Guérir l'esprit,
déclencher l'éveil spirituel
par Richard Moss
QUESTION 1 : Dans votre livre, vous dites que pour travailler à la guérison, il faut développer une intention aimante. Comment cela se produit-il ?
RICHARD MOSS : La clé pour travailler comme guérisseur, ou pour œuvrer à sa propre guérison, est d'être capable de s'ouvrir à une vision plus large de la vie dans sa totalité. La maladie nous rend craintifs, nous nous contractons, nous nous sentons plus isolés. Ce sentiment de séparation nous affaiblit, notre niveau d'énergie baisse et nous avons moins de force de vie pour asseoir notre état de santé naturel. Le fait de se sentir relié à quelque chose de plus grand et de plus complet (que le soi séparé), ne serait-ce que pour un instant, peut être une profonde source de guérison. Nous pouvons apprendre à nous ouvrir à un espace plus grand par la prière, la méditation et la relaxation profonde. Le simple fait d'apprécier la musique ou de parler gentiment à quelqu'un d'autre nous aide à guérir, car si nous voulons être heureux et en bonne santé, nous devons aider les autres à l'être également. Il est important de se rappeler que, si notre corps nous appartient effectivement, il n'est pas nous.
QUESTION 2 : Est-ce que cette intention aimante est liée à une compréhension plus large de la vie dans sa totalité ? Est-ce cela que la conscience élargie permet ?
RICHARD MOSS : A la racine de notre souffrance, et particulièrement de l'anxiété, la tristesse et la honte que nous pouvons ressentir, se trouve un faux sentiment de séparation. Nous sommes des corps séparés les uns des autres, mais nos corps sont nourris par l'ensemble des interconnections du réseau de la vie. De la même manière, notre conscience prend racine dans l'univers tout entier. La séparation est illusoire. C'est dans la nature qu'il est le plus facile de reconnaître cette connexion vivante : tout est dans tout. Mais nous avons, pour la plupart, perdu notre capacité à être ouvert, à être réceptif. Nous avons tendance à vivre trop dans nos têtes et nous sommes trop guidés par des buts étroits. Cela nous coupe de la capacité à percevoir qui nous sommes réellement. La conscience élargie n'est pas quelque chose de spécial, réservé à une élite. Elle est là, maintenant. C'est notre état naturel quand nous nous détendons et que nous lâchons prise. Nous pouvons alors aisément sentir que nous sommes parfaitement suffisants tels que nous sommes. Il n'y a rien qui cloche, au cœur de votre être. Vous êtes déjà celui ou celle que vous cherchez.
QUESTION 3 : Quand il s'agit de spiritualité, nous avons tendance à essayer de la trouver dans des groupes, avec des maîtres, des religions. Pensez-vous qu'il est possible de vivre cette spiritualité dans notre vie quotidienne, en développant une attention particulière, indépendamment de maîtres, écoles ou sectes ?
RICHARD MOSS : Le chemin de chacun vers une spiritualité vivante est unique. Certains trouvent un véritable maître qui les oriente vers leur propre maison ; d'autres sont guidés par une simple observation de
L'aspiration à connaître Dieu est inscrite en chacun de nous et dans toutes les choses. Une fleur connaît Dieu en s'ouvrant. Elle se fiche de savoir si quelqu'un la regarde. Un oiseau connaît Dieu en chantant son chant et en construisant son nid. Mais comment un humain connaît-il Dieu ? C'est une grande question. Pour moi la réponse est : en devenant un être humain. Et pour cela il n'y a pas d'endroit en particulier, de vêtement ou de rituel spécifique. Simplement être humain. Mais nous avons perdu le sens de notre humanité. Nous sommes devenus des unités économiques, des consommateurs, des esclaves du salaire. Nous vivons de l'extérieur vers l'intérieur, essayant de conformer nos vies à des idées et des images au lieu de vivre à partir de notre propre authenticité humaine. Nous sommes devenus les victimes de notre mental et de nos émotions, car nous avons perdu le sens de l'émerveillement devant le miracle de notre propre corps et perdu nos racines terrestres.
