lundi 2 mars 2009

Ainsi parlait Nicolas Restif de la Bretonne


Nicolas Edme Restif, dit Restif de La Bretonne, également épelé Rétif et de La Bretone, né à Sacy le 23 octobre 1734 et mort à Paris, au 16 rue de la Bûcherie, le 3 février 1806, est un écrivain français.

Son œuvre, et en particulier Monsieur Nicolas, nous offre une admirable résurrection du passé, au moyen d’une infinité de détails d’autant plus précieux que la plupart concernent des classes sociales n’ayant laissé que peu de témoignages dans la littérature contemporaine.

Le bonheur n'est pas une plante sauvage, qui vient spontanément, comme les mauvaises herbes des jardins: c'est un fruit délicieux, qu'on ne rend tel, qu'à force de culture.


Le mérite produit une inégalité juste.


Soyons hommes, et ne soyons que cela ; aussi bien c'est une entreprise absurde que de vouloir être davantage.


Les hommes étant originaires des différents points du globe, ils ne sont pas tous sortis d'un seul homme, mais qu'ils n'en sont pas moins frères, n'ayant qu'un seul auteur, qui est le soleil, et une même mère qui est la terre.


La dépravation suit le progrès des lumières. Chose très naturelle que les hommes ne puissent s'éclairer sans se corrompre.


La pudeur des femmes n'est que leur politique ; tout ce qu'elles cachent ou déguisent n'est caché ou déguisé que pour en augmenter le prix quand elles le révèlent.


Je m'aperçus bientôt que l'amour ressemble à la soif : une goutte d'eau l'augmente.


La femme ne sent son pouvoir qu'autant qu'elle en abuse.


Princes, régnez sur des hommes ; vous serez plus grands qu'en commandant des esclaves.


Le goût de la nation est de lire des romans, et la mode est d'en mépriser les auteurs.


Les mœurs sont un collier de perles ; ôtez le nœud, tout défile.


Tous les seigneurs et les riches que j’ai approchés m’ont paru toute leur vie ne pas se douter que les pauvres étaient des hommes ayant quelque chose de plus que l’instinct.


Que je hais ces nobles insolents, qui se prévalent du frivole avantage d’être nés de parents jadis vertueux ou puissants, pour écraser l’homme utile qui vaut mieux qu’eux !


L’adultère corrompt les mœurs bien plus vite que tout autre genre d’impudicité ; et la moins corruptrice, comme la moins dangereuse pour le moral, est celle avec les filles publiques. C’est l’adultère, et non ces dernières, qui cause l’horrible corruption des grandes villes.

L’amour est un jeu, où tout le monde se trompe, même en voulant être fidèle.

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