Lumière que peut émerger la vraie Connaissance. Cette Connaissance véritable est basée sur la tolérance réelle ; de cette tolérance réelle vient la compréhension absolue ; de la compréhension absolue naît l'enthousiasme pour la Paix, qui éclaire et purifie. Ainsi, la Culture et la Paix rendent l'homme véritablement invincible car, se rendant compte de toutes les conditions spirituelles qui leur sont nécessaires et indispensables, il devient tolérant et capable de tout embrasser".

« Dans la Beauté nous sommes unis,
Par la Beauté nous prions,
Avec la Beauté nous conquérons. »

« Les étoiles manifestent une évolution nouvelle. À nouveau, le Feu Cosmique se rapproche de la Terre. À nouveau, l'humanité sera soumise à l'épreuve. Mais comme la Lumière dévore l'obscurité, ainsi les œuvres du Malin seront consumées et détruites. Et le Maître Radieux de la Nouvelle Ère manifestera à tous Sa splendeur. »

« L'art unifiera l'humanité entière. L'art est un, indivisible. L'art porte de nombreuses branches; pourtant, toutes sont une. L’art est la manifestation de la synthèse qui va se produire. L’art est pour cette raison créé pour tout le monde. Tous doivent avoir le goût de l’art véritable : le portail de la source sacrée doit être grand ouvert à tous, et la lumière de l’art doit influencer d’innombrables cœurs avec un amour neuf. »

« Sachez que la vie de l’esprit n’est pas le privilège de l’ermite. Elle peut être obtenue ici parmi nous… et la conscience de la vie de l’âme doit ouvrir pour vous des possibilités nouvelles et quotidiennes pour la création… souvenez-vous que le temps est maintenant venu d’harmoniser nos centres. Cela va devenir de la plus grande importance. »

« Quarante années, c’est bien long. Durant un si long voyage, rencontrant bien des tempêtes et des dangers extérieurs, ensemble nous avons vaincu tous les obstacles. Et les obstacles sont devenus des possibilités.

Mes livres portent la dédicace suivante : ‘’À Elena, mon épouse, mon amie, ma compagne de voyage, mon inspiratrice !’’ Chacun de ces rôles a été éprouvé dans le feu de la vie. Et à Saint-Pétersbourg, en Scandinavie, en Angleterre, en Amérique et dans toute l’Asie nous avons travaillé, étudié, élargi nos consciences. Ensemble nous avons créé, et ce n’est pas sans raison que l’on dit que cette œuvre devrait être attribuée à deux auteurs : un auteur masculin et un auteur féminin. »

Nicolas Roërich a résidé durant les dix sept dernières années de sa vie dans la Vallée de Kullu. Il y a fondé l'Institut « Urusvati » (mot sanskrit signifiant " Lumière de l'Etoile du matin"), dans le but d'approfondir les découvertes botaniques, thérapeutiques, linguistiques, archéologiques et historiques de l'expédition en Asie Centrale.
Il meurt le 13 décembre 1947 à l'Hôpital de Naggar. Deux jours plus tard son corps fut incinéré dans sa propriété de Kulu qui fut plus tard recouvert d'une pierre à l'emplacement même de la crémation faisant face au puissant Himalaya.
L'inscription suivante y est gravée: "corps de Maharishi Nicolas Roërich, grand ami de l'Inde". Un an plus tard, le Président Nehru lui rendit hommage en inaugurant l'ouverture d'une exposition commémorative à Delhi.

Dans son étude Flowers of Morya: the Theme of Spiritual Pilgrimage in the Poetry of Nicholas Roerich, Irina Corten écrit: «Au cœur des croyances de Roerich réside le concept hindou d’un univers sans début ni fin, d’un univers qui se manifeste dans la création et dissolution de formes matérielles en un cycle constamment renouvelé, créé par la pulsation de l’énergie divine. Sur le plan humain, cela signifie l’essor et la chute de civilisations, et, sur le plan individuel, la réincarnation d’une âme...»

Rappelons les vers de Roerich dans son poème À propos de l’Éternel :

« Frère, abandonnons tout ce qui change rapidement.
Autrement nous n’aurons pas le temps de réfléchir à ce qui reste inchangé pour tous.
À l’éternel. »

2 commentaires:

  1. Nicolas Roerich ne reçut pas le Prix Nobel de la Paix. Il fut proposé pour cette distinction par l'Université de Paris. Il aurait bien évidemment mérité ce prix.

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