Etre humain c'est être de cette Terre. La spiritualité est ce que nous découvrons qui nous aide à devenir meilleurs, quoi que ce soit. Bien sûr, certains types d'expériences mystiques nous extraient pour un temps de la vie ordinaire, mais ultimement, l'illumination n'a aucun sens, si ce n'est dans la manière dont nous prenons soin de nous-mêmes, les uns des autres et de
QUESTION 4 : Vos livres semblent destinés à des personnes qui ont connu un processus d'éveil spirituel. Votre but était-il de souligner les risques liés à un processus de ce type, quand il n'est pas bien mené ?
RICHARD MOSS : J'ai écrit à propos du processus de l'éveil pour guider les gens qui font l'expérience d'une énergie nouvelle, de nouvelles capacités de conscience, afin qu'ils aient moins peur.
Et apparemment, d'après les échos que j'ai eus, le but a été atteint.
En chacun de nous réside une intelligence profonde qui nous guidera, mais il y a également des parties de notre conscience - de vieilles blessures, des peurs particulières, l'orgueil, le sentiment d'insécurité, les ambitions - qui peuvent contaminer l'éveil et nous amener à faire fausse route. Il est bon d'être averti du danger, mais encore meilleur d'être appelé à de nouveaux possibles. Quand une personne s'éveille, elle se met graduellement au service de l'intelligence plus profonde de
QUESTION 5 : Si votre but est de rendre les gens plus conscients des risques, doit-on comprendre que vous avez eu une mauvaise expérience ?
RICHARD MOSS : Il n'existe pas de mauvaise expérience. Il est vrai que quelques personnes deviennent folles ou tombent malades, ou se perdent dans l'ambition et l'auto-importance car elles n'arrivent pas à intégrer ces nouvelles énergies. Ceci peut se produire dans n'importe quel domaine de notre vie, quand nous accédons à un niveau d'énergie plus élevé et différent. Le succès, par exemple, a détruit la vie de nombreux acteurs, musiciens et artistes. Marilyn Monroe en est un exemple. Mais dans une perspective plus large,
C'est un choix d'aimer Dieu et
L'éveil spirituel n'est pas une expérience privée destinée à notre accroissement personnel. C'est le mystère de
QUESTION 6 : Le processus d'éveil peut-il être préjudiciable à la personne qui le connaît?
RICHARD MOSS : Le processus d'éveil n'est pas personnel. C'est comme le temps ou les marées : il obéit à des lois fondamentales et impersonnelles. D'une certaine manière, l'éveil ne cause pas plus de tort à quiconque qu'il n'est causé de tort à une femme qui meurt en donnant naissance à son enfant.
QUESTION 7 : Est-il possible que des gens qui auraient le pouvoir de provoquer le processus d'éveil chez les autres le fassent uniquement dans le but de manipuler ou de créer une dépendance ?
RICHARD MOSS : C'est une question difficile. Personne ne peut réellement connaître la motivation de quelqu'un d'autre, et même si le but était la domination, il n'en résulterait pas nécessairement que les gens soient dominés. L'énergie spirituelle est neutre. Même si la personne qui l'exprime présente une personalité qui a des failles, l'effet sur quelqu'un d'autre peut être positif si l'énergie est reçue par un coeur honnête. Et, en fait, même une personne sainte peut avoir un effet négatif sur quelqu'un d'autre si l'on donne une définition restrictive à ce qu'on considère comme négatif. Ce qu'on peut dire, c'est que le processus d'éveil nous force à faire face à notre malhonnêteté et à notre ignorance et que cela peut être très perturbant, en tout cas pendant un certain temps. Il serait probablement plus juste de dire qu'une personne qui a le pouvoir de catalyser le processus d'éveil chez les autres n'a cependant jamais la capacité à amener cette autre personne à un éveil complet. Car c'est quelque chose dont chacun doit faire l'expérience par lui-même.
Il est sage, je pense, d'admettre qu'aucun maître spirituel n'est parfait. Chacun a sa propre structure psychologique personnelle, des zones d'ombre, sans quoi on ne les verrait pas : ils seraient psychologiquement invisibles. C'est seulement la manière dont vous vous offrez à un soi-disant maître qui rend celui-ci bénéfique ou maléfique pour vous. Il n'y pas de victimes, mais seulement des personnes qui pensent l'être. Bien sûr on pourrait changer de point de vue et dire l'inverse : chaque maître est parfait si vous êtes capable d'apprendre et de grandir par tout ce qu'il ou elle vous apporte.
QUESTION 8 : Quelle est votre opinion sur la relation entre maîtres et disciples qui est tellement essentielle dans la plupart des courants ésotériques ? Que pensez-vous des gens qui se rassemblent pour suivre une personne qui a un haut niveau d'énergie ?
RICHARD MOSS : Je ne peux parler que de moi. Quand je me trouve dans une relation profonde avec quelqu'un qui a choisi d'apprendre à mes côtés, c'est une grâce. Et ce n'est pas la mienne mais celle de
QUESTION 9 : Pensez-vous que les gens qui travaillent au processus d'éveil peuvent devenir accrocs à un haut niveau d'énergie ? Comment peut-on être conscient de ce risque ? Comment distinguer un réel intérêt d'une forme de dépendance à l'énergie ?
RICHARD MOSS : Une partie de l'éveil consiste à apprendre à devenir conscient de l'Energie Universelle, parfois appelée Lumière ou Chi. Il est plus facile de développer cette conscience dans un groupe car l'énergie collective du groupe rend l'expérience de la présence plus intense. Cette énergie amplifiée a une composante psycho-physiologique : l'énergie que nous ressentons est à la fois en nous et transcendante. Comme elle est en nous - c'est notre vie, elle fait battre notre cœur, elle nous fait respirer- nous pouvons la sentir dans notre corps et autour de nous. C'est la composante physique de cette énergie universelle. Mais elle a aussi une composante psychique : elle peut nous aider à réaliser notre unité avec toute chose et nous pouvons faire l'expérience de l'énergie comme Amour Universel. Il est très émouvant de faire cette expérience et, dans la mesure où nos egos s'identifient à cette émotion en expansion, nous devenons dépendants de cette expérience que nous voulons répéter sans arrêt. Nous pouvons aussi commencer à nous identifier au groupe ou à la communauté dans laquelle nous avons exploré ces nouvelles expériences, et oublier que c'est un état de conscience accessible partout et entre toutes sortes de personnes, quel que soit leur âge, sexe, race, nationalité. La dépendance à l'énergie résulte d'une confusion entre le phénomène et l'essence. L'essence est la qualité de notre attention qui amène le Chi à la conscience et non pas les sensations, émotions ou tout autre phénomène qui l'accompagnent. Au bout du compte, les aspects psycho-physiologiques du Chi deviennent sans importance et nous nous reposons dans une attention pure et dégagée de tout obstacle. Et nous sommes alors une lumière en toute circonstance et il n'y a pas d'énergie ou de communauté particulière. Chacun et tout est notre communauté sacrée.
QUESTION 10 : Vous mentionnez un événement qui vous a rendu jaloux de quelqu'un et dans lequel vous avez réussi à élever votre niveau d'énergie jusqu'à ressentir un sentiment d'amour inconditionnel. Pouvez-vous nous dire si la relation interpersonnelle, dans le cas où une des personnes accroît son niveau d'énergie, suffit à élever l'énergie de tous ?
RICHARD MOSS : L'expérience à laquelle vous faites référence n'était pas quelque chose que j'ai fait consciemment : cela m'est plutôt arrivé. Je me sentais très contracté par la jalousie (je n'avais pas encore trente ans) et, sans que je m'y attende, j'ai changé la direction de mon attention vers mon cœur. Tout à coup, la jalousie et le sentiment de compétition se sont transformés en Amour. J'étais stupéfait. Tout de suite, j'ai souhaité le meilleur pour la personne qui, un moment plus tôt, était mon rival. La première fois où cela s'est produit, c'était une grâce. On me montrait que nos émotions et nos pensées n'ont qu'une réalité relative : elles dépendent de notre niveau de conscience à ce moment-là. Depuis, j'ai appris à m'ouvrir plus consciemment à cet amour plus profond, mais, encore aujourd'hui, si je suis pris par l'ambition, l'esprit de compétition ou l'égoïsme, l'amour disparaît. Donc une conscience plus élevée est un choix fait à chaque instant.
Si vous avez fait ce choix, au plus profond de votre âme, la paix émane de vous et cela a un effet sur tous les autres. Souvenez-vous que nous ne sommes pas séparés : ce n'est qu'une partie étroite de nous qui perçoit les choses ainsi.
QUESTION 11 : Connaissez-vous une technique qui utilise les symboles tibétains pour initier les gens et qui s'appelle le Reiki ? D'après un maître de Reiki, ces symboles activent l'énergie de
RICHARD MOSS : Je n'ai qu'une petite expérience du Reiki, mais pour ce qui est du symbole, la nature d'un symbole est de nous relier à quelque chose de plus grand. Faites cette expérience : fermez les yeux et devenez conscients de votre souffle, laissez le calme envahir votre esprit. Maintenant pensez à un endroit dans la nature que vous aimiez particulièrement quand vous étiez enfant - un jardin, une rivière, un arbre. En amenant une de ces images dans votre esprit, vous allez remarquer un changement dans vos sentiments. C'est le pouvoir d'un symbole. J'aime penser que le moment présent est ma bien-aimée. J'utilise le symbole du Bien-aimé comme une manière d'indiquer la direction du mystère de l'instant présent. Et en faisant cela, je me sens en expansion. Mon cœur devient plus chaud, mes mains rayonnent d'énergie et je me sens simplement reconnaissant. C'est un bon point de départ à chaque instant. Il est bon de partir de cet espace en soi pour parler ou pour toucher quelqu'un qui ressentira alors l'énergie transmise par les mains. Cela peut même supprimer la douleur.
QUESTION 12 : Si l'énergie dela Kundalini est éveillée dans les initiations au Reiki, des critères plus sévères sont-il nécessaires pour faire des initiations ?
RICHARD MOSS : Ne vous laissez pas trop embarquer par l'histoire de
Mais il s'agit seulement de Dieu qui revient à la maison, en nous. Notre tâche est de tourner notre attention vers ce nouveau niveau d'expérience et d'apprendre à savoir ce dont il a besoin : comment on doit manger, faire de l'exercice, de combien de repos nous avons besoin, combien de temps dans la nature, comment prier, etc. L'éveil de
QUESTION 13 : Dans votre livre, les concepts du Yi-King sont clairement compris, et même cités à la fin. Avez-vous intégré ces concepts ?
RICHARD MOSS : Oui. Le Yi-King a été pour moi une des plus grandes sources de sagesse écrite. Il reflète pour moi ce que ma vie m'a enseigné et il m'invite à revenir à mon vrai Soi.
QUESTION 14 : Comment peut-on vivre l'éveil dans la vie quotidienne ?
RICHARD MOSS : Aider les autres à avoir ce que vous voudriez avoir pour vous-même. Si vous vous sentez seul(e) soyez accueillant(e). Si vous avez l'impression de n'être pas vu(e), voyez les autres, et dites-leur comment vous les voyez. Si vous voulez l'amour, soyez aimant(e). Si vous voulez la reconnaissance, reconnaissez les autres. Si vous voulez l'approbation, honorez les autres et parlez d'eux avec sincérité. Si vous voulez être vu(e), apprenez d'abord à voir l'autre. C'est aussi simple que ça. Il n'y a que Vous, et quand vous savez cela, il n'y a que l'Amour.
http://www.richardmosseurope.com/articles/nouvelleclef.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire